La commune de Montignac située sur le 2°10 de longitude Ouest et 43°environ de latitude Nord est limitée au Nord par la commune d’Angos, à l’Est par les communes de Mascaras et de Fréchou, au Sud par la commune de Barbazan-Dessus et à l’Ouest par celle d’ Allier et d’Angos.
Son étendue est de 108 hectare, 7 ares, 23 centiares.
La distance qui la sépare de Tarbes, son chef-lieu de canton, d’arrondissement et de département est de 10 kilomètres, d’après l’annuaire.
Montignac se trouve bâti à l’extrémité d’un petit coteau. Au pied de ce coteau s’ouvre sur une longueur de 18 à 20 kilomàtres une étroite vallée qui va rejoindre la plaine de l’Adour au delà de Rabastens.
Couvert de terres labourables, de vigne et de bois le territoire forme une espàce de mamelon limité par deux ruisseaux qui lui forment, presque en entier, une ceinture. Ces deux ruisseaux sont le Lassarère et le Rieubarré. Le premier prend sa source dans le bois de Lassarère (Commune de Barbazan-Dessus) et le second, dans le territoire de la commune.
Les terres sont argileuses, assez fertiles, cinq puits et cinq fontaines fournissent de l’eau potable.
L’altitude de Montignac est de 300 mètres environ, le climat est assez doux et très sain, les vents y soufflent, la température est très variable et les précipitations abondantes.
Le dernier recensement a donné le chiffre de 126 pour la population de la commune de Montignac, surpassant de 5 unités le chiffre donné par le recensement de 1881 ; et aujourd’hui il est dépassé : l’année 1881 comptant 3 naissances et pas de décès, pas d’immigration.
La commune compte 25 feux. Elle est administrée par un conseil municipal composé d’un maire , d’un adjoint et de 8 conseillers.
Le seul fonctionnaire municipal est l’instituteur.
Pour le service religieux, elle est annexée à la commune d’Angos.
Elle fait partie de la perception de Soues, et elle est desservie par le bureau de Tarbes pour les postes et télégraphes.
Valeur du centime le franc 0f ,488. Revenus ordinaires 803f.,42.
III
Les principales productions du territoire sont :
1- Graines alimentaires : froment, seigle, méteil, orge, avoine, maïs
2- Tubercules et racines : pommes-de-terre, betteraves, (pour l’alimentation du bétail seulement) carottes, raves
3- Fourrages annuels : trèfle incarnat, luzerne
4- Prairies naturelles : foin et regain
5- Plantes textiles et oléagineuses : Lin
6- Cultures arborescentes : poiriers, pommiers, abricotiers, pruniers, figuiers, pêches, cerisiers, châtaigniers
7- Vignes : produisant du vin blanc . Si elles ne sont pas phylloxérées, elles sont atteintes depuis deux ans par le mildiou
8- Bois et forêts (non soumis au régime forestier) : chênes, châtaigniers, hêtres, bouleaux, etc.…
Les cultures principales sont le froment, le maïs et les pommes-de-terre.
Procédés de culture
Peu ou point de jachères. Au champ qui a donné une récolte en froment ou autres céréales on plante du maïs, des pommes-de-terre, un peu de betteraves et vice versa. Les instruments de travail sont tous primitifs.
Animaux
Les principaux animaux qu’on élève sont : les chevaux, les ânes, les bœufs, les vaches, les veaux, les cochons, les poules, les oies, les canards, les dindons et les pigeons.
Chasse et pêche
Principales espèces de gibier : le lièvre, la perdrix rouge, la caille, la palombe, la grive et la bécasse. Pêche inconnue
Voies de communication
Chemin d’intérêt commun n° 25 d’un côté au chemin de grande communication n° 5 de Rabastens à Bagnères-de -Bigorre et de l’autre au chemin départemental de Tarbes à Bagnères. Ce chemin traverse, en outre, la route nationale de Tarbes à Toulouse.
