La monographie de Bordères-Louron.

Situation géographique

(ADHP - Monographie établie en 1887)




00036426
copyrightdepot.com






Bordères, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Bagnères, est situé sur la Neste de Louron, bâti en majeure partie sur la rive droite et sur le penchant d'une grande colline ou plutôt d'une montagne, est à cinq kilomètres en amont d'Arreau. Il est distant de 42 kilomètres de Bagnères-de-Bigorre, de 66 kilomètres de Tarbes.

Longitude
Longitude ouest : 2 degrés.

Latitude
Latitude nord : 42 degrés, 54 minutes.


Limites

Il est limité par les territoires des communes ci-après :

- au nord Cazeaux-Debat ;

- au nord-est, Ris ;

- à l'est, Bareilles et Bourg, cette dernière commune est située dans le canton de Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne) ;

- au sud-est Cazeaux-Fréchet ;

- au sud, Avajan ;

- à l'ouest , Gouaux et Ilhan.


Étendue
Son étendue est 1469 ha, 42a.


Description physique ; relief du sol ; Montagnes

Le village se trouve dans un bassin que l'œil découvre facilement du coté de l'ouest, à cause de la colline assez élevée, désignée dans le pays sous le nom de serre et dont on voit le sommet et l'est une plus grande serre ou plutôt une montagne, car elle est assez élevée, ne lui permet d'avoir le soleil que tard dans la matinée, 9 heures en hiver et 6 heures en été. Ces deux collines à leur base sont assez rapprochées, un kilomètre dans certains endroits et trois quarts de km dans d'autre ; de sorte qu'on peut dire que la rivière coule à leur base, formant ainsi une étroite vallée sur une longueur de 3 km et demi pour le territoire de Bordères. C'est la partie la plus intéressante ou plutôt la seule qui soit fertile ; elle est formée de terrains d'alluvions. Sur le flanc de la colline du côté de l'est se trouvent des pierres accumulées formant des trous ou grottes et présentent des dangers aux animaux, même aux chèvres et aux xxx( ?) qui osent s'y aventurer ; bon nombre y ont péri. Ces cailloutages occupent de grandes étendues, à peu près le 1/5 de la forêt ou des pâturages communaux. La partie montagneuse se trouve donc placée à l'est de Bordères. Le sommet qui porte le nom de Mountious a presque la forme d'un pic moins les glaciers conserve néanmoins la neige cinq ou six mois de l'année. Il est dégarni d'arbres de haute futaie mais une herbe excellente, des lichens, des massifs de rhododendrons, de la gentiane, des aconits etc y pullulent. Ce n'est qu'aux quatre cinquièmes de la hauteur du flanc qu'on trouve la sapinière dont les arbres sont d'abord rabougris vers la partie supérieure pour devenir plus élancés et plus gros à mesure qu'on descend.


Nature des roches

Toutes les roches du territoire de Bordères, soit celles de la vallée, soit celles des serres ou de la montagne sont granitiques ; pas de calcaire, pas de pierres de taille, pas de mines d'ardoise ni de manganèse, moins encore de houille. Pas de curiosités naturelles, tout au plus une cascade de quatre mètres que forme la Neste à 2 km en amont du village et un grand nombre de rochers parsemés sur le territoire dont quelques-uns sont à pic.


Richesses du sol

Le sol est relativement pauvre, il n'est réellement productif qu'au fond de la vallée aux deux rives de la Neste, où les terres d'alluvion sont stationnaires et ne sont pas enlevées comme dans les pentes par les orages ou les torrents.


Cours d'eau

De nombreuses sources sortent du flanc de la montagne ; elles forment des filets d'eau peu importants pour leur donner le nom de ruisseaux et qu'on utilise pour arroser les prairies situées sur le versant où les eaux de la Neste ne pourraient arriver. Le seul cours d'eau important est la Neste coulant jusqu'à Bordères depuis sa source du sud au nord pour se diriger à partir de cette localité sur un parcours de 3 km vers le nord-ouest où elle va confondre ses eaux à Arreau avec celles de la Neste d'Aure.


Débit de la Neste

A l'étiage 3 m 3,750 par seconde, ses crues parfois très fortes et assez fréquentes comme celles de l'été dernier où les eaux sont parvenues à 2 m,30 au dessus de l'étiage au pont de la Grave sur une largeur de 16 mètres, ont porté de graves dommages aux propriétaires riverains non pas par l'enlèvement de la couche arable, ce qui n'arrive jamais, mais par l'ensablement ou l'empierrement des terrains cultivés. Les débordements de la rivière ont lieu assez souvent.


Gués

La rivière est guéable presque dans tout son parcours, lors des basses eaux ce qui a lieu tous les mois de l'année, excepté à l'époque de la fonte des neiges, c'est-à-dire en mai, en juin et moitié juillet et à la suite des pluies abondantes qui surviennent plusieurs fois dans l'année.


