Règlements d'affaires courantes
Monographie de Vidouze.



De R.ANCELY


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de Marie-Pierre Manet


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Renseignements sur la liste des consuls et autres :


On peut d'après les renseignements ci-dessus émanant des documents Chanchou, compléter comme suit la liste des consuls et autres délégués, fonctionnaires, ouvriers et employés de la communauté.


CONSULS :



1714 - Depierris Chanchou (voir reçu d'ustensile de cette date).

1749 - 1750 - Nous avons cité comme consuls en cette année 1749 : Moulonguet-Moureu, Larrouze-Hourtic, Navères-Baron et Laterrade-Sedze. Un procès-verbal de transport de Justice du 29 Juillet 1749 cite d'autres noms : Jean Depierris, Joseph Larrouze, Joseph Latapie-Gendrou et Pinan. La contradiction n'est qu'apparente. Ces derniers étaient en exercice en Juillet 1749 et sont les consuls de l'année ; les premiers ont dû être désignés en Septembre 1749 pour exercer leurs fonctions en 1750. D'autres anomalies du même genre peuvent exister dans la nomenclature que nous avons établie.

1770 - (d'après une déclaration de Jean Bourdenou, collecteur d'impôt du 21 Février 1791) : Jean Latapie-Gendrou.

1773 - (d'après un reçu signé du curé de Vidouze du 18 Juillet) : Jean Depierris, premier consul.

1778 - (d'après un procès-verbal d'Assemblée Générale du 18 Février) : Jean Depierris-Flouquet, Jean Navères-Perdigue, Antoine Lafon-Jendoulet, Jean Navères-Labesque.

1780 - (d'après un reçu du 11 Mai signé par lui-même) : Depierris-Lareu, premier consul.


BERGERS :


(Chargée de convoquer les habitants pour les Assemblées et les corvées).

1779 - (d'après un procès-verbal dressé le 25 Novembre contre Mieudonnet et sa sœur) : Laporte Tarride pour le quartier Moulonguet et Mieudonnet dit Péré pour le quartier de Lacoume.


GARDE DE LA COMMUNAUTÉ :


1778 pour 1779 (Procès-verbal de l'élection consulaire du 2 Septembre 1778) : Gabriel Clément Larfanche.


OUVRIERS OU EMPLOYÉS :


1778 - (d'après le procès-verbal de l'Assemblée Générale du 18 Février) : Dominique Pélanne.

1781 - (d'après une quittance signée de lui) ; le même. Il recevait chaque année 15 livres pour l'horloge, l'huile et balayer l'église.

Le dernier document Chanchou relatif à la police administrative relate un incident grave qui s'est produit le 25 Novembre 1778 entre les Consuls, d'une part, un habitant de la commune. Mieudonnet dit Péré et sa sœur, d'autre part. Nous publions ci-dessous intégralement les deux pièces qui en précisent tous les détails ; la première est une supplique adressée par le Consul à Monseigneur l'Intendant de la Généralité d'Auch. Elle est ainsi conçue :

"Les consuls modernes du lieu de Vidouze ont l'honneur de présenter à votre Grandeur le procès-verbal qu'ils ont dressé le 25 Novembre mois courant contre le nommé Mieudonnet dit Péré et sa sœur ; il résulte de ce procès-verbal une vérité exacte et constante des faits y mentionnés savoir que non seulement ils ont été grièvement et atrocement outragés et insultés dans leur dignité de consul, mais encore battus et excédés par les dits Mieudonnet frère et sœur.

"La résistance et la rébellion de ces réfractaires attirèrent la rumeur et la risée d'une grande partie de la paroisse qui est assez considérable. Si les dits Mieudonnet, frère et sœur, ne sont pas punis dans cette occasion, l'autorité des Consuls de Vidouze n'est plus rien ; ils ne seront pour rien dans aucune occasion, les autres habitants voyant la désobéissance, l'outrage et l'insulte impunis, suivront, sans histoire, l'exemple des dits Mieudonnet ; de là cette conséquence que les intérêts du Roy et du public en souffriront nécessairement. Il est donc, sans difficultés, de l'intérêt et de la dignité du Consulat et pour le bien et avantage public, d'interposer l'autorité de votre Grandeur dans cette occasion.

