[1] C'est dans le donjon que serait demeurée captive,
pendant plus de vingt ans, Marguerite, fille unique du comte Pierre Raymond II de Comminges, dont la vie fut
pleine de traverses, ayant épousé
successivement deux seigneurs d'Armagnac qui convoitaient le Comminges et avec lesquels elle eut beaucoup à
souffrir à cause de leur hostilité avec sa propre maison. Devenue en troisième noces la femme
de Matthieu, comte de Foix, en 1419, elle ne fut pas plus heureuse.
Comme elle résistait aux instances de son nouvel époux, qui voulait obtenir d'elle la donation du
comté de Comminges, Mathieu l'aurait enfermée, de 1420 à 1443, dans cette forteresse de
Bramevaque où elle serait restée jusqu'à l'arrivée de Charles VII, poursuivant
les Anglais dans le Midi.
Marguerite implora le secours du roi, qui envoya Poton de Xaintrailles pour la délivrer ; mais son mari
la fit, dit-on, transférer au château de Foix. Charles convoqua alors à Toulouse les
États du comté de Comminges. Ils se réunirent le 9 mars 1443, en présence du
cardinal de Foix, évêque du Comminges, et des consuls de Saint-Bertrand qui ne siégeaient
pas d'ordinaire à cette assemblée, mais aux États du petit Languedoc et, d'autorité
royale, le diférend entre les époux fut tranché.
Sa vie durant, chacun d'eux devait jouir du Comminges : Mathieu, des châtelleries de Muret, Saint-Julien,
Salies et et Fronsac ; Marguerite, de celles de Samatan, l'Isle-en-Dodon et Aurignac.
Il fut stipulé que la jouissance de l'entier comté appartiendrait au survivant des époux,
après la mort duquel le Comminges serait réuni à la couronne. La comtesse, qui
s'était retirée à Poitiers
après sa délivrance, ne survécut pas longtemps. Elle y mourut cette même
année 1443.
(© EMM )
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