de Marie-Pierre Manet |
Une entrevue fut décidée entre le Duc de Bourgogne et le Dauphin le 11 Juillet 1419 sur le pont de Pouilly-Le-Fort, non loin de Melun. La rencontre fut courtoise, encore qu'aucun des deux partis n'eût dans l'autre une absolue confiance.Les escortes s'arrêtèrent à deux portées d'arc l'une de l'autre et les princes s'avancèrent sur le pont, accompagnés seulement de dix chevaliers de leur choix, parmi lesquels Barbazan figura.
"le Duc de Bourgogne s'inclina moult humblement par plusieurs fois. Le Dauphin prit la main du duc qui était à genoux et le baisa, et le fit lever :
«Beau cousin, lui dit-il, si au traité fait entre vous et nous est aucune chose qui ne soit à votre plaisir, nous voulons que vous le corrigiez, et désormais avant et voudrons ce que vous voulez et voudrez ; de ce ne soyez en doute ! »Après ce préambule fort bien récité, on passa aux clauses du traité que l&appos;on établit en bonne forme et que l'on fit signer par les chevaliers présents. On se jura une paix durable et s'entre promit de mettre toute peine à chasser le Roi Henri d'Angleterre hors de France. Le tout fut placé sous la sauvegarde du Pape et de l'Église, devant qui tous les signataires protestaient de leur absolue bonne foi, sur leur part de paradis."
On reconnaît dans ces clauses la loyauté et le désintéressement de Barbazan : uniquement préoccupé du danger anglais, le chevalier sans reproche ne cherchait que l'union de tous les Français contre ce danger... Il ne tenait compte ni de l'ambition ni de la cupidité des deux parties ; il ne voyait pas l'abîme infranchissable qui existait entre eux, et, uniquement préoccupé de la réconciliation, il ne faisait insérer dans le traité aucune clause qui interdit à Jean Sans Peur de reprendre directement ou indirectement les rênes du gouvernement.
Dans ces conditions, le traité de Pouilly ne devait être qu'un nouveau coup d'épée donné dans l'eau, et malgré toutes les assurances de bonne foi, la lutte devait continuer, sourde et implacable. Il y eut, cependant, un apaisement de quelques jours, une détente après la crise ; Le Dauphin revint à Tours, annonçant la paix, mais ne risquant pas encore à entrer à Paris, et le Duc Jean revint dans la capitale, sans se dessaisir de la personne du Roi.
Alors dans l'entourage du Dauphin, entre Tannegui Duchâtel, le président Louvet, le Vicomte de Narbonne et quelques autres, se trâma un noir complot. Il ne s'agissait de rien moins, puisque l'entente tait impossible, que d'assassiner Jean Sans Peur, pour détruire ainsi d'un seul coup tous les rêves ambitieux de la maison de Bourgogne.
Extrait écrit par
le lieutenant Grasset,
le 27 octobre 1905.
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