A ces causes, il plaira, de vos grâces, Monseigneur, vu le susdit procès-verbal, condammer les dits Mieudonnet frère et sœur à une réparation publique envers les suppliants et à telle aumône envers les pauvres du lieu qu'il vous plaira d'arbitrer qui sont distribuées aussi publiquement, lui faire défense de récidiver, leur enjoindre d'obéir aux ordres qui leur seront liquidés et taxés par M. votre subdélégué du département. Et les suppliants continueront leurs vœux ou pour la santé et la prospérité de votre grandeur : Depierris, Duffau, Danguin, Larrouzé, consuls signés".

Le procès-verbal joint à la supplique était ainsi conçu :

"L'an 1778 et le 25 e jour du mois de Novembre, vers les deux heures de l'après-midi, nous jean Depierris-Lareu, Jean Duffau Gnan, Henri Danguin Bruhat et Jean Larrouzé Bartou, tous quatre consuls modernes du lieu de Vidouse, certifions que les nommés Laporte Tarride et Mieudonnet dit Pérè furent nommés Béguers de la communauté de Vidouze pour finir l'an 1779, à commencer du dimanche en Septembre dernier ; qu'ils furent nommés par le premier consul qui sortit de charge suivant l'usage et comme la paroisse est fort étendue, le dit Laporte devant servir pour la quartier appelé Moulonguet et le dit Mieudonné dit Péré pour le quartier appelé de Lacoume ; que la fonction de Béguer consiste à mander les assemblées et les corvées en allant avertir les habitants dans leurs maisons ; qu'ils reçoivent les ordres pour cet effet du garde qui est nommé par le seigneur ou ses représentants en même temps que les consuls ; que ceux-ci ayant reçu le mandatement de la taille il était question d'arrêter l'état des impositions dans une Assemblée Générale ; que d'autre part ils reçoivent des ordres pour convoquer les habitants pour faire et donner un état de tous les corvéables ; le dit Bartou, 4 e consul, fut chargé d'avertir le dit Gabriel Larfanche, garde, de faire commander les habitants du quartier de Lacoume par ledit Mieudonnet Péré à l'effet de se trouver à l'Assemblée Générale aujourd'hui ; que le garde s'étant acquitté de la commission via (?) avis le dit Mieudonnet. Celui-ci lui répondit qu'il ne lui plaisait pas d'obéir et le chargea d'injures ainsi qu'il a été rapporté par ledit Larfrange garde ; que les dits consuls s'étant rendus de matin à l'Assemblée vers les 9 heures, ils ont été fort surpris de voir qu'il n'y avait que le quartier Moulonguet assemblé par le dit Laporte, béguer dudit quartier.

Tous les habitants et les consuls, indignés du refus dudit Mieudonnet dit Péré d'obéir aux ordres de ces derniers, il a été verbalement différé qu'il serait puni de désobéissance qui était une récidive de sa part parce qu'il avait également désobéi dans une autre occasion et qu'il serait de suite pignoré par lesdits consuls ainsi qu'il est d'usage, n'ayant point de prison et qui est, par conséquent, la seule voye qu'ils pratiquaient pour se faire obéir. En conséquence, nous nous sommes transportés dans la maison et domicile dudit Mieudonnet dit péré et ayant trouvé les portes fermées, nous nous sommes retirés dans une maison voisine pour attendre son retour, et étant enfin arrivé avec la nommée Marie, sa sœur, nous lui avons demandé pourquoi il n'avait pas voulu mander l'assemblée ; il nous a répondu qu'il ne lui plaisait pas ; alors nous lui déclarâmes que nous allions le pignorer dans l'instant. Et de suite, donnâmes ordre au dit Larfranche dont nous étions accompagnés et devant témoins de prendre un foussoir nommé eschauda et une paire de câbles, lesdits Mieudonnet et sa sœur lui sautèrent dessus pour s'y opposer et le lui arrachèrent ; et nous dit Consuls, nous étant approchés pour en imposer aux dits Mieudonnet Péré et sa sœur, nous avons reçu plusieurs coups de leur part avec un râteau de fer sur les bras, sur les mains, des coups de sabots sur les jambes indépendamment de mille injures atroces qu'ils ont proféré contre nous en nous qualifiant de fripons, coquins, voleurs, le dit Mieudonnet criant toujours à sa sœur de nous donner sur les têtes et de nous tuer ce qui nous a forcés d'abandonner les dits effets pignorés et de nous retirer.