Canaux

Il n'y a pas de canaux, toutefois un canal a été projeté en 1867 pour l'irrigation des propriétés de la rive droite de la Neste et pour l'établissement des fontaines publiques dans le village. Les eaux seraient prises dans cette rivière à 2 km 1/2 en amont de Bordères. Il est à regretter pour le bien de l'agriculture car les terres arrosées déjà trop sablonneuses et peu résistantes à la chaleur rapporteraient trois fois plus, que ce projet ne soit pas exécuté. Les terrains pour le lit du canal sont payés. La gêne momentanée de la commune et le peu d'entente des habitants sont la cause de sa non-exécution.


Lac

Un lac est situé sur la montagne à peu de distance du col de Peyrefitte, près du territoire de Bourg, canton de Bagnères-de-Luchon. Sa superficie est de 7 ha, 86 a. Il en sort un filet d'eau donnant naissance au ruisseau de Bareilles. Les eaux ne sont pas poissonneuses probablement parce qu'elles sont trop froides ; on a essayé mais en vain d'y apporter des truites ; elles y ont péri en peu de temps sans se reproduire. Il est incontestable que la région où il se trouve est froide, les bergers et leurs troupeaux ont de la peine à y séjourner pendant les mois les plus chauds de l'année en juillet et en août. Toutes les eaux du territoire de la commune sont potables ; elles sont claires, limpides et presque toutes d'une saveur agréable. Il ne saurait en être autrement, le sous-sol étant en grande partie formé de granit et de rochers stratifiés.


Sources thermales

Pas de sources thermales ni autres ; dans le voisinage, à Cazeaux Débat, il y a une source sulfureuse remarquable contenant de la Barégine.


Altitude

L'altitude est de 800 mètres au-dessus du niveau de la mer. Notre village est le moins élevé du canton. Cette altitude, jointe au rétrécissement de la vallée fait que la culture du maïs est difficile et que celle de la vigne même en espalier y est presque impossible.


Climat et température

Le climat est assez froid et assez humide à cause des brouillards assez fréquents et de la fonte des neiges ; la moyenne de la température s'est élevée ces dernières années à dix degrés au-dessus de zéro. Il y a des températures extrêmes, il y a des jours en été où cette température monte jusqu'à 22 degrés à l'ombre ; l'hiver de la présente année, le 3 janvier, elle est descendue à -15°. Dans les beaux jours d'été, aussitôt que le soleil se couche, on la voit décroître rapidement ce qui nous donne des soirées trop fraîches. Alors pour éviter quelque maladie, il faut avoir soin de se couvrir un peu plus et éviter de rester en plein air pour prendre le serein, comme on dit dans le pays.


Vents

Le vent souffle souvent avec impétuosité et cause parfois de grands dégâts. Cela s'explique facilement, la vallée est étroite et enserrée par de hautes collines. Tantôt il est glacial, tantôt il est chaud, quand il vient d'Espagne ou plutôt d'Afrique. On l'appelle dans ce dernier cas vent d'autan. Il nous amène souvent la pluie. On le supporte difficilement, surtout en été, il agit sur le système nerveux et donne des insomnies. En hiver il est plus supportable, il fait fondre la neige rapidement. Le vent d'est souffle rarement, celui de l'ouest est moins rare : il nous vient souvent en tourbillonnant, tantôt accompagné de pluie, tantôt de nuages en hiver. Le nord est celui que nous ressentons le plus. Les pluies sont abondantes, notamment ces dernières années et occasionnent avec les orages la formation de nouveaux torrents. Mais il y a des années où la sécheresse se prolonge des mois entiers, même deux mois consécutifs en plein été. Le cultivateur est alors soucieux, l'herbe des pâturages devient rare, ses récoltes souffrent et parfois sont totalement perdues. La moyenne de ces deux dernières années a été relativement assez élevée surtout pour 1885.

- 1885 160 jours de pluie, à peu près 0 m, 900.

- 1886 150 jours de pluie, à peu près 0 m, 800.


Salubrité

Le village étant placé sur un sol tout à fait granitique et sur le versant de la montagne, les conditions d'une bonne salubrité doivent être favorables. Un médecin professeur a dit, d'accord avec un officier de santé de la région "que sur les roches granitiques les eaux s'écoulent facilement ; il y a assez de végétaux, l'air est sec, le sol est salubre, l'eau est potable ... L'écoulement des eaux impures s'opère facilement à cause de l'inclinaison du sol ; d'un autre côté les terrains sont bien cultivés aux alentours, pas de marécages ; ils se couvrent d'une riche végétation ce qui les rend tout à fait sain". Bordères est de tous les villages des trois cantons d'Aure le mieux situé sous le rapport de la salubrité (Paroles de M. Dutech). Aussi les maladies épidémiques y sont rares et de courte durée.

