de Marie-Pierre Manet |
Honneurs aux sapeurs-pompiers qui perpétuent la tradition de "l'ambulance volante" chère au Baron Dominique-Jean Larrey pour se porter au secours des victimes les plus graves.
Dominique-Jean Larrey, personnage le plus célèbre du Premier Empire, chirurgien en chef de la Grande Armée de Napoléon Bonaparte qu'il suit dans toutes ses campagnes, est le père de la médecine d'urgence. C'est un précurseur en matière de secours aux blessés sur les champs de bataille, pratiquant les soins sur le terrain le plus tôt possible grâce aux ambulances volantes. Sa carrière se résume ainsi : 28 ans de services, 25 campagnes, 60 batailles, 400 combats et plusieurs sièges de places fortes.
Présentation :
Dominique-Jean Larrey naît le 7 juillet 1766 à Beaudéan dans les Hautes-Pyrénées dans une famille bourgeoise. A l'âge de 13 ans, il est orphelin et élevé par son oncle Alexis, chirurgien en chef de l'hôpital de Toulouse et fondateur du premier hôpital militaire de cette ville. Il épouse en 1794, Marie-Elisabeth Laville-Leroux, peintre et élève de David avant de rejoindre à Toulon l'armée de Corse. Elle lui donnera deux enfants : Isaure née en 1798 et Félix Hippolyte né en 1808. Leur union aura été sans nuage. Il meurt le 25 juillet 1842 à Lyon. Son corps est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Sa carrière :
Après six années d'apprentissage, en 1787, il va à Paris pour apprendre la médecine auprès du chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu, Pierre-Joseph Desault.
En 1792 il est nommé aide-major à l'armée du Rhin. Il reçoit son baptême du feu à la bataille de Spire en septembre où il applique les principes de la chirurgie navale. Il porte secours aux blessés en allant les soigner sur place au cœur de la bataille et crée les "ambulances volantes".
En 1793, il organise un cours de perfectionnement pour ses collègues afin de remédier à la mauvaise organisation du service de la Santé.
En 1794, son projet d'ambulances volantes est adopté par le conseil de santé. Il rejoint ensuite l'armée de Corse comme chirurgien en chef. Il est en admiration devant Bonaparte.
En 1795, au Val de Grâce, il devient le premier professeur titulaire de la chaire d'Anatomie et de Chirurgie Militaire. Il inventa la ligature des vaisseaux sanguins. Il fonde le service de santé, ancêtre de la "Société de Médecine Militaire".
De 1796 à 1797, il participe à la campagne d'Italie où Bonaparte lui déclare : "Votre œuvre est une des plus hautes conceptions de notre siècle et suffira à elle seule à votre réputation".
De 1798 à 1801, il fait la campagne d'Égypte. Au Caire, il fonde une école de chirurgie. Pendant la campagne de Syrie, on le surnomme "la Providence du soldat". Durant cette période il y comprend la contagiosité de la peste et l'importance de l'hygiène des troupes. Lors du rapatriement des troupes vers Toulon il obtient que les blessés embarquent les premiers, non pratiqué à l'époque. Bonaparte, en signe de reconnaissance le nomme chirurgien en chef de la Garde des Consuls et de l'Hôpital de la Garde le "Gros Caillou" où il restera quatre ans.
En mai 1803, Larrey défend sa thèse ayant pour titre "Dissertation sur les amputations des membres à la suite des coups de feu" et devient le premier Docteur en chirurgie.
En 1804, il est promu Inspecteur Général du Service de Santé puis, quelques mois plus tard, officier de la Légion d'Honneur.
Le 2 décembre 1804, Napoléon est sacré empereur des français.
En 1806, il devient Président de la Société de Médecine de Paris.
Le 8 février 1807, à Eylau, Bonaparte lui confère sur le champ la croix de Commandeur de la Légion d'Honneur.
Pendant la campagne d'Espagne et du Portugal, de 1807 à 1814, Larrey s'illustre avec ses ambulances volantes à Somo-Sierra. Larrey n'hésite pas à prodiguer ses soins même à l'ennemi et s'illustre pour son humanisme. A Valladolid, il demande la création "d'un hôpital pour l'ennemi" à cause d'une épidémie de typhus atteignant tout le monde. Il identifie la gangrène traumatique et ses phases évolutives conduisant au débridement précoce des plaies laissées ouvertes et aux amputations primaires pour fracas de membres.
En mars 1809, Larrey est victime du typhus.
Le 4 avril 1809, il revient épuisé à Paris.
En 1809, Larrey repart pour la 2ème campagne du Danube en Autriche comme chirurgien en chef de la Garde.
En mai 1809, à Wagram, contre avis général, il ampute le Maréchal Lannes. L'Empereur le nomme Baron et lui fait verser une rente annuelle de 5.000 francs.
De 1810 à 1812 il reprend ses activités à l'hôpital de la Garde "le Gros Caillou" à Paris et jusqu'en 1817 rédige "Ses mémoires de chirurgie militaire et campagnes".
Du 24 juin au 18 décembre 1812, à la campagne de Russie, il est nommé chirurgien en chef de la Grande Armée.
Le 21 décembre 1812, il est à nouveau atteint du typhus et finit par en guérir.
Après la campagne de Saxe, complètement épuisé, Larrey rejoint Metz et demande un congé.
En 1814, lors de la campagne de France, il s'illustre par sa bravoure allant au secours de 200 blessés, se frayant à cheval un passage les armes à la main.
Le 6 avril 1814, Larrey demande à Napoléon de le suivre à l'île d'Elbe mais l'empereur refuse. Au moment de la première Restauration, il conserve ses titres et fonctions.
Durant la seconde Restauration, il évite l'emprisonnement.
En 1829, il est élu membre de l'Institut de France.
En 1831, sous Sous-Philippe, il prend ses fonctions de chirurgien en chef de l'Hôtel Royal des Invalides. On finit de l'éloigner progressivement à cause de ses sautes d'humeur et de ses revendications.
En 1838, Larrey est admis à la retraite à 72 ans.
Le chirurgien :
Rappelons qu'à cette époque l'anesthésie n'existait pas. Il était capable d'amputer un membre en une minute, seule asepsie efficace en ce temps-là car les antibiotiques n'existaient pas encore. On lui reprochera longtemps "ses pyramides de membres à côté des ambulances volantes". Il pratique l'asticothérapie : technique datant de l'Antiquité qui consiste à déposer sur les plaies infectées une certaine espèce d'asticot se nourrissant de chairs infectées.
Personnage passionnant ! La maison natale de Larrey existe toujours dans la rue principale du village et a été transformée en un musée relatant son histoire. N'oublions jamais son courage légendaire et son humanité !
© Marie-Pierre Manet
La statue du chirurgien Dominique Larrey aux allées à Tarbes.
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