Tout ce dessus est exactement vrai ; nous espérons que Monseigneur l'Intendant voudra bien nous en venger et de punir les dits Mieudonnet frère et sœur suivant la rigueur des peines qu'ils méritent. Cette punition doit être publique parce que nous avons été publiquement et grièvement offensés. C'est dans cet objet que nous déférons cette plainte audit seigneur Intendant en le suppliant en même temps d'ordonner et d'enjoindre par provision, audit Mieudonnet Péré d'obéir aux ordres qui lui seront donnés en notre qualité de Consul ; et dont ledit seigneur Intendant sera plus amplement supplié par une requête qui lui sera présentée en notre nom ; de quoi et de tout nous avons dressé le présent procès-verbal que nous avons signé".

L'Intendant, après avoir pris l'avis de son subdélégué de Maubourguet informa les Consuls, à la date du 13 Janvier 1779 qu'il le renvoyait "à se pourvoir où et devant qui il appartiendra." Par cette décision, il s'estimait incompétent, les excès et injures relevant de la Justice et non de l'Administration.

La suite de cette affaire et son dénouement se trouvent dans les dossiers Parabère (Archives Hautes-Pyrénées, série B nº: 2223 à 2227). L'Intendant s'étant déclaré incompétent, les Consuls adressent, en effet, une plainte au juge du Comté de Parabère.


Plainte au Juge de Comté de Parabère :



Sans reproduire in extenso ce document qui ferait double emploi avec la réclamation adressée à l'Intendant, nous en analysons les principales dispositions.

Après s'être rendus chez Mieudonnet pour le "pignorer" les consuls ordonnent au garde de la commune de procéder à la saisie ; à ce moment Mieudonnet et sa sœur tombent sur les suppliants et les assomment à coups de râteaux de fer et de sabots. Henri Denguin-Bruhat reçut un soufflet et Jean Dufau-Gnan un coup de râteau ; en outre, Mieudonnet et sa sœur traitent les Consuls d'injures les plus graves. En conséquence les plaignants sollicitent une enquête et demandent au Juge de décerner contre les inculpés tels décrets que de raison avec conclusions des condamnation.

Le 29 Janvier 1779 : le Juge ordonne l'enquête et l'assignation des témoins. Le 31 Janvier, Pierre Dabadie, Maître chirurgien du lieu de Vidouze expose les blessures qu'il a constatées sur Denguin-Brubat et Dufau-Gnan. Huit témoins sont entendus et confirment les dires des plaignants. Le dossier est communiqué le 3 Février au Procureur Fiscal qui requiert qu'il soit décerné décret d'ajournement personnel contre Jean et Marie Mieudonnet. Ceux-ci sont interrogés le 10 Février et nient tous les faits qui leur sont reprochés ; de plus, et par requête spéciale Mieudonnet porte plainte à son tour contre les Consuls en excès et services. Une nouvelle enquête est ordonnée ; elle n'existe plus au dossier ; mais nous savons par de nouvelles conclusions du Consul qu'elle a eu lieu et que quatre témoins ont été entendus. Dans ces conclusions les dits consuls demandant au Juge à rejeter la plainte de Mieudonnet et ils demandent des réparations et des dommages intérêts. Le jargon judiciaire de l'époque est à noter. Pour justifier les dommages intérêts, l'avocat des Consuls n'hésite pas à affirmer avec une gravité qui frise le ridicule que le soufflet reçu par Denguin-Bruhat a affecté "la partie la plus noble du corps, le visage, qui est l'image de la beauté céleste ainsi qu'il dit dans les articles 17 du Code (?) facies ad similitudinem pulchridinis coelestis est figurata".

Le 9 Mars 1779 : le Procureur fiscal établit ses conclusions définitives et le 22 Mars le Jugement est rendu. La plainte de Mieudonnet contre les consuls est rejetée. Jeah Lhérété Mieudonnet et sa sœur sont condamnés à se transporter à la maison du premier consul où en présence des quatre Consuls et de quatre témoins, ils retracteront toutes leurs injures et en demanderont pardon ; Marie Lhérété est condamnée, en outre, à cinq livres d'aumôme envers les pauvres de la commune ; enfin les 2 accusés sont également condamnés à 60 livres de dommages intérêts et à ne plus récidiver sous peine d'une plus sévère application des lois.