II


La population :

La population est de 381 habitants d'après le recensement de 1886. Ce chiffre tend à diminuer. Cela tient à plusieurs causes : autrefois, le territoire communal offrait aux cultivateurs de vastes pâturages qui sont réduits aujourd'hui de presque la moitié. Régime forestier d'un côté, envahissement des pelouses par le grand repeuplement de certains arbrisseaux de peu de valeur, tels que genêts, buis, prunelliers, ronces, genévriers etc ... tout contribue à diminuer considérablement la quantité d'herbages servant à la nourriture des bestiaux. De là, une véritable diminution des ressources pour le pays qui est essentiellement pastoral et par suite l'émigration vers les grandes villes. Cette émigration est, je le reconnais, moins considérable que par le passé. Il faut ajouter à cette cause celle du petit nombre d'enfants dans les ménages : bon nombre de conjoints c'est triste à dire, ne pratiquent que trop bien la doctrine de l'économiste anglais Malthus.


Divisions en sections, hameaux, quartiers.

Le village est divisé en cinq quartiers dont un hameau portant le nom de Médas. La population approximative de chacun d'eux est :

- Médas a 13 feux et 66 habitants distant de 300 mètres de la commune

- Trépadé 12 feux et 41 habitants .

- Cap de Bié 26 feux et 87 habitants.

- Carrère 31 feux et 137 habitants.

- Cap de Pount 15 feux et 56 habitants.

Totaux 97 feux et 381 habitants.


Organisation municipale : fonctionnaires.

Dix conseillers municipaux ; un maire et un adjoint comme dans les communes de moins de 500 âmes ; deux gardes-champêtres et trois gardes forestiers dont un seulement le brigadier réside dans la commune. Un instituteur et une institutrice sont chargés de l'enseignement des enfants.


Comment la commune est-elle desservie pour les cultes ?

Un prêtre portant le titre de doyen et de chanoine honoraire est chargé du service religieux. Tous les habitants sont catholiques. Un percepteur non résidant à Bordères est chargé de percevoir l'impôt et de payer les fonctionnaires et retraités du canton. Tous les habitants font des vœux pour qu'il réside ici.


Postes et télégraphes.

Depuis plus de 25 ans, Bordères a un bureau de poste desservi jusqu'à ce jour par une dame. Il n'y en a pas d'autre dans le canton. La commune a été plusieurs fois invitée à voter un fonds pour l'établissement du télégraphe. Le conseil municipal a rejeté cette demande non d'une manière absolue car il s'engage à voter la somme demandée si les autres communes du canton sont disposées à fournir leur contingent.


Valeur du centime.

La valeur du centime est de 11 f,175. Le montant des recettes ordinaires budget primitif de 1887 s'élève à 4687 f,80.

III


Les cultures :

Les terres arables produisent le blé, le seigle, l'orge, le sarrasin ou blé noir, la pomme de terre, les pois, les lentilles, les haricots. Le blé ou froment est peu cultivé, la nature du terrain en partie siliceux ne lui convient pas : le cultivateur n'a jamais chaulé ses champs, cette opération les aurait amandés et rendus propres à la culture de cette céréale. On sème peu de sarrasin, moins encore d'orge et de haricots, très peu de lentilles et de pois. Le seigle et la pomme de terre sont les deux principales cultures surtout cette dernière qui est la base de la nourriture et une vraie ressource pour le cultivateur ; son rapport est à peu près le même tous les ans et assez élevé. Ce tubercule est excellent ; il est apprécié dans les grands marchés à Tarbes, à Bagnères, à Pau etc ... Il a l'avantage de résister à la sécheresse et n'en est que meilleur. Quant aux prairies naturelles, elles sont d'un bon rapport, elles fournissent des fourrages aussi abondants que succulents. Ces fourrages joints aux pâturages de la montagne sont pour le paysan la source de quelques revenus.

L'abondance de l'eau permet d'arroser la plupart de ces prés et si le projet de canal dont il est parlé plus haut se réalisait, les habitants pourraient élever beaucoup plus de bêtes à cornes ou autre. Je puis donc dire que les pommes de terre et les prairies sont les principales branches productives du village et du canton. Très peu de prairies artificielles.


Quantités :

On peut donc évaluer en moyenne les diverses cultures

- du blé ou froment à 137 hectolitres,

- du seigle à 388 hl,

- du sarrasin à 125 hl,

- de la pomme de terre à 1700 hl

- et celle des fourrages, foin et regain, à 6400 quintaux métriques.

Les plantes industrielles, betteraves, houblon, tabac sont totalement inconnues. Les plantes textiles, chanvre, lin sont peu cultivées ; la culture en diminue tous les ans à cause des hivers rigoureux. Il y a aussi beaucoup d'arbres fruitiers, principalement des pommiers qui produisent depuis quelques années surtout grâce aux sujets achetés chez les pépiniéristes de bons fruits mais qui seraient encore meilleurs si le paysan savait ou voulait le soigner ; aussi, pas de taille, pas d'échenillage, la mousse et les branches mortes ne sont pas toujours enlevées. Les autres espèces, à l'exception des cerisiers desquels on ne prend nul soin sont moins abondantes, les plus communes sont les noyers, les poiriers et les pruniers, ces deux dernières cultivées aux jardins.


