La terrible rivalité.

(Archives départementales des hautes-pyrénées.)




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(Extrait du Lieutenant Grasset)


A ce moment éclate la terrible rivalité du Duc d'Orléans et du Duc de Bourgogne, Jean Sans Peur, rivalité qui divise la France en deux camps : d'un côté, la noblesse, de l'autre la Bourgogne, la bourgeoisie, le peuple et le roi fou. Barbazan faisait partie de l'hôtel du Duc d'Orléans ; par devoir, mais sans enthousiasme, il épousa sa cause qui lui paraissait juste ; par indignation, il se jeta à corps perdu dans la mêlée quand Jean Sans Peur eut lâchement fait assassiner son rival le 23 octobre 1407.

Des heures sombres commencent alors pour notre malheureux pays. Jean Sans Peur fait désormais régner la terreur. Tous tremblent à ses pieds et les blasons les plus orgueilleux s'humilient. Cependant, il se trouva quelques hommes qui n'acceptèrent pas l'avilissement. Le parti du Duc d'Orléans privé de son chef et réduit de moitié par les désertions, ne capitula pas : pour le malheur de notre pays, il ne vit d'autre moyen de sauver son honneur que de tirer l'épée.

Désormais, l'histoire est vide et l'on glisse dans le sang, les Français s'entredéchirent avec fureur à la grande joie de l'étranger. Et pendant ce temps là que fait Barbazan, et bien... comme ses contemporains. Pendant une dizaine d'années, il va prendre part à cette lutte fraticide. On aurait plutôt préféré voir, à ce moment là, ce valeureux chevalier rester dans son castel plutôt que de le voir lutter contre son propre peuple, les Français. Ainsi par son inaction, il aurait donner une leçon à son siècle, mais cela n'a pas était le cas, bien au contraire.

Les deux parties sont également acharnés et excempts de tout scrupule sur le choix des moyens. Vainqueurs à tour de rôle, ils abusent de leur victoire, s'ensuient des pillages, incendies et d'affreux massacres. A tour de rôle, ils s'emparent de l'esprit d'un roi inconscient et ils traînent à leur suite dans leur camp ce malheureux fou dont la présence parmi eux servira à légitimer, aux yeux de tous, les pires exactions... Enfin, pour comble d'horreur, ils finiront par appeler à tour de rôle les Anglais, si bien que Charles VI mourra, rongé par la vermine, dans un affreux taudis où personne ne songea à lui rendre les derniers devoirs, la France ne sera plus qu'un "appendice" de l'Angleterre et le roi Henri V aura deux couronnes sur la tête.



Extrait écrit par
le lieutenant Grasset,
le 27 octobre 1905.



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© Marie-Pierre MANET





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