Contribution à l'étude de l'enseignement :



Sans sa "contribution à l'étude de l'enseignement et de la vie intellectuelle dans les pays de l'Intendance d'Auch (Auch Cocheraux 1958), M. Maurice Bordes, professeur à la Faculté des Lettres de Toulouse, signale, cependant, que l'article 9 de la déclaration du 13 Décembre 1698 pour l'instruction des nouveaux convertis fixait à 150 livres la rétribution des maîtres d'école et à 100 livres celle des maîtresses. En pratique, ajoute l'auteur, ces maîtres se contentaient souvent d'une somme plus faible, et, en 1741, le régent de Vidouze ne recevait que 60 livres, mais nous avons vu également que sur le budget de l'année 1778 pour 1779, ce même régent émargeait bien pour la somme de 150 livres.


Administration de la Justice :



Cette rubrique qui n'existait pas lors de notre travail primitif a pu être constituée grâce aux registres de la seigneurie de Parabère conservés pour le 18 ème siècle aux Archives des Hautes-Pyrénées. Nous savons déjà que la moitié de la communauté de Vidouze était, à cette époque, un fief concédé à ce seigneur qui paraissait posséder, au siège de la seigneurie le droit de haute Justice et dont la Cour comprenait un Juge, un assesseur et un Procureur fiscal. Ce juge était compétent à la fois pour les affaires civiles et pour les affaires criminelles.

Il s'appelait Ducasse, il s'intitule conseiller du Roy, lieutenant civil et criminel au siège royal de Rivière, Juge du Comté de Parabère, ayant lettres de comptabilité dûment enregistrée en la Souveraine Cour du Parlement de Toulouse (Registre B Nº 2226 affaire Carchan contre Talabot, année 1785). Dans d'autres informations, il se qualifia de Juge Ordinaire et "égruyer" ce qui le rendait compétent pour juger les délits commis dans les bois et rivières (même registre affaire Dujac contre Moulonguet, année 1784).

Son assesseur est un habitant de Vidouze, Charles de Navères-Bousquet, avocat au Parlement, seigneur de la Cour de France. En effet, à l'audience du 24 Mai 1786, il fait enregistrer des lettres du seigneur de Beaudéan, comte de Parabère, disant qu'en cas d'absence ou de maladie de M. Ducasse, juge, c'est lui qui le remplacera (Registre B Nº 2220). Un peu plus tard et à l'audience du 22 Novembre 1786, sa nomination est enregistrée comme juge ordinaire probablement en remplacement du sieur Ducasse (Registre B. Nº 2221).

Les registre judiciaires du Comté de Parabère qui s'étagent des années 1756 à 1789 contiennent de nombreuses décisions concernant les habitants de Vidouze. Nous ne pouvons les reproduire toutes ; car même une simple énumération, avec le nom des parties et l'objet du procès, en serait trop longue et sans grand intérêt. D'un autre côté, il est difficile de suivre un ordre rigoureux chronologique, certains registres chevauchant sur les autres ; enfin les affaires civiles et criminelles sont souvent mélangées. Il faudra donc faire un choix.

La procédure est toujours la même ; plainte des parties, enquête ordonnée par le Juge, procès-verbal d'audition de témoins ; communication du dossier au Procureur fiscal qui conclut à l'assignation du ou des défendeurs ; interrogation de ces derniers ; nouvelles conclusions définitives du Procureur fiscal ; enfin jugement.

Beaucoup de registres sont incomplets en ce sens que la décision définitive n'existe pas. Quand on connait le mécanisme de la procédure à cette époque, on peut en conclure que toutes les affaires de ce genre étant engagées sur plainte des parties, il sufisait du désistement du plaignant pour arrêter l'affaire. Les jugements sont rarement motivés et parfois ils n'expliquent même pas la nature du procès ; les incidents de procédure sont fréquents et nécessitent le renvoi à une audience subséquente.

Nous ne reproduirons pas des exemples d'affaires civiles. Tout ce que l'on peut dire à ce sujet, c'est que l'on trouve de nombreux procès intéressant des habitants de Vidouze ; ils concernent des payements de dettes, des partages de sucession, des reconnaissances d'écritures, fixations de parts de légitime, empiètements de propriété ou contestations sur leurs limites.

