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Ici débute le sentier archéologique du Castelbieilh de Saint-Lézer : 10 étapes à parcourir qui vont vous faire traverser en moins d'une heure 3000 ans d'histoire.
Un site de défense exceptionnel repéré par une tribu d'Aquitains.
L'histoire commence vers 700 avant notre ère lorsqu'une tribu d'Aquitains s'installe sur cette colline qui domine le village actuel de Saint-Lézer. Ils choisissent ce site pour sa forme d'éperon, facile à défendre, et pour sa position dominante au dessus de la plaine de l'Adour.
Conquis par les Romains :
Quelques siècles plus tard, en 56 avant Jésus-Christ, le général romain Crassus, à la tête des légions de César, soumet les peuples aquitains. Parmi eux, les habitants de Castelbieilh. Ils sont Bigerri, ceux qui habitent alors la Bigorre, notre actuel département des Hautes-Pyrénées. Les gens de Castelbieilh connaissent déjà bien les Romains à qui ils achetaient depuis longtemps d'importantes quantités d'amphores de vin que les archéologues ont retrouvées sur ce site.
Sentinelle de Tarbes promue métropole de la Bigorre :
Au début du IV e siècle de notre ère, une réforme administrative modifie la géographie politique de la Gaule romaine en créant au sud de la Garonne douze cités pilotées par douze grandes villes. Cela n'est pas sans incidence pour les habitants de l'éperon de Saint-Lézer. Tarbes devient alors la métropole d'une de ces cités, la cité de Bigorre. Cette nouvelle fonction de la ville nécessite vite la protection d'une forteresse castrum qui s'appellera Bigorra ; ce sont précisément les vestiges du Castelbieilh que vous allez découvrir.
En 507, la Bigorre est intégrée au royaume des Francs. Nous sommes à l'époque mérovingienne. On installe un atelier monétaire dans l'enceinte de Bigorra.
Château plein de vie au Moyen-Âge :
Vers l'An Mil, le Castelbieilh vit une époque d'intense activité. On édifie un château sur motte (tuco) et toute une agglomération fortifiée se développe lovée dans les vestiges du castrum antique. L'abbaye qui s'étend au pied du Castelbieilh fait édifier une église de style roman dédiée à Saint Félix et Saint Lézer. C'est ce dernier, évêque de Couserans au VI e siècle, qui a donné son nom au village actuel.
Le belvédère du monastère :
A une date très ancienne, une communauté de moines fonde à Saint-Lézer, un monastère qu'elle dédie à Saint Félix et à Saint Lézer, tous deux originaires d'Espagne.
En 1064, le monastère, propriété d'Héracle, évêque de Bigorre, et de son frère Bernard, comte de Bigorre, est cédé à la puissante abbaye de Cluny en Bourgogne. Dès lors, il devient prieuré bénédictin. Plusieurs fois remanié, le monastère subit d'importantes transformations au début du XVIII e siècle : construction de l'aile des moines dans laquelle est installée l'église paroissiale actuelle.
Au moment de la Révolution, le monastère est vendu comme bien national et son église prieurale démontée pour en récupérer les matériaux. L'église du XI e siècle a été foullée en 1983 par Roland Coquerel et une équipe de bénévoles. Elle a été ensuite remblayée pour des raisons de conservation et se trouve sous nos pas, à l'emplacement de l'allée des marronniers.
Note sur la crypte du prieuré de Saint-Lézer : [1]
Sous l'antique église du prieuré de Saint-Léger - démolie pendant la Révolution - s'étendait une crypte.
Dom Estiennot écrivait pendant le XVIIe siècle : "La basilique existe toujours, belle et vénérable par son ancienneté. On y voit un grand autel sous lequel s'étend une large crypte où reposent, assure-t-on, les restes de Saint-Lézer. On s'y rend fréquememnt en pélerinage...
Basilique assez vaste et décorée, sous laquelle s'étend une autre église souterraine... Ses bâtiments réguliers ont été reconstruits sur un terrain humide..."
L'Abbé Colomez écrivait pendant le XVIIIe siècle : "Dans l'église des Pères de Saint-Lézer, il y a des reliques de ce saint. Le peuple y accourt de toute part avec dévotion, pour être guéri ou préservé de la rage lorsqu'on est mordu des chiens. On y mène toute sorte de bestiaux pour les y faire bénir. On y baise, dans une chapelle souterraine , une pierre de marbre où l'on dit que le corps de Saint-Lézer a reposé".
D'après la tradition, la crypte existerait encore, comblée de terre et de déblais, à l'extrémité de l'allée des marronniers.
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