La monographie de Lahitte-Toupière
Hautes-Pyrénées
département 65.

(ADHP - Monographie établie en 1887)




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I


La commune de Lahitte-Toupière est située au Nord-Ouest du département des Hautes-Pyrénées sur le coteau qui s'étend du plateau de Ger à Villefranque. La position astronomique est de 2°20'de longitude Ouest, et 43° ½ de latitude Nord. Elle est bornée au N. par Sombrun et Moncaup, à l'Est, par Maubourguet au Sud par Monségur et Larreule, et à l'Ouest, par Vidouze.

Son étendue est de 3 km 200 du Nord au Sud et de 3 km de l'Est à l'Ouest. La superficie totale est de 541 hectares 0683 centiares.

Cette commune appartient au canton de Maubourguet, elle est à 5 km de cette ville et à 31 km de Tarbes, son chef-lieu d'arrondissement. On peut diviser cette localité en deux parties distinctes : plateau, au centre, et les versants, à l'Est et à l'Ouest, plusieurs coteaux secondaires forment sur ces versants des vallons frais et étroits, au fond desquels coule généralement un ruisseau ; tels sont les contreforts de Lahourcade et du Tuzaguet, au levant, et celui du Tuco au couchant.

Les ruisseaux sont alimentés par des fontaines estimées et dont le débit est assez important : il faut citer celle de Pradet qui coule dans le ruisseau du même nom et qui donne 450 litres à l'heure le Hourcet et la Poumadette qui coulent dans la Riou dé Farou, appelée plus loin Ruisseau de Lacéde, et qui donnent à l'heure la premième 365 litres et la seconde 400 ; enfin l'Artigaüt, sur le versant Ouest ; et dont le débit à l'heure est de 1.090 litres.

La commune possède également plusieurs abreuvoirs avec bassin en maçonnerie. Au couchant coule le Louet, ruisseau de peu d'mportance qui prend sa source au plateau de Ger et qui est agréable en plusieurs points.

L'altitude moyenne de Lahitte est de 245 au-dessus du niveau de la mer ; la direction générale des vents est du Nord au Sud, ou du Nord-Ouest au Sud-Est. Il pleut ordinairement en avril et en mai ainsi qu'à la fin de juillet.

Le climat est modéré et la température assez saine ; les hivers y sont doux mais les étés sont féconds en orages ; l'automne forme la belle saison, et le printemps ajoute au pittoresque des coteaux l'aspect le plus riant et le plus varié.

La salubrité laisse à désirer : le purin des étables et des basse-cours séjourne dans les fossés du chemin, et les miasmes qui s'en dégagent occasionnent des fièvres putrides à la fin de l'été : la construction de quelques aqueducs et des mesures de police municipale, en vue de laisser aux eaux et au purin leur écoulement naturel, sont de la plus haute importance pour la salubrité de la commune et la santé des habitants.



II


La population de Lahitte-Toupière, d'après le recensement de 1886, est de 532 habitants ; elle a diminué de près de 100 en moins de 25 ans.

Cette population peut se répartir de la manière suivante :

- le village, au centre, compte 469 habitants ;
- Lous Balas, au nord, 41 habitants ;
- et Escaübets 22 habitants ;
le tout appartenant à 143 feux sur 136 maisons.

La commune a un maire, un adjoint et douze conseillers municipaux.

L'Instruction y est donnée par un instituteur et une institutrice laïques et publiques.

Cette localité est desservie, quant au culte, par un prêtre catholique ; le receveur municipal habite Maubourguet où se trouve aussi le bureau de poste et du télégraphe.

Il existe dans la commune une boîte aux lettres dont le nombre de levées est de deux par jour, la première de 8 à 9 heures le matin, et la deuxième de 1 heure à 2 heures le soir.

La valeur du centime est de 24f.59c ; et les revenus ordinaires en 1886 étaient de 4608f,16c.

III


Le domaine agricole de Lahitte-Toupière comprend 130 hectares de terres labourables ; 50 de prairies naturelles ; 184 de vignes ; 48 de pâturages, landes et bruyères et 125 de bois et châtaigneraies.

La propriété y est très divisée relativement à la superficie : on y compte 1664 parcelles possédées par 446 propriétaires, y compris les forains.

Lahitte est une commune de petite culture encore entichée de funestes routines qui empêchent d'utiliser toutes les qualités productives du sol. Le morcellement de la propriété et l'absence de riches propriétaires sont, du reste, un obstacle à l'acclimatation des nouvelles méthodes et à l'adoption des instruments perfectionnés.