Quant aux affaires criminelles, elles visent aussi bien celles que nous appellerons aujourd'hui des contraventions de police que les crimes proprement dits. Encore n'avons-nous trouvé aucune trace de ces derniers, sauf en ce qui concerne un transport de justice au sujet d'un assassinat dont l'auteur paraît être resté inconnu.

Les appels de toutes ces affaires paraissaient ressorti du Parlement de Toulouse ; en effet nous avons vu que les Juges de Parabère ont fait enregistrer leurs provisions au dit Parlement ce qui implique qu'ils sont soumis à leur contrôle ; de plus il résulte de l'examen d'un dossier (Jean Garchan dit Boulogne contre Talabot et autre B. nº 2226) que le plaignant a retiré son dossier le 30 Juin 1786 du Greffe de Parabère "pour le remettre devers le greffe criminel de la cour souveraine du Parlement de Toulouse".

Après ces explications sommaires, nous donnons, ci-après dans l'ordre des registres, quelques analyses des principales affaires criminelles intéressant les habitants de Vidouze.



Analyse de quelques affaires criminelles :




1. Registre B. nº 2222 :

22 Mars 1779 : Sentence du Juge de Parabère entre Baptiste Pélanne Touya de Vidouze et Jean Lhérété-Mieudonnet dudit lieu pour violences exercées par le défendeur contre la fille Pélanne, mineure. Lhérété se défend en prétendant que la fille Pélanne a pénétré dans son enclos avec ses cochons, qu'elle a enlevé du bois mort servant de barrière et a emporté des fruits de toutes espèces. Après enquête, le Juge rejette les allégations de Lhérété et le condamne à 10 livres de dommages intérêts au profit de la fille Pélanne.

Nota : Ce Jean Lhérété-Mieudonnet paraît être le même que celui dont nous avons parlé précédemment et qui avait, avec sa sœur, exercé des violences sur les Consuls de Vidouze la même année. On trouve souvent son nom soit comme demandeur, soit comme défendeur. Il gagne rarement ses procès, sauf peut-être les deux qui suivent.


28 Janvier 1771 - Jean Lhérété contre Jean et Bertrand Depierris. Affaire d'excès et injures. Le Juge met hors de cause Jean Depierris parce qu'il a reconnu que Lhérété était un honnête homme. Bertrand Depierris est condamné à 60 livres de dommages intérêts.


16 Mai 1782 - Entre Jean et Marie Lhérété-Mieudonnet et les époux Jean-Baptiste Pélanne. Ces derniers sont inculpés de délit grave sans autre précision. Ils sont condamnés à 40 livres de dommages intérêts.


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2. Registre B. nº 2223 :



1770 - Plainte de Jean Darbus Lafontaine et Bernard Navères-Labesque, Consuls de Vidouze contre Labat de Haut, Labat-Laverdure et Rolle.
Faits : d'après les status et coutumes de la communauté, il était enjoint aux habitants de tenir leurs chiens en laisse depuis le 15 Août jusqu'à la fin des vendanges ; et de même il leur est défendu de prendre des raisins et autres fruits, le tout à peine de "pignobe" (sorte de saisie). Instruits de ce que les Labat et Rolle ont contrevenu à ces dispositions, lesdits Consuls se sont transportés en chaperon à leur domicile pour leur faire des injonctions et procéder à la pignore. Labat les injurie et les menace du poing ; Laverdure frappe Navères d'un coup de poing ; Rolle s'empare d'un volant et poursuit Darbus Lafontaine qui est obligé de prendre la fuite. Une enquête a lieu le 2 Novembre ; elle confirme les accusations des Consuls. La sentence du Juge n'a pas été retrouvée.


1779 - Plainte de Jean Gurs-Pébole contre Antoine Depierris-Archambaud pour excès et sévices, accompagnée d'un certificat médical. Enquête du 27 Juillet confirmant les accusations. Le procureur fiscal requiert l'assignation de l'inculpé pour interrogatoire. La suite n'a pas été trouvée.


1782 - Plainte de Pierre Sacé cadet de Vidouze qui, travaillant dans "un atelier de charité", à Lahitte-Toupière subit les voies de fait de trois individus de cette commune. L'enquête, effectuée le 17 Juin, confirme ; mais la suite n'est pas connue.


