[1] Héas est un antique sanctuaire de La Vierge bâti au milieu des montagnes, et jadis situé dans l'archidiaconé de Lavedan et l'archiprêtré de Sère en Barèges."On dit dans le pays qu'un pasteur trouva par hasard l'image de Notre-Dame et qu'en ayant averti les prêtres de la vallée, pas un ne voulut s'y rendre, qu'il adressa enfin, à un M. de Montblanc qui bâtit la première église comme je l'ai trouvée." (Souvenir de Bigorre, t.1 p 251).
"Un soir dit une légende plus universellement acceptée et recueillie par M. de Lagrèze (Pélerinage des Pyrénées), les bergers assemblés sur le rocher de la Raillé, aperçurent soudain devant eux la Reine du Ciel. Sans que la madone l'eût demandé, les prêtres conçurent le projet de lui bâtir une chapelle. Une seule difficulté les arrêta quelque temps : comment ferait-on pour procurer la nourriture aux ouvriers ? Dieu y pourvut. Lorsque les maçons se furent mis à l'œuvre, on vit trois chèvres mystérieuses descendre chaque jour des nuages qui couvrent les pics voisins et venir leur apporter un lait délicieux. Le temple s'éleva rapidement au milieu de cette sauvage solitude où l'on ne parvient que par d'étroits sentiers suspendus sur le bord d'effrayants pécipices ou sur le flanc de montagnes toujours prêtes à s'écrouler sous le pied du voyageur."
Un acte du 27 septembre 1715, signale une redevance consentie en faveur de la maison de Notre-Dame de Héas. Dans d'autres documents certains attribuent la fondation de la chapelle primitive à la munificence de la famille d'Estrade, d'Esquièze, près de Luz, qui voulant procurer aux bergers du pays la faveur d'un service religieux régulier, aurait décidé de bâtir une église vouée à Notre-Dame de Héas ou Féas, c'est-à-dire des pâturages, Hé ou Fé signifiant herbe, foin, dit-on.
Le monument, attribué plus haut à M. de Montblanc par Napian, fut l'œuvre de M. Brune, archiprêtre de Caixon et prieur du sanctuaire au commencement du XVIIIe siècle. M. l'abbé de Souillac, vicaire général de Sarlat, patron de la chapelle, l'avait décidé à cette entreprise, pour laquelle il déclara ne vouloir rien épargner afin de faire de Héas un endroit magnifique.
L'archiprêtre de Barèges et M. de Souillac virent les plans de M. Brune et les approuvèrent. La vallée de Barèges fit éclater sa reconnaissance envers le bienfaiteur de Notre-Dame de Héas, en lui fournissant des matériaux et des ouvriers.
On trouve tous ces détails dans une série de dix-sept lettres adressées à M. Souillac par M. Brune, que nous voyons au début de ses labeurs en 1715. Il couronnait son entreprise en 1721, époque où il s'occupait des autels et d'autres ornementations intérieures. M. de Souillac ne cessa de le diriger pendant toute la durée des travaux.
Le concours des peuples français fit main basse sur les biens du pélerinage de Héas, mais les murs du sanctuaire furent respectés. Vendue nationalement, en 1791, la chapelle demeura pendant cinquante ans au pouvoir d'un propriétaire qui la revendit en ce siècle à Mrg Laurence, évêque de Tarbes, auquel on doit la restauration de ce beau sanstuaire, maintenant confié aux soins des Pères de Notre-Dame de Garaison.
Le Pouillé de Larcher nomme le pélerinage de Héas, Notre-Dame de Aguillard. C'est, sans doute, à raison du voisinage de l'Aguilla, torrent qui se précipite du mont des Aiguillons.
[Plan du site passion-bigorrehp.org]
[Liste des chapelles]
[Généralités sur les Communes]
[Sommaire]