Pendant la Seconde Guerre Mondiale, vers l'année 1943, des enfants ont été évacués par les Centres Médico-Scolaires sur la ville de Lourdes.
Ces enfants, au nombre d'environ 2.000, étaient logés dans des hôtels réquisitionnés. Ils venaient notamment de la ville et de la région de Marseille en prévision d'un débarquement sur les côtes de Provence, ainsi que des villes bombardées de Bordeaux, Nantes, etc.
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Téléphone : 02.40.25.66.15
"Yolande" se situe sur la photo au rang 3 (en partant du bas)
et 4 e gauche à côté de la personne en veste à carreaux.
Sa soeur se situe au rang 4 - 2 e à droite avec le chapeau.
Yolande a accompagné le 1 e train d'enfants réfugiés de Marseille après le bombardement américain.
Elle avait "les petites" puis on lui a confié "les grandes"
Elle était dans l'hôtel Ste Radegonde en face du Biarritz.
Elle animait beaucoup tout ce qui était chants et danses.
Elle était guide de France.
Le directeur des garçons était Monsieur Rouzoul.
La directrice des filles était Madame Rouzoul.
Le moniteur (que l'on voit avec des lunettes s'appelait "Robert".
Les hôtels leur servaient de refuge :
Gérard Piquet était l'un des 2000 enfants, évacués par les Centre-Médico-Scolaires de diverses villes, sur la ville de Lourdes. Aujourd'hui il raconte son histoire, et cherche à retrouver ses camarades.Pendant la Seconde Guerre mondiale, vers l'année 1943, des enfants ont été évacués sur la ville de Lourdes par les Centres Médico-Scolaires de diverses villes de France, ce pan de l'histoire locale n'est pas très connu. Mais Gérard Piquet, nous a contactés car il est un de ces enfants réfugiés à Lourdes. Il souhaite retrouver ceux qui ont vécu la même histoire." J'avais une dizaine d'années et j'étais l'un de ces enfants réfugiés dont le nombre devait être d'environ 2000. Nous étions logés dans des hôtels réquisitionnés. Beaucoup venaient des villes et des régions de Marseille et Toulon en prévision d'un débarquement sur les côtes de Provence. D'autres, comme moi, venaient des villes bombardées de Bordeaux, Nantes, etc. Les habitants de Lourdes nous avaient très bien accueillis "." Nous étions sous la surveillance de jeunes adultes que appelions "Chef". Nous avons appris plus tard, à la Libération de Lourdes, que certains de ces chefs s'étaient portés volontaires aux Centres Médico-Scolaires pour fuir le service du travail obligatoire (STO). Un témoignage que j'ai reçu récemment m'a précisé que "chaque chef" était responsable de trente à quarante enfants, ce qui paraît beaucoup, mais tous étaient si sages, apeurés, et en manque d'affection, qu'ils obéissaient et ne causaient aucun trouble "." Nous traversions quotidiennement la ville en rang et en chantant, avec nos capes marines et nos bérets, pour la promenade du côté des montagnes, le Pic du Gers ou le Béout, sur le bord du Gave, vers la forêt, autour du Lac, ou à la Grotte. Une sorte de compétition s'était instaurée entre les groupes d'enfants de chaque hôtel se croisant dans les rues. Les habitants de la ville avaient pris l'habitude de voir ces enfants "défiler" ainsi ".
Restriction alimentaire :
" Seulement les restrictions alimentaires étant devenues très vite insupportables, il a fallu écourter la distance des promenades, car nous fatiguions très vite et manquions de force. Tenaillés par la faim, trouver de la nourriture était devenu une obsession permanente. La préférence des lieux de promenades était selon la possibilité d'y trouver quelque chose à manger. Selon la saison c'était par exemple les cerises sauvages de la forêt, les châtaignes, les fèves, le maïs, et même les queues de choux récupérées dans les déchets. La faim était tellement tenace, qu'après chaque repas, aucune miette de la très fine tranche de pain noir ne restait sur la table ; une bonne méthode consistait à mouiller l'index d'un peu de salive pour récupérer la moindre miette. Peu à peu les "défilés" à travers la ville n'étaient plus "chantants" du tout. Le spectacle de ces enfants malheureux qui dorénavant déambulaient plus qu'ils ne "défilaient" attirait souvent le regard de pitié des passants. Après quelque temps certains n'avaient plus de vêtements ou de chaussures en bon état. Parfois un commerçant généreux, au passage des enfants devant sa boutique, donnait un vêtement ou une paire de chaussures à l'un des plus démunis ".
