I
Le territoire de la commune a peu d'étendue ; il n'a qu'une superficie de 354 ha, 68 a 22 ca. Il est borné au levant par la commune de Montgaillard ; au sud par celle d'Astugue ; au couchant par la commune d'Orincles et au nord par celles de Layrisse, de Visker et de Hiis.
La commune de Loucrup est à une distance de onze kilomètres d'Ossun, son chef-lieu de canton, et à quinze kilomètres de Tarbes, qui est à la fois son chef-lieu d'arrondissement et de département. Bâtie sur une colline, sur un terrain ingrat, répondant peu au labeur de ses habitants, ayant à peine la source de petits ruisseaux donnant un petit débit, lesquels se jettent à l'Échez aux villages voisins, cette commune ne manque cependant jamais d'eau potable fournie par des puits de huit à neuf mètres de profondeur, en moyenne. A une altitude d'environ 360 mètres, elle est souvent balayée par les vents et sa température est froide, mais saine.
II
Sa population, d'après le recensement de 1886, est de 406 habitants. Ce chiffre restera stationnaire encore à cause des nombreuses familles de la plupart des maisons. Elle a deux quartiers principaux, ayant chacun une centaine d'habitants : celui du sud, dont une partie des maisons longent la route départementale, n°7, et celui du nord, sur le chemin d'intérêt commun de Loucrup à Layrisse.
Elle est administrée par un maire, assisté de neuf conseillers municipaux. Pour le culte catholique, professé par toute la population, elle a un desservant, depuis une trentaine d'années ; avant elle avait un vicaire. Les impôts sont perçus par le percepteur de la réunion de Bénac, mais depuis l'année dernière elle est desservie par le bureau de poste de Montgaillard et non par celui de Bénac.
Ses revenus ordinaires s'élèvent à 800 francs environ, et la valeur du centime est de huit à neuf francs.
III
Cette commune cultive surtout des céréales, des pommes-de-terre et des châtaignes : toute autre culture répondrait encore moins au travail laborieux de ses habitants. Elle possède un bosquet, lequel n'est pas soumis au régime forestier : on se procure du bois aux villages voisins. Elle a très peu de vignes qui donnent peu de vin assez médiocre, surtout depuis quelques années. On y élève surtout des cochons et quelques propriétaires élèvent aussi des bêtes à laine.
On ne peut s'adonner à la pêche, la commune ne possédant aucune rivière, mais la chasse serait un plaisir pour les jeunes gens, s'ils pouvaient chasser sans permis de chasse, ne fût-ce que le dimanche.
Cette commune ne possède ni mines, ni carrières, ni usines, ni moulins. Elle est traversée par une route départementale citée plus haut, qui lui donne une certaine importance relative, et par deux chemins d'intérêt commun. Pour se rendre aux marchés de Lourdes, de Bagnères et de Tarbes, qui tous sont très fréquentés par les habitants de cette localité, la plupart d'entre eux ont un véhicule attelé d'un cheval ou d'un âne.
IV
Loucrup signifie lieu froid. Le patois y est encore parlé. Le chant n'est guère d'usage qu'à l'école et à l'église.
Les moeurs des gens de cette localité sont assez bonnes, ils s'habillent bien, mais leur nourriture est assez grossière. La commune de Loucrup ne possède aucune espèce de monument, ni aucun document destiné à établir l'histoire de la localité.
Annexe au Titre IV - Enseignement
Il y a une quarantaine d'années, elle ne possédait qu'une école mixte dirigée par un instituteur. Depuis elle a un instituteur et une institutrice.
L'instituteur, pour le moment, est étroitement logé. L'institutrice aussi est assez mal partagée, mais du moins on songe à lui bâtir une maison d'école où elle sera bien.
Les enfants, qu'on occupe aux travaux agricoles, ne fréquentent pas assez régulièrement les écoles. Pourtant l'année dernière, il n'y a pas eu de conscrit illettré, ni de conjoints qui n'ont pas pu signer leurs noms.
L'école des garçons possède une bibliothèque populaire fondée par les jeunes en 1876 ; en 1883, elle a reçu une concession de livres du ministère de l'instruction publique : elle a actuellement 70 volumes, lesquels ont été lus ; une nouvelle concession de livres serait à désirer.
La commune n'a pas de caisse des écoles et la Caisse d'Épargne scolaire ne fonctionne pas depuis quelque temps.
Le mobilier scolaire est défectueux ; il devrait être renouvelé presque totalement.
Le local provisoire de l'école des filles n'appartient pas à la commune.
L'instituteur public
Le 12 Avril 1887
Borrou.
[Plan du site passion-bigorrehp.org]
[Commune de Loucrup.]
[Généralités sur les Communes]
[Sommaire]
Chacun peut apporter son aide concernant les monographies de 1887 des communes
de la Bigorre devenue Hautes-Pyrénées
département 65.© Marie-Pierre MANET