Procédés de culture :

Quant aux procédés de culture, ils laissent bien à désirer : le paysan ne se doute nullement des progrès qu'a faits la science en agriculture, il cultive comme ses ancêtres ont cultivé, il fait tout par routine. Ainsi, pas d'assolement, bien entendu, au lieu d'être triennal, il est biennal ; en ceci, le cultivateur est moins sage que ses devanciers. Peu de bonnes charrues ; pas de herses si ce n'est trois ou quatre : les autres machines oratoires, faucheuses, moissonneuses, râteaux à cheval, trieurs, semoirs etc sont tout à fait inconnus ; pas d'amendements du sol, ni chaulages, ni marnages, ni emploi d'engrais chimiques, il est vrai de dire que l'engrais de ferme est assez abondant. Mais l'emploi des phosphates, si utiles pourtant, des plâtres, du guano est inconnu dans le canton. Le pays ne sortira de la routine qui le ruine d'année en année, que par l'enseignement agricole que l'on pratique d'une manière bien insuffisante dans les écoles et surtout par l'établissement dans chaque région de champs d'expérience ou de démonstration où le cultivateur pourra voir de ses yeux, car il doit voir, pour être convaincu des progrès de l'agriculture dans ces derniers temps, progrès déjà réalisés dans quelques contrées de l'Europe et même de l'Amérique.


Bois et forêts.

Le sol est très boisé, trop boisé même comme je l'ai dit plus haut car les arbrisseaux qui ne rapportent rien se multiplient à l'infini. Les forêts sont très vastes, surtout la sapinière formée des cantons suivants :

1 Hayau 62 ha, 72

2 Lapale 215 ha, 22 Sapinière, total 504 ha,36

3 Lherm 226 ha, 42

4 Coumes mules 68 ha, 33 hêtre

Les trois premiers cantons sont boisés en sapins et produisent annuellement 377 mètres cubes d'une valeur approximative de 3000 f. Le 4e canton est bien en hêtre et peut produire environ 100 stères de bois par an d'une valeur de 100 f. Indépendamment des essences de bois ci-dessus, le sol communal renferme une grande quantité de chênes dont la plupart sont plusieurs fois séculaires et produisant tous les deux ans de grandes quantités de glands pour l'alimentation des porcs. Tous les dix ans, l'administration permet l'abattage au profit des habitants de quelques pieds de ces géants de nos forêts. Ils se procurent ainsi des planches dont ils vendent une bonne partie à beaux deniers et dont ils conservent l'autre pour leurs usages.La sapinière, ainsi que le 4 e canton sus mentionné sont soumis au régime forestier que nos montagnards trouvent trop rigoureux. Il est vrai de dire qu'ici les agents forestiers se sont montrés trop sévères, lorsque dans les communes de la vallée d'Aure, ayant le même régime, on s'est montré l'année dernière surtout, très tolérant. Les agents chargés de la surveillance de la forêt sont nommés par l'administration.


Vignes :

Le climat du pays ne supporte pas la vigne.


Animaux :

Les granges sont pleines d'animaux du 1er octobre à la fin de mai. Pendant les mois d'été, plus de la moitié de ces animaux sont menés sur les montagnes où ils mangent d'excellents herbages. C'est avec l'exportation du beurre et des œufs qu'on pourra faire face en partie aux dépenses du ménage. La vache occupe le 1er rang ; elle appartient à la race d'Aure, sa taille est au dessous de la moyenne, assez grosse et résiste bien à la fatigue et à la rigueur de la température, quand elle doit surtout se procurer la nourriture sur la cime des montagnes. On n'engraisse ni bœufs, ni vaches parce qu'on est obligé d'acheter trop de grain pour la nourriture des habitants. Les veaux sont bien élevés et vendus avant l'âge de 4 mois, ils fournissent une viande délicieuse. Après la vache, c'est la brebis qui est l'objet de soins du paysan. Les troupeaux sont moins nombreux qu'autrefois. Ils fournissent une belle laine et une viande succulente. Les agneaux de lait sont très appréciés. Il y a aussi des chèvres que le pauvre est bien aise de soigner pour avoir du bon lait les mois d'été et des chevreaux qu'il vend après un mois d'élevage. Les chevaux sont peu abondants. Ils sont peu propres pour la cavalerie et résistent difficilement à une longue fatigue et au trait. Les ânes sont encore moins nombreux depuis l'époque où les chemins se sont améliorés. Les villageois trouvent plus économique d'atteler leurs vaches à leurs véhicules pour l'exploitation de leurs terres que de se servir de bêtes de somme. Pour la race porcine, chaque ménage soigne un sujet, les bons ménages en soignent deux achetés en grande partie en dehors de la région montagneuse par des marchands qui les revendent à nos cultivateurs. Le produit des canards, oies et dindons est insignifiant mais celui des poules et poulets est considérable.


