Pendant ce temps, le duc de Bourgogne chargeait le sire de Toulongeon, maréchal de Bourgogne, de réunir une armée pour aller secourir le Comte de Vaudemont. Le maréchal n'eût pas de peine à trouver sur tout le territoire bourguignon une masse imposante d'aventuriers sans foi ni loi, habitués depuis longtemps à gagner leur vie à la pointe de l'épée et à se dédommager largement de leurs pertes sur le pays conquis. C'était au dire de Monstrelet :
"De pauvres compagnons, mais roides, vigoureux et qui cherchaient que leur avantage, tant sur leur propre pays qu'ailleurs." A leur tête, se trouvaient des gens de peu de scrupules : Robinet Huche-Chien, bandit des plus redoutables, le bâtard de Humières, le bâtard de Fosseuse, le bâtard de Neuville, le bâtard de Brimeu et quelques autres d'aussi mauvaise réputation. Toulongeon s'assura le concours de ces gens, anglais et picards pour la plupart, par des promesses merveilleuses et il les amena au duc de Bourgogne, au nombre de 2.500, ce qui, joint aux chevaliers bourguignons et ceux du comte de Vaudemont constitua un corps assez hétérogène qu'indiscipliné de 4.000 hommes environ.
Évidemment, une pareille troupe était des plus redoutables sur un champ de bataille, d'autant plus que Toulongeon disposait d'artillerie, arme qui faisait complètement défaut au duc d'Anjou. Mais, pour arriver jusqu'à Vaudemont, il lui fallait traverser un pays boisé, aux chemins mal frayés, sillonnés de rivières et complètement dénué de ressources. Barbazan pensait, non sans quelconque raison, que toute cette cohue ne résisterait pas aux privations d'une marche difficile, et que l'armée ennemie serait désagrégée avant d'avoir pu joindre l'armée Franco-Lorraine. Il insistait donc vivement pour que l'on ne leva pas le siège de Vaudemont, et pour qu'on attendit tranquillement le comte dans une position soigneusement organisée. Son avis ne prévalut pas et le duc d'Anjou leva le siège de la forteresse, se contentant de laisser, devant elle, quelques postes pour en surveiller la garnison, puis l'armée se dirigea vers le sud, allant à la rencontre de l'ennemi.
Toulongeon dont les bandes commençaient à se disperser après quatre jours de campagne, désespérait, à ce moment, du succès de son expédition : on prétend que, malgré les instances du Comte de Vaudemont, il avait donné l'ordre de la retraite, quand il apprit que le duc d'Anjou se donnait la peine de venir à lui. Il s'arrêta donc immédiatement et se mit en devoir de chercher un champ de bataille favorable à sa nombreuse infanterie et le plus défavorable possible à la nombreuse cavalerie de l'ennemi.
Extrait écrit par
le lieutenant Grasset,
le 27 octobre 1905.
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