Barbazan
et le siège de Melun.

(Archives départementales des hautes-pyrénées.)




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(Extrait du Lieutenant Grasset)


Maître de Paris, Henri V commence la conquête méthodique de la France, il s'empare de Sens, puis de Montereau où le duc de Bourgogne rend au corps de son père les plus grands honneurs, puis l'armée anglo-bourguignonne marche sur Melun. Mais pour arrêter les progrès de l'ennemi et garder cette place qui commande la vallée de la Seine et pour empêcher longtemps l'invasion anglaise de se répandre dans le midi. Barbazan s'est jeté dans la ville avec 7.000 hommes d'armes résolus à mourir.

Le roi d'Angleterre dispose d'une armée formidable, 50.000 hommes environ, commandés sous ses ordres par ses frères le duc de Belford, vice-roi de France, le duc de Glacester, vice-roi d'Angleterre, le duc de Clarence et Philippe le Bon, duc de Bourgogne, il a aussi une puissante artillerie et un grand nombre de machines de guerre.

Les détails du siège de Melun sont des plus curieux parce que ce siège fut conduit et soutenu avec un certain art et une certaine science militaires qui firent appliquer tout ce que l'on savait à cette époque sur l'attaque et sur la défense des places, et aussi parce qu'au milieu des combats auxquels il donna lieu, les adversaires se confrontèrent strictement aux lois de la chevalerie. Guerre de siège et chevalerie, voilà qui jure ensemble et voilà cependant ce que l'on trouva, le moyen d'allier ici très étroitement.

Henri V crut d'abord pouvoir enlever Melun comme il avait enlevé Sens et Montereau. Il s'empara sans coup périr des faubourgs que la garnison trop peu nombreuse n'avait pu songer à occuper, mais quand ses soldats se présentèrent devant les fossés de l'enceinte principale et que, sans préparation d'artillerie, ni sans intervention de machines, ils voulurent se ruer à l'assaut, ils furent si rudement éconduits qu'ils ne renouvelèrent plus cet essai malheureux. La garnison était composée de "moult vaillantes gens" dit Juvénal des Ursins et le chroniqueur, entre autres faits et prouesses, cite le cas d'un moine qui, armé d'une arbalète, s'installa sur le rempart et abattit à lui seul plus de soixante hommes d'armes "sans compter les soldats".

Alors, le roi d'Angleterre se décida d'user de prudence. Il installa son camps du côté du Gâtinais, tandis que le Duc de Bourgogne, peut-être à cause d'un reste de pudeur, peut-être parce que Henri lui imposa ce parti, installait le sien du côté de la Brie. L'artillerie entra en jeu, et sur plusieurs points l'enceinte fut fortement renversée, de sorte que par endroits, les adversaires n'avaient plus entre eux que le fossé plein d'eau. Il était d'ailleurs impossible à ceux du dedans de réparer le mur, car la fureur des assiègeants ne leur laissait pas une heure de répit. Malgré ces circonstances exceptionnellement favorables, les Anglais n'osèrent pas tenter un nouvel assaut, tant leur premier échec avait été complet et leur avait inspiré la terreur.



Extrait écrit par
le lieutenant Grasset,
le 27 octobre 1905.



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© Marie-Pierre MANET








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