Chasse et pêche :

Le pays est très peu giboyeux, c'est ce qui explique pourquoi notre commune n'a pas de chasseurs. Il y a très peu de lièvres. Le gibier le plus abondant consiste en cailles, palombes, ramiers etc. La quantité devient tous les jours inférieure à celle d'autrefois.


Pêche :

La Neste fournit beaucoup de truites qui ont un goût exquis. Il n'y a pas d'autres poissons ; mais si la variété manque, elle est largement rachetée par la qualité. Pendant la saison, ce poisson est importé soit à Luchon, soit à Arreau où il est vendu un prix très rémunérateur.


Mines et carrières :

Bordères n'a pas de mines ni de carrières à exploiter, le sol est complètement granitique.


Usines, moulins :

Trois moulins, ayant chacun trois paires de meules et mues par les eaux de la Neste servent pour la moulure des grains des habitants de la localité, de Riz, d'Ilhan privés des cours d'eaux et non pourvus de moulins à vapeur ou à vent..

Deux scieries, mues aussi par l'eau, dont l'une a deux lames et l'autre une, suffisent pour débiter en planches les bois essences sapin en grande partie provenant de la vente des coupes au profit des communes.


Manufactures :

Aucune manufacture ne se trouve ici ni dans le canton.


Routes :

Il n'y a comme route vraiment carrossable que celle qui longe la Neste : c'est la route thermale allant de Bigorre à Luchon. L'époque de sa construction remonte à 1846. Elle a été améliorée en 1860, elle nécessiterait encore de grandes réparations, il n'est pas rare de trouver dans son parcours des pentes et des contre-pentes sensibles et dangereuses en temps d'hiver à cause de la glace. Le chemin d'intérêt commun allant de Ris à Ilhan pour se prolonger dans la vallée d'Aure est construit jusqu'à Bordères mais de Bordères tout me porte à croire qu'il ne se fera pas encore à cause surtout du mauvais vouloir ou plutôt de l'esprit borné d'un très petit nombre de cultivateurs qui n'ont pas su comprendre que leurs terres doubleraient de leur valeur en vendant à un prix raisonnable, le terrain nécessaire pour le chemin. Des chemins vicinaux malheureusement trop étroits permettent l'exploitation au moyen de véhicules des 2/3 des terres cultivées. Il existe aussi des chemins d'exploitation des forêts que l'administration a eu la bonne idée d'établir. Ils servent ainsi à beaucoup de cultivateurs pour la culture de leurs terres.


Ponts :

Trois ponts en bois placés sur la Neste mettent en communication la route thermale longeant la rive gauche avec les différents quartiers du village, lequel est situé en grande partie sur la rive droite, à l'exception du quartier Cap de Pount (Bout du pont). L'époque de leur construction paraît être aussi ancienne que le village. Ces ponts vont être reconstruits cette année, la dernière reconstruction remonte à 1850.


Voies ferrées :

Pas de voies ferrées ; si l'on veut prendre le chemin de fer pour se rendre à Tarbes ou à Bagnères, il faut prendre la diligence à Arreau, elle transportera le voyageur à Lannemezan, la station la plus rapprochée de nous. Ce trajet est direct quand on va à Tarbes. Mais il n'en est pas ainsi pour se rendre à Bagnères par la voie ferrée car le long détour de Tarbes rend ce voyage long et dispendieux. Toutefois, une voiture privée partant d'Arreau tous les samedis abrège considérablement ce trajet en passant par l'Escaladieu et coupe au plus court de Labarthe à Bagnères. La route thermale en passant par le col d'Aspin n'est guère pratiquée à cause du prix élevé des places que dans la belle saison par les voitures pour le transport des touristes et des baigneurs se rendant à Bagnères-de-Luchon.


Commerce local :

Les affaires commerciales sont bien limitées. Deux marchands de blé et trois d'épicerie vendent aux habitants et à ceux des villages voisins les divers grains et épices pour leur alimentation. Le commerce du bois, si prospère il y a deux ans, est peut-on dire le seul qui ait une certaine importance. Le propriétaire vend peu ou point de céréales ; mais la vente de pommes de terre qui s'opère tous les ans au printemps s'est faite sur une grande échelle jusqu'à l'an passé. Malheureusement, cette ressource du paysan s'est arrêtée et les beaux bénéfices qui s'élevaient parfois jusqu'à cent francs ont disparu. On peut en dire autant de ses bestiaux, des veaux surtout que l'on venait acheter dans les granges. Il faut les mener aux foires du pays, dont les plus rapprochées sont celles d'Arreau, pour les vendre à des prix peu rémunérateurs.


