de Marie-Pierre Manet |
Voici une magnifique description des apparitions écrite par M. Jean-Luc Lhoste qui a eu la gentillesse de me donner l'autorisation de publier ce récit.
11 février 1858 :
Le printemps est encore loin, mais le givre du matin laisse rapidement la place à un timide soleil. Trois petites jeunes filles sont en maraude le long du Gave de Pau, à quelques centaines de mètres du village, à la recherche de bois mort. Il y a là Toinette et Marie-Bernarde communément appelée Bernadette ou Bernadeta en gascon, deux sœurs, accompagnées de leur amie Jeanne Abadie. Les frangines sont les filles de François Soubirous (ou Sobiros) et de Louise Casterot. Au départ famille de neuf enfants dont cinq décéderont en bas-âge. Bernadette échappa de justesse à la mort, deux ans auparavant, à sa douzième année. À l'époque, une épidémie de choléra avait frappé la région et atteint la gamine. Si elle en sortit vivante, elle en conservera néanmoins des séquelles : santé fragile et asthme. Son milieu de vie n'étant pas de nature à améliorer son état. Le père Soubirous était meunier. Ruiné, il ne put qu'entasser la petite famille dans un cachot désaffecté de l'ancienne prison de Lourdes. A sept dans un espace humide d'une quinzaine de mètres carrés. Bernadette, aînée de la famille, sera même envoyée quelque temps chez sa tante pour y travailler comme servante.
La belle dame
Arrivées à hauteur de la grotte de Massabielle, Toinette et Jeanne franchissent le Gave, peu profond à cet endroit. Bernadette n'ose pas : l'eau est glaciale.
En attendant le retour des fillettes, elle regarde autour d'elle et voit apparaître dans le creux du rocher une " belle dame, vêtue d'une robe serrée par une ceinture bleue, d'un voile blanc, une rose jaune déposée sur chaque pied " . C'est ce qu'elle déclarera tout autant au curé Peyramalle qu'au commissaire Anselme Lacadé. L'un et l'autre restant dubitatifs, se demandant si le phénomène des apparitions n'est pas que le fruit de l'imagination d'une gamine souffrant dans sa chair et son esprit, pétrie de religiosité simple. Pour Anselme Lacadé, l'approche est différente et concerne l'ordre public. C'est que la rumeur de " l'apparition " s'est répandue comme une traînée de poudre, d'autant que Bernadette revient régulièrement à la grotte et à chaque occasion revoit la belle dame. Les gens arrivent, de plus en plus nombreux. Éberlués de voir la jeune fille réciter chapelet sur chapelet, creuser le sol pour boire l'eau d'une source qu'elle fait sourdre d'entre les cailloux, embrasser la terre, en évoquant les instructions de l'apparition que personne d'autre qu'elle ne voit. Dix huit " apparitions " entre février et juillet 1858.
Le nombre de pélerins augmente, atteignant plusieurs milliers de personnes venus de toute l'Europe. Le pic des révélations et instructions de la belle dame que tout un chacun appelle déjà la Vierge Marie est lorsqu'elle aurait dit à Bernadette, le 25 mars 1858, " Que soy era immaculada concepciou ". Je suis l'Immaculée Conception, en patois gascon.
Manipulation et supercherie, crieront les libéraux anticléricaux, signe du ciel pour les croyants. Quatre ans plus tôt, le Pape Pie IX avait promulgué le dogme de la virginité de la mère du Christ. Le mythe de la Vierge-Mère, existant depuis bien longtemps avant l'avènement de la religion chrétienne, dans plus d'une civilisation antique. Les apparitions, réelles ou fruits de l'imagination de la jeune fille, étaient sans conteste un argument de poids au nouveau dogme.
Ceci dit, les guérisons miraculeuses, ou supposées telles, se multiplient. De même que les touristes, chapelet en poche et cierge allumé à la main. Les apparitions sont rapidement reconnues par l'évêque de Tarbes, quatre ans à peine après la dernière apparition. Martin, agnostique dans l'âme avec son solide bon sens de paysan, ne se préoccupe nullement de l'hymen de l'épouse du charpentier, pas plus des guérisons semblant inexplicables pour les milieux scientifiques de l'époque......
JL Hoste " Martin Fargaud "
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