de Marie-Pierre Manet |
I
Situation géographique - limites :
La commune de Tostat est située dans la plaine de l'Adour, sur la rive droite de ce fleuve.
Elle est bordée :
Au nord, par les commune de Ugnouas et de Bazillac ; au levant, par celles de Escondeaux et de Dours ; au midi, par celles de Sarniguet et d'Aurensan ; au couchant, par l'Adour qui la sépare des communes de Marsac et de Villenave.
Elle est à 12 kilomètres de Tarbes et à 9 kilomètres de Rabastens, chef-lieu de canton dont elle fait partie.
Étendue :
La superficie totale est de 628 hectares 0293.
Description physique du territoire :
Le territoire de Tostat ne comprend que des terrains cultivés et des forêts.
La nature du sol est généralement fertile. Toutes les céréales y réussissent fort bien.
Il est arrosé par l'Adour, le ruisseau de Laule, le canal du moulin et le canal de l'Ailhet.
L'Adour coule au couchant de Tostat. Pendant l'été, son débit est faible, à peine s'il atteint 2.500 litres par seconde. Au printemps, l'Adour grossit beaucoup, et il est rare qu'il se passe une année sans qu'elle déborde. Le débit moyen de ce fleuve pendant le printemps est de 12.000 litres par seconde. Les crues extraordinaires de l'Adour ont eu lieu en 1855 et en 1875. Cette dernière emporta le pont qui fait communiquer Tostat avec Marsac. Une grande partie du village fut envahie par les eaux.
Le ruisseau de Laule coule au levant de la commune. Depuis le mois de juillet jusqu'au mois de novembre il serait à sec s'il n'était alimenté par un petit volume d'eau provenant du canal de l'Alaric. Pendant l'hiver et le printemps, son débit moyen est de 300 litres par seconde. A la suite de fortes pluies, Laule déborde assez fréquemment et inonde les terrains environnants.
Le canal du moulin prend naissance à une dizaine de mètres en aval du pont de Sarniguet. Son débit est de 800 litres par seconde. Il fait mouvoir deux moulins : celui de Tostat et celui de Bazillac. Il rend des eaux à l'Adour sur le territoire de Vic-Bigorre. Ce canal appartient à Madame la marquise de Casajara, propriétaire du château de Tostat.
Le canal de l'Ailhet prend sa naissance sur le territoire d'Aurensan à environ 600 mètres en amont du pont de Sarniguet. Il sert à l'irrigation d'une partie des prairies de Tostat, d'Ugouas, de Bazillac et de Sarriac. Son débit est de 200 litres par seconde.
Eaux potables :
Les habitants de Tostat trouvent abondamment de l'eau potable dans des puits creusés à quatre ou cinq mètres de profondeur.
Altitude :
238 mètres au dessus du niveau de la mer.
Climat :
Très chaud pendant les mois de juillet et d'août, tempéré le reste de l'année.
Pluies :
Les pluies sont fréquentes et fortes au printemps, très rares en été. Elles sont également assez fréquentes en automne, mais moins fortes qu'au printemps.
Températures :
En été, le thermomètre s'élève jusqu'à 38 degrés, et en hiver, on le voit descendre jusqu'à 10 degrés au dessus de zéro. La plus grande partie de l'année la température y est douce.
Salubrité :
Le territoire de Tostat est très sain par suite des cours d'eau qui le traversent.
II
Population en 1886 :
434 habitants -
Ce chiffre tend-il à s'accroître ou à diminuer ? Il tend à diminuer.
Pour quelle raison ? Émigration vers les villes
Nombre de feux : 122 ménages.
Organisation municipale :
Le Conseil municipal se compose de douze membres, y compris le maire et l'adjoint, car lors de son élection la population de la commune était de 502 habitants.
Fonctionnaires municipaux et autres :
Le maire actuel est M. Destrade, médecin. Il y a quatre ans qu'il administre la commune. Il jouit d'une grande considération auprès des administrés.
L'adjoint au maire est M. Terrebonne Louis, rentier. Il est aussi très estimé.
Le garde-champêtre est M. Dauncausse Dominique, il a peu d'instruction : il remplit cependant bien ses fonctions.
Finances :
Perception de Lacassagne.
Postes :
Bureau de Rabastens.
Valeur du centime :
24 F 64
Revenus ordinaires :
2657 F 98.
III
Productions - quantités :
Productions Quantités Blé 2.250 hectolitres. Méteil 640 hectolitres. Seigle 220 hectolitres. Orge. 200 hectolitres. Avoine 450 hectolitres. Maïs 1.500 hectolitres. Pomme de terre 2.100 hectolitres. Betteraves 20 hectolitres. Légumes secs (haricots, pois, fèves) 130 hectolitres. Lin 20 hectolitres. Fourrages 7.500 quintaux métriques. Vin 110 hectolitres. Tabac 80 quintaux métriques.