Mesures locales :

Les mesures locales, dont l'usage tend à disparaître, sont :


Pour les longueurs :

- le pan valant 0 m, 222

- le pouce valant 0,028

- la canne valant 1,777


Pour les surfaces :

- le journal valant 21 ares, 84

- la couperade valant 1 a, 82

- la pugnère valant 0 a, 11. 1/3


Capacités :

Pour les liquides, les habitants ne se servent que des mesures du système métrique. On se sert rarement du muid. L'hectolitre est le plus souvent employé.


Grains :

- le muid vaut 166 l très peu usité

- le coupeau vaut 13 l, 33 très usité

- la pugnère vaut 0 l, 84 peu usitée


Poids :

- le quintal 50 kg.

- la livre 0 kg, 500.

- l'once 31 gr, 23.


IV


Étymologie probable du nom :

Bordères semble avoir pour étymologie Bord de l'eau ou bord des eaux ; effectivement c'est le seul village du canton qui soit situé sur la Neste. Son origine paraît si reculée que les documents précis manquent ; il est bien difficile de préciser l'époque de sa fondation. Il est probable que bon nombre de ces documents ont disparu lors de l'incendie qui eut lieu vers la moitié du 18 e siècle qui a dû consumer les papiers de la mairie, une bonne partie au moins. Tout le village moins quatre maisons a été brûlé. Il n'existe pas d'actes constitutifs ni politiques.

La commune a été administrée dès 1532, peut-être même auparavant, par des consuls syndics ainsi que le prouve une transaction trouvée aux archives de la mairie, contenant bail des montagnes, bois etc et consenti entre Messire Roger d'Espagne, seigneur de Bordères en Louron et les consuls syndics, manants et habitants du dit lieu de Bordères. Il y a des consuls en 1707, probablement jusqu'à 1790. Parmi les documents trouvés, il y a une délibération de 1723 qui porte :

1º défense à tout individu qui ne serait pas membre du conseil de se rendre aux réunions communales à moins d'y être appelé.

2º obligation sous peine d'amende à tout habitant de dénoncer les voleurs des fruits et des récoltes avec défense aux propriétaires de récolter pendant la nuit à moins d'y être autorisé par les consuls.


Traditions et légendes :

Une légende que la tradition a conservée, existe sur le manoir dont on voit encore les ruines. Ce manoir était situé sur un mamelon presque au centre du village. Il fut, dit-on, bâti par Roger d'Espagne à qui les montagnes et forêts des environs appartenaient. Ce châtelain paraît être le même que le précédent, la tradition lui donne ces noms :

Mathieu don Roger d'Espagne.

Celui-ci ayant refusé de se marier avec sa cousine, Madame la Grise en épousa une autre. La pauvre délaissée jura de se venger. La nuit de la cérémonie nuptiale, elle fit placer sous la voûte de la chapelle un échafaudage qui à un moment donné s'écroula sur la tête des assistants. Malgré quelques blessures et quelques contusions, personne ne fut atteint mortellement.

Roger affolé de peur serait rentré précipitamment au donjon. Connaissant plus tard la cause de cet évènement il condamna sa cousine à l'exil et la relégua dans un quartier désigné sous le nom d'Aygue-Mourte à un km de distance du château ; on voit encore les masures de cette résidence. C'était un véritable exil ; la pauvre dame devait être là bien isolée sans chemins praticables et au milieu de terres qui sont les moins fertiles de Bordères. Il lui était défendu de paraître à la Grave, magnifique place du village située sur la rive gauche de la rivière.

Elle est enterrée devant la Chapelle éloignée de 3/4 de km de son habitation qu'elle s'était fait bâtir. Aujourd'hui c'est une grange portant ainsi que le quartier d'alentour de Notre Dame. On voit encore la pierre tumulaire où sont gravés sur le granit des caractères dont la plupart sont illisibles. Cette dame, avant de mourir, avait laissé ses terres par portions égales à chaque habitant de la localité.


Biographie des personnages célèbres :

Il n'y a pas de personnages célèbres nés dans la commune.


Idiome :

L'idiome est un mélange de mots celtes, latins, espagnols et français. Chaque génération est venue détruire ce qui a existé auparavant et établir de nouveaux mots qui lui paraissent utiles. Notre patois est bien en rapport avec le caractère de la population. C'est le latin qui en forme la plus grande partie.


 

Français
Latin
Patois
Chaleur
Calor
Calou
Terre
Terra
Terro que l'on prononce terrro
Tête
Caput
Cap
Chien
Canis
Ca ou can


Chants :

Peu de chants en patois.

- L'élégie de Despourrius,

- La haout sus la mountagnos etc,

Que l'on chante ici, est du patois du coté d'Argelès.


Mœurs :

Les mœurs sont simples ; peu de procès. Quant à la criminalité, elle est inconnue ici depuis fort longtemps. Le laboureur a une grande horreur pour les procès criminels. Il est vrai de dire que la tempérance est proverbiale ; les excès alcooliques sont très rares. Il est naturellement hospitalier, aimant les gais propos et à tendre une main secourable à l'infortune.

