La monographie de 1887 commune Campistrous.

(ADHP - Monographie établie en 1887)




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I


Superficie : 1011 ha, 7.100 mètres de long sur 1.500 mètres de large. Ses limites sont constituées par les deux rivières : la Baysolle et la Baïse-Devant et 4 petits ruisseaux.

Partie Sud : Landes - Il y pousse de la bruyère utilisée parfois comme chauffage mais surtout comme litière pour les bestiaux lorsque manquent paille ou feuilles mortes. Ces landes constituent des pacages pour les moutons. Le parcours est spacieux mais la pitance est maigre.

La Baïse-Devant a un débit de 300 litres environ. Elle est sujette à des crues subites au printemps (pluie et fonte des neiges) son niveau peut alors s'élever brusquement de un à deux mètres. Elle se répand alors sur les prairies environnantes qui sont détériorées. A l'étiage un filet venant de la Neste empêche qu'elle soit à sec. Il y a deux fontaines peu abondantes qui ne tarissent pas et sont utilisées par le village ; d'autres sources sont éloignées. La plupart des habitants du village s'alimentent dans les puits des principales maisons. Profondeur : 20 à 30 mètres. Pour puiser l'eau ils sont équipés d'un tour et d'une poulie. Pour les animaux il y a des viviers creusés dans les parcs et alimentés par les pluies. Ce sont des eaux infectes qui peuvent engendrer les épizooties qui sévissent parfois. Mais la commune s'est constituée en syndicat pour obtenir un filet d'eau de la Neste. Ce filet permettrait de renouveler l'eau des viviers et donnerait de la bonne eau et non de l'eau corrompue. Au levant du village, se trouve la source (hount dets Malaous) utilisée en bains et qui pourrait peut-être rendre de bons services à la thérapeutique si elle était bien analysée et plus connue. Son débit est de 0 l 10 cl par seconde ; il faudrait quelques capitaux et augmenter les quatre cabinets de bain pour ainsi dire hors d'usage qui composent le confort de l'établissement de Campistrous. Un peu de réclame ensuite pour donner l'élan et dans un temps assez rapproché la source minérale de Campistrous verrait accourir les malades pour lui demander la guérison ou le soulagement de leurs maux. Elle est située à 3 kms de Lannemezan et il y a un chemin carrossable - altitude 550 mètres - climat sain - balayé régulièrement par les vents. Température basse en hiver, ne s'élève guère en été au-dessus d'une moyenne ordinaire.

II


Les habitants sont robustes et bien constitués.
450 habitants, diminution de 40 habitants en 15 ans à cause du faible rendement des terres, la jeunesse apprend un métier et recherche la ville.

- Village : 73 maisons, 85 ménages 332 habitants.

- Barraquès : 13 maisons, 13 ménages, 63 habitants.

- Maisons isolées : 11 maisons, 11 ménages 55 habitants.

1 maire, 1 adjoint, 10 conseillers municipaux, 1 valet commun, 1 garde-chapêtre.

Religion catholique - 1 prêtre résidant, c'était un archiprêtre il y a environ un siècle

Perception à Lannemezan.

Valeur du centime : 15 f 87.

III


La surface labourable se compose d'une épaisse couche argileuse peu fertile en elle-même mais que l'on améliore bien sensiblement par le marnage. Ce terrain produit environ 2.000 hl de froment suffisant à la consommation locale.

- 300 hl de seigle que l'on cultive plutôt pour la paille ou chaume que pour le grain.

- 200 hl d'orge (volailles - bestiaux)

- 1.500 hl d'avoine vendue en grande partie.

- 250 hl de maïs (consommation, avec les pommes de terre et les châtaignes utilisées à l'engraissement des porcs, oies, canards qui sont nombreux.

Pommes de terre : culture sur une grande échelle, rendement supérieur, principale ressource de l'alimentation ; chaque propriétaire a une petite étendue de vignoble. La récolte de vin est insuffisante. La qualité laisse à désirer, le raisin n'arrive jamais à mâturité, cependant quelques propriétaires font un vin blanc excellent.

Phylloxera : pas d'apparition.

Forêt communale : soumise au régime forestier, haute futaie (chêne)

Reboisement : plantations annuelles.

Produit des coupes : 3 à 400 francs.

Basses cours bien peuplées : oies, canards, dindons, poules sont très nombreux.

Beaucoup d'animaux bovins : Race gasconne ; une quinzaine de juments de reproduction - espèce asine plus nombreuse. Beaucoup de troupeaux ovins de la race du pays.

Poisson abondant : trois viviers où il y a des tanches - Territoire giboyeux : lièvres, cailles à foison.

Les chasseurs de Lannemezan font de véritables razzias. La perdrix rouge tend à disparaître.

Une carderie, une filature, un moulin à farine (Baïse). Deux propriétaires possèdent une batteuse mécanique à vapeur et une faucheuse.

Une carrière de marne ; on commence à faire usage des engrais chimiques.

On arrive de Lannemezan par un chemin vicinal, la Poutge qui se raccorde au chemin de Lannemezan à Trie. Il y a aussi le chemin nº 1 dit du bois qu'un pont sur la Baïse construit en 1886 enjambe : chemin guère pratiqué (piétons et gens montés).

Pas de moyen de transport

Pas de commerce, ni foires, ni marchés - mesures métriques utilisées journal de 26 ares.

IV


Campistrous : Granpistous - Rien dans les archives. Campistous semble signifier champ de piste et Granpistous qui piste beaucoup ; cela pourrait être vrai car la position et la nature du terrain se prête bien pour suivre la piste (neige ou terre légère et douce).

Une étude de notaire : elle est ancienne. Me Clarens juge de Paix, M. Couget notaire. Le décès du premier remonte à quelques années.

Annexe au titre IV : Enseignement


Avant 1830 : école mixte dans une maison louée.

Jusqu'en 1877, elle s'est tenu dans un petit réduit adossé au midi du clocher dans le prolongement des bas-côtés de l'église ; elle était pour les garçons les filles allaient dans un autre local loué.

En 1877 la commune acheta une maison au nord de l'église (35 ares en tout).

En 1881 construction d'une école de garçons.

Depuis 1881 la maison achetée est affectée à la mairie et à l'école des filles. Elle n'est pas assez éclairée.

Fréquentation bonne : 40 à 50 élèves en hiver, en été 20.

Les enfants âgés sont occupés aux travaux des champs et à la garde des bestiaux.

On tient à l'instruction ; on cherche à rattraper pendant l'hiver.

Plus d'illettrés conjoints ou conscrits.

Pas de bibliothèque, ni caisse d'épargne, ni caisse des écoles.

Instituteur : 1.200 francs - Institutrice 800 francs.

L'instituteur de Campistrous.

Fait le 10 Avril 1887.

Pailhé



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de la Bigorre devenue Hautes-Pyrénées
département 65.

Entraide apportée par :
- Mme Marthe Delas
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© Marie-Pierre MANET








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