Culture principale :
Le blé.
Procédés de culture :
La terre est labourée au moyen d'une charrue en fer qui ouvre les sillons à 0 m 20 de profondeur. Les semailles des céréales se font à la volée. Le blé est coupé tantôt à la faucille, tantôt avec la faux. Le battage se fait généralement avec les batteuses à vapeur. Les fourrages sont presque tous coupés avec la faux. Deux propriétaires seulement se servent de la faucheuse. La fenaison se fait toujours au moyen de la fourche et du râteau.
Bois et forêts :
La commune possède deux forêts soumises au régime forestier, d'une étendue de 91 hectares, et une forêt non soumise à ce régime, d'une contenance de 3 hectares. Les particuliers possèdent 9 hectares de forêts.
Essence : chênes, aulnes et peupliers sur le bord de l'Adour.
Reboisement : Semis de glands et plantations de jeunes chênes presque tous les ans.
Produit des forêts : 23 e conservation, à Tarbes, brigade de Bordères, résidence du garde-forestier à Marsac.
Vignes, philoxéra :
La commune de Tostat ne possède que les vignes basses d'une superficie totale de 22 hectares, produisant en moyenne 110 hectolitres de vin blanc. Ces vignes sont encore indemnes du phyloxéra.
Animaux :
38 chevaux et juments, 215 bêtes à cornes, 160 porcs, 6 ânes.
Troupeaux :
Il n'y a dans la commune qu'un troupeau de brebis et de moutons comprenant 120 bêtes.
Chasse :
Le gibier y est abondant ; on y voit cependant quelques lièvres sur les confins de le forêt. Il y a des années où les cailles et les palombes y sont assez nombreuses. Le gibier d'hiver (oiseaux de passage) est très rare.
Pêche :
Les poissons comme le gibier deviennent de plus en plus rares. On ne pêche dans l'Adour que la truite, le brochet, l'anguille et le goujon. Le principal engin de pêche est la ligne flottante.
Moulin :
La commune ne possède qu'un seul moulin à céréales. Il y a quatre meules pouvant moudre 4 hectolitres à l'heure.
Voies de communication :
Routes : Au levant du territoire se trouve la route nationale n°21, de Tarbes à Rabastens. Le centre du village est traversé du sud au nord par le chemin de grande communication n°1 et de l'ouest à l'est par le chemin d'intérêt commun n°9. La commune possède, en outre, 4.150 mètres de chemins vicinaux ordinaires.
Ponts : Le pont sur l'Adour qui fait communiquer Tostat avec Marsac est en bois. Il a une longueur de 62 mètres, une largeur de 3 mètres et une hauteur de 4 mètres. Il fut construit en 1878 et 1879. Sur le canal du moulin, dans la traverse du chemin d'intérêt commun, il y a un pont en pierre de 6 mètres de longueur et 3 mètres de largeur. Sur l'Aule il y a deux ponceaux en bois.
Voies ferrées :
Néant.
Moyens de transports, voitures publiques :
Les propriétaires un peu aisés ont un break pour se rendre aux marchés de Tarbes, de Rabastens et de Vic. Les personnes qui ne possèdent pas un moyen de transport ont à leur disposition quatre voitures publiques qui se rendent tous les jours de marché aux villes ci-dessus nommées.
Commerce local :
Deux ou trois maquignons de bêtes à cornes. Ils vont les acheter à Trie et à Castelnau-Magnoac pour les revendre à Tarbes ou à Rabastens.
Foires et marchés :
Néant.
Mesures locales encore en usage :
Le journal de terre qui vaut 22 ares 43 centiares.
IV
Histoire :
Étymologie du nom de la commune :
Inconnue.
Histoire municipale :
Il n'y en a pas.
Traditions et légende :
Il n'en existe pas.
Biographie des personnages célèbres nés dans la commune :
Néant.
Idiomes :
Patois bigourdan.
Chants :
Il n'y a pas de chant particulier à la commune.
Mœurs :
Les habitants sont liants et d'un commerce facile. En général ils ont un caractère jovial. Ils sont très serviables.
Cultes :
Tous les habitants sont catholiques.
Costumes :
La plupart des hommes portent une blouse en coton ou en étoupe ; ils sont coiffés d'un béret bleu et chaussent des sabots les jours de travail.
Les femmes se coiffent avec un mouchoir de coton. Elles portent une casaque et chaussent également des sabots en hiver. Elles se garantissent du froid au moyen d'un capulet ou d'une capette.