Les jeunes gens jouent aux quilles ou aux cartes les dimanches et jours fériés ou bien se livrent à la danse, amusement bien ouvert à Bordères.


Cultes :

Les habitants sont peu religieux, particulièrement l'élément masculin ; il n'y a pas d'autre religion que la religion catholique.


Costumes :

Les hommes portent des pantalons de bure ou en drap ordinaire ; ils sont soutenus parfois par de larges ceintures espagnoles faisant le tour des reins ; c'est une bonne précaution pour soulever des fardeaux. Les hommes d'un âge mûr ou avancé portent des bretelles.


Veste ;

elle est ample mais trop courte ; elle donne mauvaise tournure au paysan. En été, elle est remplacée par un gilet avec ou sans manches. L'usage du tricot qui est un peu plus long que la veste et fabriqué en grande partie par nos ménagères tend heureusement à se généraliser.


Coiffure :

Beaucoup de casquettes ou mieux de bérets, quelques chapeaux de feutre ou de paille, très peu de bonnets de laine composent la coiffure du montagnard. Le chapeau à haute forme est réservé avec le lourd et long manteau pour les enterrements.


Les souliers et bottines

Ils sont portés les jours de fête et de marché ; en été les gens aisés les portent tous les jours. En hiver, tout le monde porte des sabots ; on s'en trouve bien ; il est vrai de dire qu'il y a les sabots de luxe et les sabots grossièrement travaillés, bons pour le travailleur des champs.


Les femmes :

Elles s'habillent avec goût ; elles portent le corsage, la robe assez longue, des bas en laine ou en coton retenus par une jarretière, le mouchoir plié en rond derrière la tête ; un second mouchoir est placé sur le premier et se noue sous le menton. Elles revêtent pour se garantir du froid, un capulet tantôt blanc, tantôt rouge, tantôt noir.


Alimentation :

La principale nourriture est le pain. Il est fait de farine de seigle, quelque fois de méteil et même de blé dans bon nombre de ménages. Le mélange de seigle et d'orge a disparu. Depuis quelques années, le paysan sent le besoin de faire son pain avec le froment. La ménagère fait le pain, elle le fait mieux qu'autrefois ; mais il est juste de reconnaître qu'il laisse encore à désirer. La soupe se fait avec de la graisse, du lard haché, de viande de brebis ou de porc salé, généralement elle est bonne. On mélange au bouillon de légumes qu'on ne laisse pas assez cuire en partie. Voilà pour le repas du matin. Le repas du soir se compose de bouillie de maïs faite avec du lait, portant encore le nom de millas que l'on prépare avec du lait, des œufs, de la farine de maïs ou de sarrasin, on fait encore avec cette dernière céréale des crêpes, des miches fermentées qu'on mange chaudes ou qu'on laisse refroidir pour les couper en tranches qu'on fait frire dans le beurre. La pomme de terre est très utilisée pour faire la soupe, elle est mangée aussi en robe de chambre. On peut en dire autant du lait très en honneur chez les villageois ; il est souvent associé au pain, pastet (espèce de pâte dure) miches, millas etc. Le villageois mange rarement de la viande fraîche. Quant aux boissons, il boit peu de vin, si ce n'est aux fêtes et à l'époque des grands travaux de l'été. Il fera bien de planter des pommes à cidre.


Monuments :

Une superbe église, à quelques mètres de la rivière, trop vaste même pour la population a été livrée au culte en 1874. Style ogival, avec transept et bas-côtés.


Archives communales :

Les principales ont été mentionnées plus haut : il y en a d'autres mais elles sont de peu d'importance. Ouvrages, monographies sur la commune Quant aux ouvrages, monographies écrits sur la commune, je crois qu'il n'en existe point.

Annexe au titre IV : Enseignement


Enseignement.

Il est assez difficile de savoir comment l'enseignement a été donné avant 1790. Les renseignements que j'ai demandés à des personnes très anciennes ne m'ont guère éclairé sur ce point. Elles supposent qu'il n'y avait qu'un très petit nombre d'enfants recevant quelques notions d'instruction par le prêtre dans le but d'avoir des enfants de chœur et des chantres pour l'église. Ils apprenaient à lire en latin. Ces vieillards se souviennent que le nombre d'illettrés était considérable, au moins les 5/6 de la population.

Il y avait encore vers 1820 des conseillers municipaux qui ne savaient ni lire ni écrire.

De 1790 à 1830, il y a eu des maîtres d'école non brevetés, ils faisaient la classe à peu près six mois, de la Toussaint au mois de mai. On leur donnait en moyenne mensuellement 1 f,50, un peu plus pour les plus avancés, un peu moins pour les moins avancés. Ils étaient nourris, du moins dans le principe, à tour de rôle par les parents des enfants. Chaque samedi, ils recevaient de plus une petite redevance appelée norme constant en deux liards ou un demi-sou.

A partir de 1832, la commune a sans interruption des instituteurs brevetés, tous sortis de l'école normale de Tarbes.


