de Marie-Pierre Manet |
L'Almanach du Pyrénéen, nous présente Achille Fould : pyrénéen d'adoption :
(© L'Almanach du Pyrénéen 2004) [1]
La destinée d'Achille Fould se confond avec celle des grands hommes d'affaires et des ministres du Second Empire, systématiquement décriés pour leur affairisme ; le cas de Fould, comme celui des frères Pereire ou des Rothschild fut aggravé par leurs ascendances juives....Fould était né à Paris en 1800, d'une famille originaire de la Moselle et de parents négociants ; élève du lycée Charlemagne, il ne fut jamais un juif pratiquant et sa religion tenait dans cette formule :
" Le grec pour faire un clerc, - L'épée pour faire un soldat, - Le cheval pour faire un homme ".
Tenté par une carrière artistique, le jeune Achille fut rapidement ramené aux affaires par son père ; il resta toutefois lié avec les milieux intellectuels parisiens et adhéra aux idées saint-simoniennes. Devenu ministre de Napoléon III, il a pour collègue d'autres saint-simoniens comme Persigny, ou son propre collaborateur, Bineau. Jeune homme élégant, Fould se distingue d'abord au Jockey Club ; sa santé chancelante l'amena dans les Pyrénées où il prit régulièrement les eaux, aux Eaux-Bonnes en particulier. Il séjourne fréquemment à Tarbes, et en 1839, il se présente au Conseil Général des Hautes-Pyrénées, canton sud de Tarbes ; il ne cessera plus de lier son destin à celui de ce département et, en 1842, il prit une décision capitale : il se présente à la députation et triomphe largement.
Ce " parachuté " se montrera un élu très attaché aux intérêts de son département et de celui, voisin, des Landes. En 1847, il est élu Président du Conseil Général. Il participa à la Révolution de 1848 et fut blessé, dans la Garde Nationale, pendant les terribles journées de Juin. Partisans du Prince-Président, il soutient le coup d'État et commence une longue et brillante carrière ministérielle ; il résume ainsi son programme :
" Je déteste le désordre dans la rue et le déficit des budgets, autre forme de désordre ! ".
Plusieurs fois ministre des Finances, inspirateur des grands travaux du Louvre, A. Fould souhaitera maintenir l'Empire dans la paix et s'opposera aux expéditions de Crimée et surtout à celle du Mexique ; c'est lui qui avait suggéré à Napoléon III le fameux discours de Bordeaux :
" L'Empire c'est la paix ".
Il fait chaque année des séjours à Tarbes et en Bigorre, régulièrement réélu Président du Conseil Général. En 1854, il aménagea dans la " Villa Fould ", à Tarbes, qui frappe par sa modestie de bon aloi.
Ami de Prosper Mérimée, il œuvra en faveur des stations thermales pyrénéennes et de l'agriculture ; il mit gratuitement son haras de Tarbes à la disposition des éleveurs. En 1853, il visitait le marché de Tarbes, et, dans une conjoncture internationale difficile, notait que le prix du maïs restait stable.
L'achat des ruines du de château de Beaucens acheva de l'enraciner dans le terroir bigourdan ; en 1858, ce juif de naissance, protestant par choix, dut arbitrer la questions des apparitions de Lourdes. En bons termes avec Mgr Laurence, il fait rouvrir la grotte et cesser les persécutions. L'année suivante, il accueillit le couple impérial à Saint-Sauveur et à Luz. En 1865, il présenta au Conseil Général un projet pour le développement de la culture du tabac. Achille Fould décéda, subitement, à Laloubère, près de Tarbes, le 7 octobre 1867.
(© C. Desplat)
[Plan du site passion-bigorrehp.org]
[Commune de Tarbes]
[Personnages célèbres]
[Hommes politiques]
[Généralités sur les Communes]
[Sommaire]