Reconnaissance du roi
envers "Barbazan".

(Archives départementales des hautes-pyrénées.)




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(Extrait du Lieutenant Grasset)


Quand Charles VII apprit la fatale nouvelle, il ne comprit pas d'abord toute l'importance de la perte que venait de faire la France ; tout à ses plaisirs, il ne savait pas encore bien exactement jusqu'à quel point on avait conquis son royaume. Il songea cependant à l'ami, au coeur dévoué, au serviteur loyal dont la réputation demeurait sans tâche, après soixante et onze ans d'une existence orageuse.

Il versa d'abondantes larmes, et comme Charles V l'avait fait à son fidèle Du Guesclin, il ordonna que la dépouille mortelle de Barbazan fut transportée en grande pompe à St Denis. Là, à côté de l'emplacement qu'il avait choisi pour son propre tombeau, il lui fit construire un mausolée en bronze sur lequel on plaça la statue du chevalier.

Plus tard, en 1432, quand au Charles VII, léger et insouciant, eût succédé le Charles VII ferme, sérieux, résolument désireux du bien du royaume libre enfin de l'étranger, il se souvint encore du guerrier qui avait été l'un des principaux artisans de sa puissance.

Par lettres patentes de 1432, il lui donna le beau titre de :

"Restaurateur du Royaume
et
de la couronne de France."

accordant à ses héritiers le droit de porter dans leurs armes trois fleurs de lys sans barre.

Mais Barbazan n'avait eu de sa femme, Sybille de Montaut, qu'un fils, et ce fils était déjà mort quand cet honneur insigne fut accordé à la mémoire de son père. Il avait aussi laissé une fille qui avait épousé le comte d'Astarac ; mais il légua à cette fille le château de Barbazan, et c'est à son neveu, le comte de Faudoas qu'il laissa son nom et ses titres.

Quand on parcourt cette lugubre histoire de la guerre de cent ans, qu'au milieu de ces turpitudes, de ces conflits d'ambitions et d'égoïsmes, de cette agonie de la Patrie, on rencontre une figure comme celle du "Chevalier Sans Reproche", on éprouve la même sensation qu'un voyageur qui, après plusieurs jours de fatigues dans le désert, rencontre une oasis verdoyante où il peut enfin se reposer un instant et reprendre des forces pour aller plus loin, Barbazan est bien réellement le rayon de soleil de sa lugubre époque et il en est aussi le rayon d'espoir (...)

Puisse la France, aux heures d'angoisse, si d'aussi cruelles épreuves lui étaient réservées, rencontrer pour le retenir sur le bord de l'abîme un seul de ces caractères de roc qu'aucune désillusion n'abat, et qui trouve encore la force d'espérer et d'agir quand il sent le souffle de la destinée éparpiller au vent les dernières espérances de la Patrie !



Extrait écrit par
le lieutenant Grasset,
le 27 octobre1905.



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© Marie-Pierre MANET








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