I
La commune de Lamarque est située au Sud-Ouest du département des Hautes-Pyrénées. Au nord, elle touche à Pontacq, chef-lieu de canton des Basses-Pyrénées, à l'est, son territoire s'étend jusqu'aux landes d'Ossun, au sud, jusqu'à Barlest, et à l'ouest jusqu'à Saint Vincent, Pontacq et Forêt de Lourdes.
L'étendue est de cinq kilomètres dans sa plus grande longueur et de quatre environ dans sa plus grande largeur.
Elle fait partie du canton d'Ossun et de l'arrondissement de Tarbes. Elle est à neuf kilomètres du chef-lieu de canton et à dix-neuf du chef-lieu de l'arrondissement.
Lamarque est située entre deux chaînes de collines qui se détachent de ce groupe de monticules qui forment la ceinture Nord du territoire de Lourdes. Ces collines partent presque du même point et vont toujours s'éloignant l'une de l'autre. Dans les Basses-Pyrénées, ces collines conservent quelque temps l'élévation qu'elles avaient dans les Hautes, mais à mesure qu'on avance vers Pau, on les voit diminuer progressivement jusqu'à ce qu'elles vont se confondre avec la plaine, à quelque distance de la capitale du Béarn.
Ces deux collines, à Lamarque, sont encore assez resserrées, et ne laissent de place que pour une petite plaine dite des Arrouarets. Cette plaine est limitée à l'est et à l'ouest par deux ruisseaux de dimensions et d'importances différentes et qui réunissent leurs eaux au centre de la ville de Pontacq. C'est la plaine comprise entre ces deux ruisseaux qui constitue la principale source de l'alimentation pour Lamarque. Malgré son peu d'étendue, elle suffirait presque absolument aux besoins de la population indigène. Cette petite plaine n'est pas d'ailleurs la seule partie cultivée.
Sur la rive gauche du petit ruisseau, se trouve une autre plaine, aussi vaste que la première, mais moins fertile, parce que le sol en est trop argileux et qu'il n'est pas aussi favorable à la culture des céréales, comme le terrain sablonneux et calcaire de la plaine des Arrouarets.
La roche calcaire est très abondante sur la colline ouest. Le plâtre et la pierre calcaire s'y trouvent et y sont exploités par plusieurs industriels qui envoient leurs produits dans le département et même dans celui des Basses-Pyrénées.
Lamarque est à 272 mètres au dessus du niveau de la mer. Son altitude est donc absolument la même qu'à Tarbes.
Le climat y est sain. Les maladies épidémiques y sont très rares, comme les chaleurs et les froids excessifs.
II
Le dernier recensement de 1886 porte à 725 le nombre des habitants de Lamarque. Si l'on s'en tient à l'expérience dans les années précédentes, la population tend à diminuer sensiblement dans cette commune. La raison en est dans l'aversion de plus en plus grande qui éloigne la jeunesse des travaux des champs. La vie des ouvriers des villes relativement plus facile que celle de nos ouvriers à la campagne, leur travail beaucoup plus rémunéré, attirent les gens vers les villes; et l'on peut déjà prévoir le jour où les propriétaires du sol, manquant d'ouvriers, seront réduits à leurs propres forces pour exploiter leurs terres.
Lamarque est divisé en cinq sections :
1 - Le village, proprement dit, comprenant 92 maisons, 106 ménages, 408 habitants.
2- Le quartier Bédat, 18 maisons, 18 ménages, 77 habitants.
3 - Hameau Mourle, 31 maisons, 32 ménages, 128 habitants.
4 - La Gourgue, 10 maisons, 11 ménages, 72 habitants.
5 - Les Métairies, 6 maisons, 6 ménages, 40 habitants
En tout 157 maisons, 173 ménages, 725 habitants.
Le conseil municipal est composé de douze membres parmi lesquels le Maire et l'Adjoint.
Un curé, seul, dirige la paroisse.
III
Les productions du sol sont très variées. Toutes les céréales sont cultivées avec succès. La vigne, seule, y réussit peu; cela tient sans doute à la fraîcheur du climat : car le raisin même bien venu ne peut atteindre un degré satisfaisant de maturité.
Outre la culture des terres, le paysan se livre à l'élevage des bestiaux. Les brebis manquent presque entièrement à cause de l'exiguïté des pâturages.
Ceux qui ne se livrent pas aux travaux des champs, s'adonnent à des industries particulières, soit à la préparation des cuirs, comme corroyeurs, ou à la fabrication des chaussures, comme les cordonniers. Ces derniers travaillent pour leur propre compte ou pour celui des manufactures assez importantes qui se trouvent dans la ville de Pontacq.
IV
Quelle est l'étymologie du nom de Lamarque ?.
Si la commune qui porte ce nom n'avait pas existé avant 1789, on eût pu croire qu'on lui avait donné ce nom parce que ce village est à la limite des Hautes et Basses Pyrénées, mais il est avéré que le village existait avec son nom propre avant la Révolution.
Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à se reporter aux archives de la mairie, d'après lesquelles on constate que l'officialité de Lamarque fonctionnait du temps de Louis XIV, époque de laquelle datent les premiers registres conservés. Donc Lamarque n'a pu recevoir son nom quand on fit la délimitation des deux départements voisins. Avant la Révolution, Pontacq et Lamarque ne dépendaient pas d'une Province différente. Ils faisaient partie tous deux du Comté de Bigorre dont la capitale était Tarbes. Lamarque n'était donc pas à la limite de quelque état, puisqu'il faisait partie du Comté de Bigorre. Rien dans sa situation n'indique pourquoi ce village a reçu ce nom.
L'idiome en usage à Lamarque, c'est l'idiome béarnais mais avec une prononciation toute particulière à certains villages.
L'habitant de Lamarque a les moeurs douces. Il est ennemi des querelles, des contestations et des procès. C'est par là que l'indigène se distingue des étrangers qui viennent s'y établir. Il est malin et, cependant, respectueux de l'autorité. La frugalité y est en honneur, surtout dans les familles du paysan qui ne boit pour ainsi dire pas de vin et mange rarement de la viande, à moins que de la viande salée.
Le costume ne ressemble guère plus au costume primitif. A part le béret qui est toujours en grand honneur, le paysan copie l'ouvrier des villes, jusque dans ses habits. La petite veste d'autrefois s'est allongée et cherche à prendre les dimensions de la redingote des villes. Le pantalon s'élargit ou se rétrécit suivant le plus ou moins de la mode du jour. Voilà pour les hommes.
Quant aux femmes, elles cherchent à copier le luxe des ouvrières des villes qui s'affublent de ces mille colifichets si contraires à la simplicité de nos pères. Leurs robes qui portent tant d'ornements superflus ne ressemblent plus au simple cotillon que portaient nos mères. Et si elles ont encore conservé le mouchoir aux couleurs éclatantes, qui leur sert de coiffure, elles le torturent si ridiculement pour lui faire prendre tant de formes diverses, qu'il ne tardera pas à faire place au chapeau qui n'est déjà plus l'apanage exclusif de la bourgeoisie.
Enseignement : annexe
L'instruction, il y a soixante ans, y était à peu près nulle. Il y a peu de personnes de cet âge qui sachent lire et écrire.
Aujourd'hui, les jeunes gens et les jeunes filles savent lire, écrire et compter, quoique la fréquentation régulière de l'école laisse beaucoup à désirer, surtout à l'époque des grands travaux des champs.
L'instituteur public,
Fait à Lamarque le 13 avril 1887.
Capdevielle.
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de la Bigorre devenue Hautes-Pyrénées
département 65.© Marie-Pierre MANET