Chapelle funéraire du XVII e siècle du Vicomte Joseph Alexandre de Ségur Maréchal de camp (1766 - 1805) |
[1] Isolée par rapport au centre aggloméré du village de Trébons, la chapelle de Notre-Dame de Hourcadère affirme d'emblée sa vocation mariale. Édifiée en 1693, elle était, à l'origine, petite et basse comme le sont, à la campagne, chapelles votives dédiées à Saint-Roch.Pour son bicentenaire, la chapelle de Notre-Dame de Hourcadère fut considérablement transformée : allongée, élargie dotée d'un plan en croix latine avec clocheton à la croisée du transept, haussée, éclairée par plusieurs baies et oculus. Toutes ces transformations décelables à l'extérieur le sont encore plus à l'intérieur, au niveau du revêtement des sols.
|
Cependant, entre sa construction et son agrandissement, à la chapelle de Notre-Dame de Hourcadère
s'était ajoutée une seconde affectation. Le corps de Joseph-Alexandre, vicomte de Ségur,
décédé à
Bagnères-de-Bigorre,
le 27 juillet 1805, y avait été
inhumé, d'abord au pied de la statue de la Madone, ensuite dans un enfeu que l'épaisseur du mur
gouttereau de la chapelle primitive avait permis d'aménager, en y ajoutant une façade de sarcophage
blanc Empire..
|
[1] Une longue épitaphe d'une vingtaine de lignes, rédigée par Louis-Philippe, comte de Ségur, frère aîné du défunt, avait été gravée sur une stèle de marbre gris de Lourdes. On en trouvera plus loin le texte intégral, avec la disposition originale des lignes. Même l'erreur commise à propos de la date de naissance n'a pas été corrigée alors qu'elle a été passée au crible de la critique du fond et de la forme, au cours du commentaire qui en a suivi la lecture.En une formule sobre, mais assurée, Louis-Philippe de Ségur balaie les insinuations malveillantes qui faisaient de son cadet, un fils adultérin de leur mère. Par piété familiale, il ne rappelle pas que son frère accéda au grade de maréchal de camp seulement en 1791, et en prime de départ à la retraite. Pour évoquer son œuvre d'écrivain, il ne pouvait pas prévoir que les pièces de théâtre, bien acceuillies par les contemporains, tomberaient durablement dans le purgatoire littéraire.
A l'aube du romantisme, un pudeur toute classique l'a empêché de désigner clairement la maladie qui a emporté son frère et lui a inspiré les termes délicats pour exprimer sa reconnaissance à la fidèle compagne du volage vicomte, Mme d'Avaux, qui réussit à se rendre acquéreur de la chapelle, afin d'assurer à ses restes ce qu'elle espérait être la perpétuité d'une sépulture dans un cadre rustique.
Il faut consulter les documents fiscaux pour savoir que la propriété passe ensuite à Ségur d'Aguesseau, personnalité haut-pyrénéenne sous le Second-Empire, puis au comte de Bryas ; enfin, en 1988, à la commune de Trébons qui y fit procéder à des travaux de restauration urgentes que l'on peut aller apprécier sur place.
Lucienne Michou
[Plan du site passion-bigorrehp.org]
[Commune de Trébons]
[Liste des chapelles]
[Généralités sur les Communes]
[Sommaire]