On s'est beaucoup occupé naguère de la mise en valeur des terrains communaux : le Culascou, propriété communale vient d'être défrichée et plantée en vigne. Ces vignes n'ont pas encore rapportées mais promettent beaucoup.

Les cultures principales sont la vigne, le blé, le maïs et l'avoine ; ces récoltes ont peine à suffire aux besoins de la consommation locale ; heureusement les légumes, les fruits, les fèves, les pois, les pommes de terre et les châtaignes suppléaient à l'insuffisance des grains et permettent l'engrais des porcs et des volailles.

Les deux versants ont l'aspect boisé bien qu'une bonne partie en est défrichée dans ces derniers temps et plantée en vigne ; les bois ne sont pas d'ailleurs d'une grande importance et ne donnent, le châtaignier excepté, qu'un bien faible revenu ; ils ont pour essences principales le châtaignier et le chêne. Le peuplier y est peu répandu ; on trouve des aulnes et des saules communs sur les bords des ruisseaux et des endroits frais.

La vigne souffre du mildiou depuis trois années ; le phylloxéra fit son apparition à la même époque, mais les ravages n'en sont pas considérables.

Les animaux employés pour l'agriculture sont les bœufs ; on se sert très peu du cheval et du mulet. Il existe dans la commune trois troupeaux de brebis et un troupeau de chèvres. Les coteaux sont assez abondants en gibier de poil et de plume mais les animaux sauvages y sont inconnus : le renard et le blaireau ont à peu près disparus. On trouve au Louet un poisson très estimé et assez abondant malgré les moyens les moins permis employés pour le détruire.

Le sous-sol offre à peu près partout une argile considérée comme excellente et dont les habitants se servent pour fabriquer une sorte de poterie grossière. Cette industrie remonte aux premiers temps de la commune sans qu'elle ait jamais reçu le moindre perfectionnement. Aussi les poteries mécaniques lui font-elles une concurrence qu'elle a peine à soutenir en sorte que cette petite industrie est destinée à disparaître.

Les habitants de Lahitte lui doivent néanmoins une petite aisance qui fait qu'on ne trouve point ici ces mendiants ou ces paresseux qui vont dans les communes voisines étaler leur misère fausse ou vraie.

Il existe sur plusieurs points de la pierre à bâtir, mais les carrières n'en sont point exploitées. Il y a dans la commune une tuilerie renommée pour la bonne qualité de l'argile qu'elle emploie.

Les métiers de tisserand étaient nombreux autrefois.

Sur le Louet se trouve un charmant petit moulin à grains appartenant à M. Moulonguet de Vidouze.

La commune est servie par plusieurs routes qui se recommandent par leur bon état d'entretien.

Ces routes sont :

- 1 ° la route départementale N° 2 qui va de Lembeye à Maubourguet et qui traverse Lahitte de l'Ouest à l'Est ;

- 2 ° un chemin d'ntérêt commun qui va de Larreule à Villefranque en passant sur les territoires de Moncaup et de Sombrun.

- Le chemin de Monségur se détache de ce dernier, au Sud-Ouest du village et se continu jusqu'à Ger, sur la crête du plateau, en passant par Labatut, Castéra-Loubix, Peyraube, Pontiacq, Pouts et Ponson-Dessus.

- De la route départementale se détache le chemin de Garos qui conduit à Sombrun.
- Les chemins de jonction sont nombreux et également bien entretenus.

Ces divers chemins,vicinaux ou ruraux forment un réseau de 29 kilomètres.

Une voiture publique qui fait le service des dépêches entre Maubourguet et Lembeye passe à Lahitte deux fois par jour dans l'après midi ; une diligence part de Maubourguet pour Tarbes tous les matins à 7 heures ; elle revient à 8 heures le soir.

La gare la plus rapprochée de la localité est celle de Maubourguet : elle appartient à la compagnie du Midi et est située sur l'embranchement de Morcens àTarbes.

Le commerce local consiste dans la vente du vin des bestiaux, des animaux gras et des volailles.

Le vin est généralement acheté par des propriétaires du plateau de Ger qui viennent le chercher eux mêmes. Quelques employés de Tarbes font également leur provision de vin à Lahitte ainsi que les établissement religieux de Lourdes et de Saint-Pé.