Description de l'école de garçons :

L'école de garçons appartient à la commune, elle a été bâtie à la fin du dernier siècle ; elle n'a que le rez-de-chaussée, elle a servi jusqu'en 1840 de salle de réunion du conseil municipal et de justice de paix ; il y a un galetas où l'on monte avec une échelle et servant de remise du bois de chauffage pour les réunions du conseil municipal. Elle n'a pas de préau, pas même de lieu d'aisance. Elle est vaste, 42 mètres carrés et 1/2, mais mal éclairée ; elle a trois fenêtres dont deux trop petites donnant sur le nord. La troisième, placée à l'ouest, établie depuis une vingtaine d'année seulement, donne la lumière par derrière ; l'enfant est tout à fait gêné. Si la porte d'entrée, qui a deux battants, était vitrée, ces inconvénients disparaîtraient en partie. Il est regrettable que le jour ne vienne pas du sud, la salle ne serait pas froide comme elle l'est, surtout dans les journées sombres et courtes de l'hiver.

Si la municipalité enlevait les matériaux, pierres et terre du coté du soleil ou du sud (ce qui serait facile). Ces matériaux sont de 1 m, 50 en contre haut du plancher de la salle. Un autre inconvénient qui a son importance est celui-ci. La maison est placée dans un carrefour, où deux rues sont très fréquentées la contournent ; les élèves sont souvent détournés de leur attention par le bruit du dehors ; des gens, des animaux et des véhicules.

Sur le levant de l'école se trouve une place attenante où les enfants prennent leurs récréations.


École des filles :

L'école des filles est peu éloignée de la précédente, la maison est située sur la même rue qui sert en même temps de chemin d'intérêt commun, entre Ris et Bordères. Elle appartient à un propriétaire qui l'a louée à la commune moyennant la somme de cinquante francs. Elle se compose d'un hangar par lequel on entre au rez-de-chaussée, où les élèves prennent leurs ébats dans les jours pluvieux ou froids, d'un premier, où se trouve la salle de classe et d'un galetas dont l'école peut disposer pour le bois de chauffage. Cette salle est saine ; elle est éclairée par deux fenêtres du côté de l'est et par une troisième à l'ouest, toutes assez grandes. Le mobilier est en assez bon état. La cour servant de préau, attenante à la maison et faisant suite au hangar est exigüe et mal nivelée. Le soleil n'y pénètre pas en hiver. Elle est si froide alors, que les enfants ne peuvent y séjourner de la journée.


Fréquentation :

La fréquentation laisse à désirer, la loi n'a jamais été appliquée. 1/6 des enfants de six à treize ans fréquente l'école moins de deux mois, les 3/6 ne la fréquentent que 4 ou 5 mois et les 2/6 restants de neuf à 11 mois. Tous les enfants, même ceux qui viennent le moins savent lire, écrire ou copier, calculer jusqu'à la division. Pour les autres, tous apprennent les matières du programme. Plusieurs d'entre eux, dont l'assiduité à l'école a peu laissé à désirer, ont subi jusqu'à ce jour, avec succès les épreuves du certificat d'études primaires.


Nombre de conscrits illettrés :

Tous les conscrits et les conjoints des années précédentes ont signé leurs noms.


Institutions scolaires :

Quant aux institutions scolaires, bibliothèque, son origine, nombre des volumes, des prêts, caisse des écoles, caisse d'épargne scolaire, rien de cela n'existe ici.


Traitement des maîtres :

- Traitement de l'instituteur 1250 francs.

- Traitement de l'institutrice 800 francs.

L'indemnité de logement pour chacun d'eux n'est que de trente francs.


Sacrifices à demander à la commune pour réaliser les améliorations nécessaires :

Quant aux sacrifices àe; demander à la commune pour réaliser les améliorations nécessaires, ils consisteraient dans le vote d'une somme de dix mille francs pour la construction de deux maisons d'école, en supposant que l'État ferait les deux tiers restants, la commune étant gênée actuellement. Ainsi serait réalisée le désir du Gouvernement démocratique qui nous régit et qui a tant fait pour l'instruction populaire. Les enfants, secondés par leurs parents, seraient attirés à l'école par le spectacle d'une belle maison bien aménagée, bien meublée. Ils s'y plairaient ; ils auraient plus d'entrain, plus d'assiduité. Quoique le nombre d'illettrés aient disparu, on pourrait tourner ces jeunes enfants par une meilleure fréquentation vers l'agriculture qu'ils apprendraient mieux et les rattacher au sol.


Fait à Bordères-Louron, le 13 avril 1887.

L'instituteur public de Bordères.

Rouys



[Plan du site passion-bigorrehp.org]



[Commune de Bordères-Louron.]
[Généralités sur les Communes]
[Sommaire]




Chacun peut apporter son aide concernant les monographies de 1887 des communes
de la Bigorre devenue Hautes-Pyrénées
département 65.
© Marie-Pierre MANET









Bookmark and Share