Alimentation :
Les familles qui font leur pain elles-m mes mangent presque toute l'année du pain de méteil. Celles qui l'achètent au boulanger du village ne mangent que du pain de blé. La viande est consommée assez abondamment. Deux bouchers, de la commune même, sont pourvus de viande fraîche toute l'année. On mange aussi beaucoup de viande salée (porc, confit d'oie, de canard et de dindon). On fait un grand usage, surtout en hiver de pâte, faite avec de la farine de maïs. Pendant l'hiver, la plupart des habitants boivent de la piquette qu'on prépare avec le marc de raisin. Pendant le reste de l'année on boit du vin coupé avec une égale quantité d'eau. Lorsque la récolte de vin est insuffisante, on achète des raisins secs avec lesquels on fabrique une excellente boisson.
Monuments :
On peut citer le château, à trois étages comprenant 48 pièces. Sa façade principale, tournée vers le levant, est éclairée par 28 fenêtres. En face de la porte d'entrée, donnant accès à un grand vestibule, se trouve une avenue longue de 3 kilomètres et allant directement jusqu'à la route nationale de Tarbes à Rabastens. Il fut reconstruit en 1780 sur les ruines de l'ancien château dont on voit encore au couchant quelques masures.
Archives communales :
Les archives de la commune sont tenues avec beaucoup de soin. Les livres de lois, les recueils de la préfecture et les registres de l'état civil sont reliés. Les archives sont fermées avec des placards en bois de chêne, et l'intérieur est divisé en casiers avec une inscription qui en fait connaître la destination.
Documents officiels destinés à établir l'histoire de la commune :
Il n'en existe pas.
Ouvrages, monographies, écrits sur la commune :
Néant.
V
Enseignement :
Historique de l'enseignement et de l'école dans la commune aux diverses époques :
L'enseignement primaire était donné à Tostat par le curé de la paroisse. La maison d'école ne comprenait qu'une salle de classe et une chambre servant de logement à l'instituteur. En 1835, la commune reconnut la nécessité de la construction d'une autre maison d'école. Elle fit un échange de la vieille maison d'école contre l'emplacement de la maison commune actuelle. En 1836, la nouvelle maison fut construite pour la somme de 4.800 francs. Aujourd'hui, cette maison a été reconnue insuffisante et incommode, et le conseil municipal a déjà pris des mesures pour en faire construire une autre sur un emplacement plus spacieux et plus central.
M. Montagnez, de 1798 à 1806 ;
M. Labarrière, de 1806 à 1812 ;
M. Dalies, de 1812 à 1817 ;
M; Soulez, de 1817 à 1831 ;
M. Fanget, de 1831 à 1835 ;
M. Cazaux, de 1835 jusqu'au 1 er août 1854 ;
M. Abadie, du 1 er août 1854 au 1 er janvier 1857 ;
M. Fontan , du 1 er janvier 1857 au 1 er avril 1857 ;
M. Vignalou, du 1 er avril 1857 au 1 er octobre 1877 ;
M. Bélin, instituteur actuel, du 1 er octobre 1877...
Description de l'école actuelle :
La maison d'école actuelle est tournée vers le levant. Elle est à un premier étage. Le rez-de-chaussée comprend :
1°- La cuisine de l'instituteur éclairée par une croisée.
2°- Un corridor où se trouve l'escalier pour arriver au premier étage.
3° La salle de la mairie au midi du corridor, éclairée par deux croisées, l'une au levant et l'autre au couchant.
Le premier étage comprend :
1° Une chambre à coucher pour l'instituteur ;
2° La salle de classe formant un trapèze dont les deux longueurs sont : 9 mètres au levant et 8 mètres au couchant, la largeur est de 6 m 30 et la hauteur de 3 m 20. Elle est éclairée par quatre croisées, trois au levant et une au couchant.
Un jardin d'une contenance d'un are est situé au couchant de la maison d'école.
Les latrines sont placées au couchant du jardin, en face du corridor.
Le local étant mal disposé et incommode à tous les points de vue, la commune a décidé la construction d'une nouvelle maison d'école sur un autre emplacement.
Fréquentation :
Tous les enfants de la commune de 6 à 13 ans, fréquentent l'école assez régulièrement pendant l'hiver et le printemps ; mais pendant les grands travaux de l'été et pendant les semailles d'automne, il y a beaucoup d'absences, occasionnées par le manque d'ouvriers.
Conscrits illettrés :
Aucun.
Conjoints qui n'ont pas su signer leurs noms en 1886 : 1.
Institutions scolaires :
Néant.
Traitement du maître :
1.200 Francs.
Fait à Tostat, le 10 avril 1887
L'instituteur public
Bélin.
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[Sommaire]
Chacun peut apporter son aide concernant les monographies de 1887 des communes
de la Bigorre devenue Hautes-Pyrénées
département 65.© Marie-Pierre MANET