Les chevaux et les mulets, élevés dans la commune, sont vendus à 6 mois, aux foires de la Saint-Martin, soit à Tarbes soit à Pau. Les animaux gras, les volailles et les œufs sont vendus à Maubourguet (les mardis), à Lembeye (les jeudis) et à Vic-Bigorre (les samedis). L'échange et l'achat des bœufs de labour ont lieu à Lembeye, à Rabastens, à Maubourguet, à Orthez et à Arzac.

Les approvisionnements en menuiserie, literie, lainages, etc. se font surtout à Maubourguet pour les foires de la St Michel (29 Octobre - 10 Décembre ).

Il existe encore dans la commune plusieurs mesures anciennes ; les principales sont :

- 1 ° une mesure de capacité de 25 litres, désignée sous le nom vulgaire de mesure ;

- 2 ° une mesure poids, connue sous le nom de romaine ancienne, graduée en livres, ½ livre, quart de livre et ½ quart de livre ;

- 3 ° une mesure de superficie appelée le journal et dont la valeur réelle est 33 ares 3333......, soit 33 a, 34 cent ares.


IV


La commune de Lahitte est située sur le coteau qui séparait autrefois le Béarn du pays de Bigorre ; c'est de cette position qu'elle tire son nom : Lahitte ou bien La Hitte signifie la borne ; le surnom de Toupière lui vient de la petite industrie dont j'ai parlé plus haut.

Rien dans cette localité ne rappelle les Romains ; il y a lieu de croire toutefois que Crassus, lieutenant de César, en occupa le territoire,si recommandable par sa position ; le nom conservé à certaine route voisine, Cami dous Roumis corrobore cette hypothèse.

Les mamelons dits Tuco et Tuzaguet semblent avoir été des points fortifiés ou des centres de population : ces deux quartiers sont servis par des chemins qui paraissent fort anciens.

Rien ne rappelle non plus les Sarrasins,ni les Visigoths, ni les pirates Normands. L'oubli le plus profond s'est fait également sur les troubles qui ont agité la Bigorre au temps Albigeois et au traité de Brétigny et dont la tradition et les légendes ont conservé le souvenir dans plusieurs autres villages de ce pays.

Mais voici deux périodes qui font encore les frais des veillées de plus d'un modeste foyer : les guerres de religion et les troubles de la Terreur .

Le temps de la reine Jeanne évoque à l'esprit des habitants le souvenir d'une époque exécrable.

"Cette reine, dit la légende passa à Lahitte, accompagnée de Montgoméry ; les habitants les chassèrent. Les nobles personnages arrivèrent à Moncaup qui leur fit un meilleur accueil, et qui reçut le bois de Berdale pour prix de cette hospitalité".

Un souvenir bien vivant se rattache à 1793 : on parle encore de la loi des suspects, des citoyens qui restèrent cachés durant plusieurs mois, dans la crainte d'être signalés comme réfractaires aux idées nouvelles.

"On chantait le ça ira et on dansait la carmagnole".

L'Église avait été transformée en grange, et le curé, non assermenté, caché par quelques pieux paroissiens, offrait le saint sacrifice dans une maison particulière.

En 1814, une armée d'espagnols et de Portugais passa à Lahitte ; elle ne s'y arrêta pas en sorte que rien de particulier ne recommande ici cet événement. Le Tuzaguet fut un point d'observation, occupé par l'ennemi, pendant la bataille du Marmajou.

Les habitants de Lahitte-Toupière sont, en général, sociables et sensibles ; l'magination est assez vive chez eux et l'esprit très piquant ; ils sont fiers et indépendants, laborieux et fortement attachés aux biens de la terre. Tous appartiennent à la religion catholique.

L'diome qu'ils emploient est très imagé ; les expressions en sont souvent empruntées au latin, à l'italien, à l'espagnol et mélangées de mots celtiques ; il se prête admirablement à toutes les finesses du langage. C'est dans cet idiome que le vieux temps chantait le vin et l'amour. Mais les chants disparaissent ; la jeunesse ne chante plus dans cette commune : la danse, les sauts, les jeux d'agilité et de force et tant d'autres divertissements si salutaires et si permis semblent également à jamais abandonnés.

La nourriture des habitants est saine et abondante ; chaque ménage fait, pour l'année, une bonne provision de salé et de légumes auxquels s'ajoutent, selon les circonstances, les volailles de la ferme ou la boucherie qu'on va chercher à Maubourguet ou à Vidouze. En outre, le plus petit propriétaire récolte, année moyenne, le vin nécessaire sa consommation.