1771 - 1775 - Plainte de Charles de Navères-Bousquet contre Pélanne-Touya et sa femme qui ont arrraché des vignes et emporté des fagots de la propriété du plaignant. Après trois enquêtes successives effectuées au cours de ces quatre années et production par Navères de son titre de propriété, le Procureur Fiscal conclut à la condamnation des Pélanne en 10 livres de dommages intérêts. Le jugement définitif n'a pas été retrouvé.


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3. Registre B. nº 2224 :


29 Juillet 1749 - Transport de justice effectué par le Juge de Parabère à Vidouze au sujet d'un assassinat. En présence des Consuls le magistrat se rend au quartier déus Pesquès où se trouve, sur la voie publique, le cadavre d'un sieur Jean Francès, originaire de Bénéjacq-en-Béarn et régent du lieu de Lahitte. La victime est couchée sur le dos et porte "un grand trou dans l'estomac". Deux chirurgiens de Vidouze, requis par le Juge : Jacques Salles et Dabadie précisent qu'elle a été tuée d'un coup de feu dans la région du cœur. Aucune suite n'a été trouvée.


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4. Registre B. nº 2226 :


Mai 1767 - Plainte de Jean Larrouzé de Vidouze et de sa mère contre le sieur Jean Lhérété-Mieudonnet dudit lieu. Il y expose que le 14 Mai, Lhérété a voulu traverser un de ses labours avec un char de fumier. Sur son opposition Lhérété a dit qu'il passerait quand même. Larrouzé se met alors devant les bœufs pour les empêcher d'avancer. Alors Lhérété lui donne un fort coup d'aiguillon sur la tête, le prend aux cheveux et le traîne jusqu'aux bords du canal du moulin ; l'enquête confirme les faits et le Juge ordonne de citer Lhérété. L'affaire s'arrête là.


Septembre 1764 - Plainte du Consul contre certains habitants de Vidouze qui commettent des vols de thuys et de bois dans la lande communale. L'enquête est effectuée le 11. Neuf témoins sont entendus qui désignent des coupables du quartier. Sur conclusion du Procureur fiscal, le juge ordonne de les ajourner devant lui aux fins d'interrogatoire. Aucune suite n'a été trouvée.


Janvier 1784 - Plainte de Jean Carchan dit Boulogne de Vidouze contre les sieurs Talabot et Bernard Saquet accusés de l'avoir frappé à l'occasion d'un charivari. A la suite de l'enquête, le Procureur fiscal conclut le 15 Janvier 1785 à 50 livres d'amende contre Talabot et à la relaxe de Saquet. Le jugement définitif n'est pas au dossier ; mais un reçu remis par le greffier au plaignant constate qu'il a reçu ses pièces pour les déposer au greffe criminel de la Cour souveraine du Parlement de Toulouse. Il est donc vraisemblable qu'une sentence a été rendue dont il a été fait appel.


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4. Registre B. nº 2227 :

Octobre 1788 - Instance contre J. N.... de Vidouze accusé d'avoir eu des relations coupables avec demoiselle M. D... G... d'où il est né un enfant. Après enquête N.... est condamné à se charger de l'enfant et à payer à la mère la somme de 100 livres pour frais de couches et 6 livres par mois depuis la naissance pour entretien et nourriture.

Nota : Sous l'Ancien Régime et notamment en Béarn, les relations hors mariage étaient interdites et constituaient un délit judiciable des tribunaux criminels ; en général les amants coupables étaient condamnés à l'amende, l'homme payant à la fois pour lui et sa complice. Il était en outre obligé de prendre l'enfant, de l'élever suivant la religion catholique, apostolique et romaine ; et s'il n'y avait séduction de payer des dommages intérêts.



Les documents Chanchou :


Les addenda, extraits des documents Chanchou ne fournissent que peu de matière à la vie à Vidouze pendant l'époque révolutionnaire. Nous retenons, cependant, les documents ci-après :


An II - Bon pour un quintal de milloc que le citoyen Lareu est requis de délivrer au citoyen Guichot, cordonnier, pour l'approvisionnement d'un mois à compter de ce jour. A Vidouze, le 24 Pluviôse, an II de la République Française une et indivisible. Siné : LAFON, Officier.