" Les fugues devenaient de plus en plus fréquentes. Un jour j'ai moi-même aussi fugué avec un camarade. La fenêtre de notre chambre donnait à bonne hauteur sur un escalier extérieur en béton. Pendant la sieste, nous avons tous les deux sautés par la fenêtre, au risque de nous blesser sérieusement. Dans notre tête d'enfant nous n'avions qu'une idée : trouver de la nourriture ".
" Nous sommes partis par la route de Pau, avec chacun une sorte de petit sac, dans le but de prendre un poulet dans une ferme. En cours de route nous avons ramassé des fèves et du maïs dans les cultures. Nous avons repéré une ferme de l'autre côté du Gave, mais comme nous ne savions pas nagé nous n'avons heureusement pas osé nous aventurer dans le fort courant. Dans la soirée, alors que nous passions le village de Saint-Pé-de-Bigorre, après avoir marché une bonne dizaine de kilomètres, affamés et épuisés, nous avons frappé à une porte pour quémander de la nourriture. Une brave dame nous a donné des haricots verts, dont nous avions depuis bien longtemps oublié le goût. Après nous avoir réconforté, cette dame nous a fait comprendre qu'elle ne pouvait pas laisser deux enfants sur les routes, et qu'elle était bien obligée de prévenir la gendarmerie ".
" Deux gendarmes nous ont emmenés. Ce soir là, pour la seule fois de ma vie, j'ai dormi dans une cellule sur une paillasse, comme un véritable voleur. Le lendemain matin les épouses des gendarmes nous ont donné une bonne tartine de pain avec de la confiture, grand luxe pour nous. Les gendarmes nous ont ensuite reconduits à notre point de départ, où nous avons eu droit à la punition habituelle réservée à tout fugueur ".
Retrouver les camarades :
" Les enfants chapardaient souvent des fruits dans les jardins. C'était même devenu une sorte de compétition des uns envers les autres pour les plus débrouillards. Une fois, alors que le groupe dans lequel je me trouvais passait dans le chemin d'une petite cité, j'ai repéré un poirier rempli de beaux fruits qui me faisaient grande envie. Restant un peu à la traîne de mes camarades, je me hasardais à demander quelques poires à la propriétaire qui était dans son jardin. Cette brave dame, sensible à ma demande, m'a donné quelques poires, et apràs une brève conversation m'a invité à revenir plus tard. Dès la semaine suivante j'ai demandé au chef la permission de me rendre chez cette dame, qui m'a ainsi renouvelé l'invitation chaque jeudi pour le goûter, à mon plus grand bonheur. Quelques enfants étaient aussi parfois invités le jeudi par des habitants généreux de la ville ".
" La Libération de Lourdes est enfin arrivée au mois d'août 1944. Les Allemands, les miliciens, et les collaborateurs, fais prisonniers par les FFI, sont conduits à la prison sous les acclamations de la population. Les enfants des Centres Médico-Scolaires défilent dans les rues en chantant avec un drapeau tricolore sorti d'on ne sait où. Ma mère est venue me chercher dès que les lignes de chemin de fer ont été rétablies provisoirement. Elle ne m'a pas trouvé en très bonne santé. A cause de malnutrition et de mauvaise hygiène, j'étais couvert d'impétigo sur toute la tête que l'on m'avait tondue et bandée. Je ne sais pas ce que sont devenu mes camarades de cette époque. Je n'en ai eu aucune nouvelle et souhaiterais en retrouver quelques uns. J'aimerais aussi avoir des témoignages d'habitants de Lourdes. Ceux qui étaient jeunes à l'époque doivent certainement se souvenir. Je comprends très bien que des recherches aussi lointaines ne sont pas faciles, mais 2000 enfants réfugiés à Lourdes quelques années pendant la guerre, ne sont certainement pas passés inaperçus.
Les personnes ayant eu ou ayant gardé des contacts avec ces enfants de l'époque,
peuvent contacter : Gérard Piquet
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