Tout le monde est convenablement vêtu, mais sans luxe ni extravagance : la blouse, le béret et les sabots pour les jours ouvriers ; la veste, le chapeau et les souliers pour les jours de fête.

Les archives communales ne comprennent que les actes de l'état civil et autres pièces d'affaires courantes, mais il n'existe aucun document de nature à établir l'histoire de la commune ; on ne connaît pas non plus d'ouvrage ni d'écrit en ayant parlé d'une manière particulière ou avec détails spéciaux.

Il y a à peine 60 ans que Lahitte possède une maison commune ; le peu de pièces qui pouvaient composer les archives communales étaient, avant 1789, déposées au domicile des maires ou conseils : de vieux papiers administratifs qui l'on trouve encore dans certaines maisons témoignent en faveur de cette assertion.

C'est dans ces maisons particulières que les habitants "formant la plus grande et la plus saine partie de leur communauté" ,se réunissaient au son de la cloche pour délibérer sur les affaires urgentes ou pour adresser leurs vœux à "Leurs Seigneurs de la Sénéchaussée d'Armagnac, Généralité d'Auch, Comté de Parrabère".

A partir de la Révolution, la commune paya un loyer pour la mairie ; à chaque changement de domicile, les vieux papiers qui étaient dans les archives et pour lesquels on ne prenait aucun soin, s'égaraient.

Le souvenir de l'ancien Régime vit encore dans la commune ; on y entend parler quelquefois des redevances de toutes sortes que payait le pauvre peuple : la taille revenait au roi et était recouvrée par le Collecteur ; le fief était payé au Seigneur Comte de Parrabère et perçu par les fermiers de ce dernier ; enfin les dîmes, prélevées sur chaque parcelle ensemencée revenaient à la fabrique de l'Église Monsieur Saint Pierre de Lahitte. La fabrique avait également ses fermiers, lesquels, moyennant certaine somme, de l'huile d'olive et quelques serviettes "le tout destiné à l'entretien de ladite Église", partageaient les dîmes avec le curé : la meilleure part revenait toujours à ce dernier.

A une époque très reculée que je ne puis préciser, la commune de Lahitte avait son Seigneur et son château féodal. Le château était bâti à l'Ouest du plateau et entouré de larges fossés que existent encore en partie. Une allée pavée lui servait d'avenue ; on en trouve les traces entre la croix dite de la mission et le fossé désigné sous le nom de Barat dou Castèt. Cette avenue était défendue par une barrière ; elle a donné son nom au quartier : Lou Barri (la barrière).

La légende nous présente le dernier baron de Lahitte, officier sous Louis XIV (?), a été assassiné dans un bois au retour d'une de ses visites au toit seigneurial. A sa mort, le château resta inhabité, ou plutôt hanté par des fantômes, et finalement démoli.

Une autre version populaire plus répandue fait émigrer les nobles hôtes à l'occasion des troubles dont on ne peut point préciser l'époque mais qui ne sauraient jamais dater de 93. Obligés de s'enfuir à la hâte, ils auraient jeté dans les puits et les fossés du château tous les objets précieux pouvant gêner leur départ précipité : un jeu de quilles en or gît au fond d'un puits, aujourd'hui comblé.

La vérité est que les objets d'une grande antiquité ont été retrouvés sur le bord des fossés d'enceinte ; quelque-uns sont en possession de Monsieur Saint Germa, actuellement maire de Lahitte : une coupe, des médailles portant les inscriptions en caractères grecs, des bagues en or avec corindons.

L'ouvrier peu délicat qui en fit la découverte, cacha sa trouvaille et l'offrit bientôt à un orfèvre de Tarbes ; celui-ci fit son choix.

A Mr Saint Germa, père, instruit trop tard de cet évènement, recouvra des objets dont l'antiquité est sans doute de la plus grande valeur.

On n'a jamais fait d'autres recherches, et les fossés profonds et toujours remplis d'eau n'ont été qu'imparfaitement récurés. L'emplacement où fut le château est le point le plus élevé de la commune ; il jouit d'une vue admirable ; on voit de là une vingtaine de communes appartenant aux cantons de Montaner, Maubourguet, Lembeye et Castelnau.

En supposant un donjon ou des tourelles élevées seulement de 6 à 8 mètres, la vue devait s'étendre, du côté du Levant, sur tout le pays de la plaine de Tarbes entre Riscles et Rabastens.



