Le site de Notre-Dame de Nouillan se trouve sur le territoire de la paroisse de Montoussé qui
fut archiprêtré
jusqu'à la Révolution Française. La commune de
Montoussé
comptait 694 habitants en 1851 et seulement 254 en 1973.
[1] D'après Louis Fiancette d'Agos la chapelle primitive de
Nouillan est "un monument de la victoire du Christianisme"
sur les religions gallo-romaines. Lui-même avait trouvé là deux autels votifs. Le but de la
construction d'une chapelle dédiée à Notre-Dame était de la placer
à l'entrée de ce beau pays comme une sentinelle avancée et une sauvegarde
contre le double fléau qui le menace : les inondations et les grêles.
L'origine de la chapelle de Nouillan et la dévotion qui s'y attache, explique Fiancette d'Agos,
sont doublement mystérieuses. D'un côté elles se perdent
dans la nuit des temps, de l'autre nous y retrouvons un fait qui nous a déjà frappé
plus d'une fois et que nous ne saurions expliquer : il s'agit de la découverte de
la statue par une génisse (nouillo dans la langue du pays).
Une génisse de la Maison Corrège, chaque soir en rentrant à l'étable
devançait le troupeau et allait en mugissant s'arrêter devant un buisson ; puis
après avoir passé quelques instants elle rentrait seule. Le pâtre étonné
de voir ce fait se renouveler chaque soir, eut la curiosité d'aller voir ce qui pouvait attirer
la génisse. Il n'aperçoit d'abord qu'un épais fourré de ronces
et de houx ; il écarte les branches
et voit couchée au milieu d'elles, une statue de la Mère de Dieu. L'image est
portée avec respect à l'église paroissiale ; le lendemain, elle n'y
était plus ; on la retrouve dans les buissons. Reportée à l'église,
elle disparaît encore ; ce fait se répète plusieurs fois ; c'est toujours au
lieu de la première apparition qu'elle revient. Le peuple comprend alors que c'est
là qu'elle veut rester. Aussitôt riches et pauvres, grands et petits, tous s'empressaient
à l'envie ; en peu de temps, la chapelle est construite à l'endroit même où
elle est aujourd'hui." |
La statue mesure 0,55 m largeur du dossier du siège ; à l'arrière :
20 centimètres ;
21 centimètres à la base du socle. Pans coupés du socle : vue de l'avant, à
droite 5,5 cm ; à gauche : 7,5 cm, profondeur du socle : 12 centimètres. La couronne de
la Vierge était
à 6 pointes ; il en manque une.
La base de la statue a été refaite lors d'une restauration. La forme des pointes qui
la tiennent indiquent une restauration assez récente.
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[1] Le quartier de Nouillan existait et avait une église au XIVe siècle ; c'était une annexe de Montoussé (cf Pouillé du diocèce de Commenge de 1387). [...]Au centre du petit groupe de maisons du quartier de Nouillan [...], sur un petit-contre-fort, à quelques centaines de mètres du pont en ciment armé, jeté sur la Neste qui sépare les territoires de Montoussé et de La Barthe, s'élève la petite chapelle, entouré d'un enclos. Ce sanctuaire est de style roman et forme une croix latine. Dans une niche, sur la porte d'entrée, se trouve une statue de la Vierge. Le clocher en terrasse est surmonté d'une Madone en fonte ; Notre-Dame de Nouillan semble ainsi veiller sur la vallée de la Neste. Deux cloches y résonnent aux fêtes ; l'une reçut la bénédiction de Mrg Billière, alors curé de La Barthe, l'autre de Mgr Gerlier, le 13 septembre 1931. Une pierre tumulaire est enchâssée dans le mur de la chapelle. A l'intérieur de la chapelle, on remarque trois autels en marbre des Pyrénées. Derrière l'autel principal, sur un petit socle se trouve la statue miraculeuse. Aux côtés de la Vierge : les statues de deux martyres : sainte Agathe et Sainte Luce..En 1650, la chapelle de Notre-Dame de Nouillan fut le siège d'une Consorce ou Confrérie de prêtres obituaires, sous le nom de Mésal de Notre-Dame de Nestes-Dessus. Dans le cimetière, placé autour du sanctuaire de Notre-Dame, vinrent reposer les "archiprêtres de Montoussé", dans la chapelle avec l'approbation de Mgr Gilbert de Choiseul, évêque de Comminges.