Un chemin vicinal partant de Montignac et appartenant à la commune d’Angos et de Barbazan Debat, aboutit également à la même route à Piétat (hameau de cette dernière commune). Les seuls moyens de transport sont les voitures privées et surtout les bêtes de somme.
Commerce local
Il n’y a pas de commerce local. Les échanges ou ventes ont lieu pour le bétail dans les foires et marchés de Tarbes, Bagnères, Rabastens et Tournay.
Pour les grains, légumes etc. Tarbes, Tournay et Bagnères.
Mesures locales
Pour les matières sèches : le quarteron (25 hl) le demi quarteron (12 hl) et le quart de quarteron (6hl 25).
Pour les liquides : le char de vin (840 litres) et la mesure 52 litres.
IV
Le nom de Montignac dérive probablement de la position sur un monticule, Monti (Je monte) GNAC (un peu), d’après l’expression du pays. En effet, si l’on arrive du Nord, de l’Est ou de l’Ouest, il faut monter pour arriver à Montignac.
Montignac possédait il y a vingt ans un joli château aujourd’hui démoli et dont il ne reste que quelques vestiges.
On ne sait pas au juste à qui il a appartenu à l’origine et les archives communales sont muettes à cet égard.
Ces archives, du reste, ne remontent qu’à l’année 1793 et ne contiennent que des actes de l’état civil.
On y voit qu’en 1810 Duffourc d’Antist était maire de la commune de Montignac ; il était propriétaire du château. Il est probable que c’est vers cette époque que le sus-nommé était commandant du fort de Lourdes. Un Duffourc d’Antist, fils du précédent était général ; il était né à Tarbes et est mort à Jurançon (Basses-Pyrénées). D’apràs les vieillards de la commune, avant les Duffourc d’Antist, le château aurait appartenu à une famille de Nodrest.
On raconte même qu’à l’époque de la Terreur une demoiselle propriétaire du château aurait été envoyée par des individus étrangers à la localité dans un étang voisin de l’église.
Le langage des habitants est le patois de Bigorre à peu près le même partout, à part certaines nuances.
Le chant patois tend à disparaître.
Les moeurs à Montignac y sont assez paisibles ; on y pratique le culte catholique ; les costumes ne présente aucune particularité, et l’alimentation se compose de légumes et fruits, confits, porc salé. Peu de viande de boucherie.
Annexe au titre IV : Enseignement
Les documents manquent encore à cet égard. Les plus vieux racontent que les instituteurs étaient choisis, par le conseil municipal ; quelquefois par les habitants réunis et que s’il se présentait deux candidats, à la fois, on le choisissait par acclamation, ou bien si les deux aspirants instituteurs avaient chances égales, on avait recours à l’élection. On votait.
L’enseignement consistait dans la lecture, l’écriture et un peu de calcul, et il se donnait quelquefois dans une chambre mal éclairée, le plus souvent dans une grange ou sous un hangar.
A cette époque, on se faisait instituteur, pour échapper à la conscription. Bien souvent, deux communes voisines étaient desservies par le même instituteur.
Aujourd’hui, cet état de chose a partout disparu. La commune de Montignac possède une jolie petite salle d’école bien disposée, bien éclairée, bien aérée. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant du logement de l’instituteur qui est très malsain.
La commune possède une école mixte qui est fréquentée assez régulièrement mais le matériel scolaire (surtout les tables) laisse beaucoup à désirer, les tables auraient besoin d’être renouvelée.
La commune n’ayant que ses revenus ordinaires, se trouvant au nombre des plus imposés, (0f,488 par franc), ne peut faire aucun sacrifice pour réaliser les améliorations que réclament soit la maison d’école, soit le logement de l’instituteur dont le traitement est de 1200 francs.
Il faut compter au nombre des créations nouvelles une caisse des écoles et une caisse d’épargne scolaire.
L'instituteur public
Dupont.
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[Commune de Montignac.]
[Généralités sur les Communes]
[Sommaire]
Chacun peut apporter son aide concernant les monographies de 1887 des communes
de la Bigorre devenue Hautes-Pyrénées
département 65.© Marie-Pierre MANET