La prise de Chappes.





(Archives départementales des Hautes-Pyrénées.)




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de Marie-Pierre Manet





(Extrait du Lieutenant Grasset)


Barbazan veut fermer les portes de Chappes sur la Seine et d'Augure sur l'Aube aux Anglais. Il marche sur Chappes.

Chappes est une petite localité que la Seine traverse, et qui est située à trois lieues environ en amont de Troyes. Elle avait été soigneusement fortifiée et était entourée d'un mur très élevé et d'un large fossé dans lequel coulait un des bras du fleuve.

A l'approche de Barbazan, le seigneur d'Auvionne, qui occupait la place avec 2.000 hommes d'armes, réclame à grands cris, des secours au Duc de Bourgogne. Ce dernier comprenant toute l'importance de la position de Chappes, lève tout de suite et expédie au secours d'Auvionne un corps d'armée de 4.000 hommes qui est commandé par le sire de Toulongeon, maréchal de Bourgogne, les sires Joigny, de Vergy, de Jouvell et de Castellus.

Supposant, avec raison, qu'un corps aussi rapidement constitué doit manquer d'homogénéité et de consistance, Barbazan dédaigne de faire appel aux communes : il lève le siège de Chappes pendant la nuit, passe sur la rive droite de la Seine, à hauteur de Fouchères, probablement, et attend, à l&apops;abri des bois que l'armée de secours se rapproche de la ville.

Déjà les défenseurs, croyant à leur délivrance manifestent la joie la plus bruyante, ils ouvrent les portes pour sortir solennement au devant de leurs amis... Leur illusion est de courte durée. Quand le corps de Toulongeon, se croyant vainqueur sans combat débouche du bois de Chappes dans la plaine, une charge impétueuse de cavalerie, conduite par Barbazan lui-même, le surprend sans défense et en désordre, le bouscule et balaye tout le terrain, le combat dura à peine un quart d'heure et les Bourguignons s'enfuirent dans le bois, laissant une centaine d'hommes sur le champ de bataille.

Terrorisés et n'attendant plus aucun secours, les défenseurs de la ville passèrent de l'enthousiasme irréfléchi au désespoir le plus profond ; ils pensèrent que toute résistance était désormais impossible et se rendirent à discrétion. Barbazan organisa la défense du pont, mit dans la forteresse une garnison importante de communes et, sans perdre un moment, se porta, tout de suite, sur Auglure pour en faire le siège.

La garnison, trop faible, pour défendre la ville, se retira dans la citadelle où Barbazan essaya de la forcer. Mais les défenseurs étaient ici des hommes d'armes profondément dévoués à la cause du Duc de Bourgogne ; en outre, au milieu d'eux se trouvait la Dame d'Auglure dont la mari avait été tué dans un précédent combat et qui, pour venger cette mort, déployait personnellement la plus farouche énergie et stimulait le zèle de ses compagnons. Tous les assauts furent repoussés, mais la citadelle allait malgré tout être obligée de se rendre, faute d'approvisionnements, quand enfin un secours important lui arriva.



Extrait écrit par
le lieutenant Grasset,
le 27 octobre 1905.



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© Marie-Pierre MANET






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