(ADHP - Monographie établie en 1887)

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Sassis est un tout petit village assez agréablement situé entre les rives du Gave et une montagne aride appelée Laze. Aussi se présente t-il sous deux aspects bien différents :

D'un côté, le sol semble quitter à regret la nature sauvage du mont dont il est la base, tandis que le côté opposé offre un coup d'œil des plus pittoresques.

Le Gave qui laisse sur sa rive gauche le village de Sassis, traverse une vallée délicieuse, la vallée de Luz ombragée par d'innombrables peupliers qui lancent vers le ciel leurs cimes majestueuses, tandis qu'à leur pied se déroule un immense tapis de verdure.

Tout au loin apparaît la petite ville de Luz dominée par les ruines du château de Sainte Marie, célèbre par ses souvenirs historiques. On arrive à cette dernière ville, chef-lieu du Canton par une belle route de 2 kilomètres environ et on laisse à sa droite Saint-Sauveur fréquenté pour ses eaux minérales. Les étrangers se rendant à cette station thermale, prennent ordinairement la route de Sassis ; aussi le passage continuel d'omnibus et de voitures anime le village pendant la belle saison, et fait ainsi diversion à la monotonie habituelle qui y règne.

Pour le service des cultes, Sassis est desservi par Monsieur le curé de Sazos. Le bureau de perception ainsi que celui des postes et télégraphes se trouvent à Luz. Le Maire et un Conseil Municipal administrent cette commune qui compte à peine une centaine d'habitants.

0n récolte généralement à Sassis du blé, du maïs, du sarrasin, des pommes de terre (etc, ...). La culture du maïs est assez abondante et constitue avec les légumes et le laitage la principale nourriture des habitants. Les pommes dont on fait du cidre et les noix qui donnent une huile excellente sont aussi une des prinipales productions de Sassis.

Le Gave fournit abondamment des truites recherchées par leur goût exquis aussi la pêche procure un grand bénéfice à la plupart des habitants.

Quant au costume du village, c'est celui que portent tous les Barègeois. Il consiste pour les hommes en veste et pantalon en gros drap que les paysans fabriquent eux-mêmes, de gros sabots qui, au besoin, leur servent de crampons pour gravir les montagnes, et toute coiffure, un béret bien sûr.

Les femmes sont vêtues en étoffe de laine également, fabriquée dans les pays mais qui n'en est pas moins de belle qualité. Elles portent un châle qui se croise sur la poitrine et dont les bouts se joignent en un gros noeud flottant. Un capulet rouge complète le costume. Enfin, la cape, vêtement communn aux hommes et aux femmes, est une espèce de manteau surmonté d'un capuchon tout à fait en rapport avec les hivers rigoureux de nos montagnes, car le drap en est tellement gros, qu'il garantit parfaitement contre les froids les plus intenses. Ce costume tout grossier qu'il paraît ne laisse pas d'avoir son cachet et son originalité.

D'après le dire des gens du lieu, Sassis avait été autrefois une ville entièrement détruite par une peste terrible et réduite aux proportions où le village se trouve aujourd'hui. Cependant, à en juger par l'église qui paraît très ancienne, on ne se douterait pas qu'il y a jamais plus d'habitants qu'il n'y en a actuellement.

L'instituteur public

C. MONCASSIN

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