An III - Réquisition d'une paire de bœufs, d'un char et d'un bouvier pour conduire à Bayonne deux voiture devant servir pour les transports militaires. Du 6 Germinal An III. Signé : CARDE, Maire ; LARROUZE, CARCHAN, Officiers ; ABEDEILLE, Agent National.


Trois documents Chanchou (les deux précédents et un laisser-passer du 18 Fructidor an II) confirme que, en l'An II et en l'An III Pierre Carde était maire. De plus en l'an II, Paloque était secrétaire-greffier ; en l'an III Larrouzé et Carchan étaient officiers municipaux et Abédeille agent national.

Les documents Chanchou donnent quelques éclaircissements sur des réparations effectuées à la première église de Vidouze, sise au cimetière dans le courant des années 1773 à 1780.

Le 24 Mai Jean Depierris Chanchou, Premier Consul et collecteur de la communauté, traite de gré à gré avec Jean Carolis, fondeur, de nationalité espagnole qui s'engage à refaire la cloche de l'église qui est fêlée. Il doit la refondre, la faire plus grande pour la somme de 50 livres, plus la fourniture de la matière première à raison de 36 sols la livre.

Années 1778 - 1779 - Le 5 Juin 1779, l'Intendant d'Auch après avoir pris l'avis de son subdélégué, Lamothe, approuve une adjudication de travaux à faire à l'église, sur requête de Jean Roques, architecte à Vic-Bigorre. Il décide, en outre, que les Consuls de Vidouze convoqueront l'assemblée des habitants pour rechercher sur quels fonds on payera la dépense. Cet acte est signifié à Depierris-Lareu, premier Consul par Robin, baïle royal.

La communauté est réunie le 16 Juin. Roques y figure non comme architecte, mais comme Maître Charpentier. Pour payer la dépense, la communauté décide de vendre deux pièces de terre appartenant à la paroisse ; une au quartier la Laurade, en nature de "bouzigue" contenant 9 à 10 sacs et une pièce en nature de labour sise au Brocq contenant 3 mesures.

La délibération de la comunauté n'est pas approuvée par l'Intendant qui ordonne au lieu de vendre une partie du patrimoine de la commune, de répartir la dépense entre les habitants au marc la livre de la taille. Le rôle de répartition est établi ; la dépense totale se chiffre à 1.172 livres, 14 sols et elle est calculée, comme d'habitude sur les 2.150 journaux de terre dont la commune est imposée ce qui donne 9 sols 6 deniers par journal. Vient ensuite la répartition entre tous les propriétaires de la commune. Voici les plus imposés : Lamothe, notaire royal, 6 livres 7 s... 9 d. - Moureu : 20 livres 5 s. -Espagnou 20 livres 4 s. - Mangelly : 25 livres 9 s. 1 d. - Crudères : 25 livres 16 s. 6 d. - Bousquet : 21 livres - Brun : 24 livres 16 s. 11 d. - Depierris (sans surnom) : 17 livres 11 s. 2 d.

Année 1781 - L'intendant, par son subdélégué de Maubourguet, approuve le 10 septembre, une adjudication de travaux à faire au clocher, travaux qui étaient à la charge du sieur Roque de Vic. Les travaux sont adjugés, pour 264 livres, aux sieurs Ader, Hugues et Dours de Vic, en société. Il s'agit vraisemblablement du reliquat des travaux des années 1778 - 1779 que Roques n'a pu terminer.

Année 1790 - Il est reconnu par un reçu du 11 Avril que Jean Depierris-Lareu a avancé la somme de 24 livres pour réparations à l'église et au cimetière.

Année 1779 - Enfin, et dans un autre ordre de travaux, une pièce non datée établit que Jean Depierris-Lareu, premier Consul, a payé 4 livres à Depierris-Pépil, charpentier à Vidouze pour quatre journées de travail employées à transporter un chêne, à le scier, et à en faire des bancs devant l'église pour l'utilité de la communauté.

Une pièce des documents Chanchou établit le montant du salaire des ouvriers agricoles en 1791. Il s'agit d'une citation signifiée au sieur Jean Lareu de Vidouze pour son ouvrier agricole Jean Pagnès pour comparaître devant le Juge de Paix en paiement de salaires. Le demandeur réclame 20 livres de gage à raison de 4 livres par mois.














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Entraide apportée par :

- M. Alain Eymard
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© Marie-Pierre MANET





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