Dans la nuit du 22 février 1710, l'église de Montoussé fut incendiée sans que l'ont ait connu la cause. Bien que la chapelle de Nouillan fut située à l'extrémité du village, l'archiprêtre de Montoussé et son vicaire y firent le service paroissial. Le service paroisssial se faisait encore en 1774 dans la chapelle de Nouillan qui, à cette époque, était elle-même prête à crouler faute de réparation. Le 22 avril 1770, le grand vicaire de Moulin autorise la reconstruction de l'église paroissiale, tandis que la chapelle de Notre-Dame de Nouillan est "interdite" (16 avril 1770) vu sa détérioration. Le 25 mars 1773, l'église paroissiale restaurée permet d'y célébrer les offices religieux.
La chapelle de Notre-Dame va, à son tour, être réparée. Et le 19 janvier 1787, on demande la réouverture afin que le culte y soit rétabli. Le 24 janvier 1787, Antoine, Eustache d'Osmond évêque de Comminges permet "que la messe soit célébrée dans la chapelle de Nouillan, conformément aux statuts synodaux du diocèse" (abbé Carrère).
Mais, peu après, la Révolution Française fermait, ou pillait, ou détruisait en partie les églises. Le culte religieux fut aboli. La chapelle de Nouillan fut spoliée de ses biens. L'édifice lui-même fut détruit en 1793. La statue miraculeuse de Nouillan fut cependant sauvée, grâce à Mme de Berbisier d'Arreau et Jean Maleplate. Les autres statues furent cachées entre la toiture et la voûte de l'église, par Bertrane Reulet et Louis Vigneaux.
Dans la période 1848-1849, des évênements nouveaux allaient promouvoir la remise en état de la chapelle Notre-Dame de Nouillan. Trois petites filles : Françoise Vignaux-Miquiou, âgée de 11 ans et demi, sa cousine Françoise Vignaux du même âge et Rosette Dasque (8 ans) virent le 23 juin 1848, vers midi, la Sainte Vierge semblable à la statue miraculeuse, gardée dans la chapelle de l'église paroissiale Saint Jacques de Montoussé, depuis que l'oratoire de Nouillan avait été détruit.
D'après le rapport de l'abbé Fontan, à Mgr Laurence du 27 juillet, l'abbé Carrère indique : "Nous vîmes la Vierge, racontent les enfants, sous un buisson de houx et de ronces, auprès de la fontaine. Elle nous regardait et levait les mains vers le ciel. Elle était de la taille de Jean Corrège (petit garçon de 2 ans et demi), vêtue d'une robe blanche et avait le visage blanc. Les cheveux lui descendaient jusqu'à moitié du front, étaient divisés au milieu de la tête et rangés de côté et d'autre. Elle était bien inclinée en arrière, elle regardait vers le ciel et avait la bouche ouverte.
Le 28 Juin 1848, l'apparition de manifesta à Gothaine Maleplate-Jannet. La vision eut lieu encore le 29 juin et plusieurs autres fois. Sept enfants et quatre adultes furent témoins de ces apparitions
(© EMM)
[1]Ces évênements relancèrent l'idée et la volonté de reconstruire la chapelle. Le 2 mai 1842, l'abbé Fontan, curé de Montoussé adressa une requête à Mgr le grand vicaire de Tarbes, pour ouvrir une souscription en vue de la reconstruction de la chapelle. Bientôt, on se mit à l'œuvre : les murs furent relevés, la toiture refaite. Le 8 septembre 1856, la statue miraculeuse fut réinstallée dans la chapelle. le 21 septembre 1856, fut célébrée l'inauguration de la nouvelle chapelle..La chapelle fut agrandie entre 1873 et 1874. Des lustres furents achetés en 1881. Grâce à l'abbé Bazerque (de Gayant-Saint-Arroman) la chapelle fut réparée en 1929 : toiture refaite, l'intérieur cimentée et replâtré. Un autel édifié avec la dalle mortuaire de l'abbé Fontan, mort curé de Montoussé en 1864. L'abbé Bazerque fit construire le clocher grâce à la générosité des paroissiens des communes voisines et des anciens émigrés du village en Amérique. Le clocher édifié avait coûté 30 000 francs ; la paroisse avait fourni 20 000 francs, les communes voisines 6 000 francs et le Conseil Municipal 4 000 francs. Ce clocher est une belle tour carrée, formant porche, sise en avant dela porte d'entrée. Elle est couronnée par un beffroi à baies géminées et balustres que surmonte une belle statue en fonte de la Vierge Marie, qui fut bénie par Mgr Gerlier le 13 septembre 1931
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