Annexe au titre IV : Enseignement


Ce n'est que par les souvenirs des personnes âgées que l'on peut établir l'historique de l'enseignement à Lahitte-Toupière, la mairie n'ayant conservé aucune pièces authentiques concernant cet objet.

A la fin des siècles derniers et au commencement du XIX, la personne chargée de donner aux enfants les premières notions de lecture, d'écriture et de calcul, allait dans chaque famille aux heures convenues ; peu à peu les enfants furent réunis par quartiers, dans la maison que le maître désignait, et enfin au domicile de ce dernier.

Monsieur Sempé un des maîtres les plus anciens dont on puisse parler, enseignait dans ces fâcheuses conditions. Il était payé par les élèves ou par leurs parents, presque toujours en nature ou en journées de travail.

Une institutrice privée faisait l'école aux filles.

M Latapie, qui remplaça Monsieur Sempé, réunissait les enfants dans son propre domicile ; il recevait les filles et les garçons ; sa femme, Mme Latapie, enseigna les premiers points de tricot. A la mort de ce dernier maître, après la loi de 1833 sur l'Instruction publique, M Bergès fut nommé Instituteur communal ; M Laffitte le remplaça le 1 er Avril 1849.

En 1881, plusieurs maîtres se sont succédés en peu de temps à Lahitte-Toupière ; ce sont Messieurs Fontan, Pujo, Racine et Péfaur. La nomination de M Latapie,l'Instituteur actuel, est du 15 janvier 1882.

La première nomination d'Institutrice communale date de 1858. Les maîtresses publiques qui se sont succédées à ce poste jusqu'à ce jour sont : Mlles Barus, Mailho, Lavedan, Verdau, Dejean, Soubié et Brun.

Les écoles de Lahitte-Toupière sont des écoles de moyenne fréquentation : l'urgence des travaux agricoles tient éloignés de l'école une bonne partie de nos élèves àplusieurs époques de l'année.

L'école des garçons est bâti sur l'emplacement de l'ancienne maison dite de Barico, elle fut achetée en 1834 pour servir de mairie et d'école. La salle de classe fut rebâtie en 1868, ainsi que la salle de la mairie, le logement de l'Instituteur et le préau couvert furent reconstruits en 1882. Ce logement comprend six chambres, y compris la cuisine et un bûcher ou cave. Les latrines ne sont pas dans les conditions réglementaires. La cour se trouve entre l'école et la maison dite Laborde ; il s'établit entre ces deux bâtiments un courant d'air très vif et très dangereux pour le maître et les élèves : un mur de clôture entre le jardin et la cour est nécessaire afin d'abriter cette dernière du côté du couchant.

On peut évaluer à 350 fr les dépenses occasionnées par cette construction et par celle des latrines.

L'école des filles a été bâtie en 1882 ; elle est exposée à l'est et au midi, avec jardin au couchant. La salle de classe en est magnifique mais le bâtiment souffre, dans son ensemble, d'un vice capital de construction : Le préau, à l'Est. Et le mur de clôture, au midi, interceptent les rayons de soleil et rendent le logement malsain ; il conviendrait de transporter le préau au couchant ; le jardin serait installé au midi sans grandes dépenses, le terrain nécessaire pour cela appartenant à la commune. On ne trouve plus dans la commune depuis bien longtemps, de conscrits illettrés, ni de conjoints ne sachant pas signer leurs noms.

L'école des garçons possède une bibliothèque scolaire populaire, fondée en 1869, à l'aide de fonds votés par le Conseil Municipal. Il y eut d'abord 18 volumes. Une concession de livres, faits par Monsieur le Ministre de l'Instruction publique en 1885, a élevé ce nombre à 41 volumes. Le nombre de prêts fut de 11 en 1886 ; on en compte 13 pour l'année 1887.

Il n'existe point à Lahitte-Toupière de Caisse des écoles ni de caisse d'épargne scolaire.

Le traitement des maîtres est de 1000 fr pour l'Instituteur est de 700 fr pour l'Institutrice.

Depuis 1882 la commune ne paye plus de loyer touchant l'enseignement.

Les sacrifices à demander à la commune pour réaliser les améliorations nécessaires et dont j'ai parlé ci-dessus s'élèvent à la somme de 950 fr.



L'instituteur public

Latapie.




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© Marie-Pierre MANET









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