Le siège de Corbeil
et les conseils de Barbazan.

(Archives départementales des hautes-pyrénées.)




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(Extrait du Lieutenant Grasset)


Le premier Août 1417, Barbazan apprit que Jean Sans Peur marchait sur Corbeil. Il accourut et s'enferma dans cette place où il fut assiégé par toute l'armée bourguignonne avant d'avoir pu y réunir des approvisionnements. Heureusement le Duc commit ici la même faute qu'à Bourges ; il n'investit pas complètement la ville et se borna à l'attaquer furieusement du côté de Montlery, de sorte que les vivres ne firent jamais défaut aux assiégés. Il avait une artillerie mais insuffisante et mal servie, aussi malgré la valeur déployée et l'abondance des gros engins, béliers, tortues et tours, la défense demeura triomphante. Il est juste de dire d'abord que la force principale de l'armée bourguignonne résidait dans sa brillante cavalerie et que, pas plus à cette époque qu'aujourd'hui, cette arme ne mouvait exercer une influence prépondérante sur la prise des places fortes. Le siège s'éternisait donc et les troupes de Jean Sans Peur, soumises à de terribles privations commençaient à se disperser quand le Duc trouva à cette affaire un épilogue honorable. La reine Isabeau avait été exilée à Tours par le roi et par le Comte d'Armagnac ; il imagina d'aller l'y rejoindre, de s'allier à elle et de la traîner à sa suite comme son rival le faisait du roi, pour légitimer la campagne entreprise.

Il leva donc le siège de Corbeil le 28 octobre et se dirigea sur Tours par Chartres, suivi dans sa retraite par Barbazan qui harcela son arrière garde.

L'année 1418 se passa toute entière en luttes continuelles qui n'eurent comme résultat que de faciliter l'invasion anglaise et de ruiner plus complètement les campagnes. Cependant, Barbazan ne cessa de prêcher la concorde. Maintes fois, lors des conseils, Barbazan fit ressortir l'horreur de la situation, les dangers ainsi que la honte qui ne manqueraint pas de rejaillir sur tous les chevaliers du royaume s'ils laisaient le roi d'Angleterre "débouter le roi de France et des droits et prérogatives".

Malheureusement, ses avis ne prévaluerent pas et au lieu de pousser à la conciliation, le Comte d'Armagnac mal conseillé par les ambitieux qui l'entouraient, redoubla au contraire de sévérité et d'arbitraire dans le gouvernement de Paris.



Extrait écrit par
le lieutenant Grasset,
le 27 octobre 1905.



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© Marie-Pierre MANET








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