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Mort héroïque de Barbazan.

Chevalier

(Archives départementales des hautes-pyrénées.)



Sceau
00036426
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(Extrait du Lieutenant Grasset)


Malgré les sages conseils de Barbazan, le duc d'Anjou suit les conseils téméraires de la noblesse présomptueuse qui l'entoure.

Il range sa cavalerie en haie et l'entraîne au galop contre le front de l'armée anglo-bourguignonne bien que le terrain soit parsemé d'arbustes qui rompent l'élan des chevaux. On était, à peine, à une portée d'arc de l'ennemi, et déjà les français se croyaient victorieux quand une grêle de flèches en abattit un grand nombre et que soudain les couleuvrines entrèrent en jeu : les rangs des arbalétriers s'ouvraient pour laisser passer l'ouragan de pierre et de fer, puis se refermaient pour permettre aux canonniers de recharger leurs pièces. D'horribles trouées sillonnèrent la cahue française : quelques chevaliers vinrent s'abattre dans le fossé qui couvrait le front de la position ennemie, puis l'ensemble tourbillonna et s'enfuit jusqu'au delà du fossé de Vadoncourt derrière lequel on se reforma.

Cette folle équipée fut fatale à l'armée qui y avait perdu 800 hommes et plus d'un millier de chevaux et qui se trouvait désormais hors d'état de tenter une nouvelle atttaque avec quelques chances de succès.

Le duc René ne renonça cependant pas à la lutte ; il fit mettre pied à terre à ses chevaliers et il les ramena hardiment contre les tranchées ennemies. Barbazan qui, cette fois, avait eu le temps de rassembler ses 200 archers, les conduisit à l'abri contre le flanc droit de l'armée de Vaudemont et se précipita à leur tête contre les chariots qui protégeaient ce flanc ; la lutte fut vive et les français l'emportèrent sur cette partie du champ de bataille parce que l'attaque avait été judicieusement et vigoureusement menée et que l'ennemi ne pouvait pas lui opposer d'artillerie de ce côté (...) Mais, à ce moment, le duc d'anjou était repoussé pour la deuxième fois avec de grandes pertes, et le gros de l'armée, après avoir vaillamment combattu, lâchait pied de toute part.

Dès lors, c'est sur les quelques hommes de Barbazan que se porte tout l'effort de l'ennemi ; les bourguignons ont reconnu le chevalier et fondent sur lui en l'accablant d'un grêle de traits. Après une lutte héroïque, il est enfin atteint d'une flèche au cou et sa bannière tombe, donnant le signal de la déroute...

Malgré la poursuite archarnée de l'ennemi, quelques hommes se dévouent et emportent le héros jusqu'à Vaudoncourt.

Tout est fini (...)au tumulte de la bataille a succédé le calme ; l'armée de René d'Anjou qui a perdu 1.000 chevaliers et 200 soldats, n'existe plus ; le duc est prisonnier de son rival ainsi que 200 autres seigneurs.

Quant à Barbazan, il n'était pas prisonnier, mais il avait terminé sa longue et glorieuse carrière. On n'avait pas osé arracher tout de suite la flèche qui était restée fixée dans la blessure ; le bois se rompit et le fer demeura dans la plaie. Comme Epaminondas, le héros aurait mérité, par sa valeur et par son habileté, de mourir au milieu d'un triomphe ; on a vu par quel enchaînement de circonstances il ne tint pas à lui qu'il en fût ainsi.



Extrait écrit par
le lieutenant Grasset,
le 27 octobre1905.



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© Marie-Pierre MANET









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