Le rôle de l'Église :
Dans un très lointain passé - le Bas-Moyen-Âge - l'Église était le seul organisme susceptible d'amener un peu de cohésion parmi les populations qui occupaient notre région. Les clercs étaient instruits, les Ordres religieux habitués à obéir à la " Règle " mirent en place une administration territoriale. L'Évêque ou l'Abbé du monastère étaient aussi bien les chefs spirituels que civils ou militaires. Ils imposèrent aux habitants des lieux circonvoisins, des " ors et coutumes " (lois et règlements), et un impôt : la " dîme ". Comme son nom l'indique, elle aurait dû s'élever au dixième de tous les revenus, mais, selon les cas, elle pouvait varier du douzième neuvième ou au huitième de certaines récoltes. Certains produits pouvaient échapper à la taxe, selon les besoins du Maître des lieux.Depuis l'origine du christianisme, les fidèles avaient pourvu à la subsistance des ministres de la religion. Ce sont les Capitulaires de Charlemagne qui ont conféré à la dîme : force obligatoire et stabilité.
Lorsque la Féodalité s'installa, les seigneurs prirent la place des religieux pour l'administration civile et militaire. Ils levèrent des impôts et la dîme ne servait plus qu'à l'entretien des religieux.
Levée par des " décimateurs ", elle était très élevée dans certains villages de Bigorre. Le décimateur en gardait, bien sûr, une partie pour son salaire. Le reste était partagé en quatre parts entre l'Évêque de Tarbes, le chapitre, l'Église et le curé. Si la part restant pour le curé était trop faible, le principal décimateur était tenu de lui assurer une somme suffisante pour vivre " honnêtement " et qui s'appelait " la portion congrue ". Environ la moitié des curés de Bigorre avaient opté pour " la congrue ".
Le Tiers État était fort attaché à ses prêtres " qui vivaient parmi leurs paroissiens ", partageant leur quotidien, et il demandait que ces derniers soient rénumérés par l'État, au tarif de 1.200 livres par an, alors que " la congrue " s'élevait à 700 livres pour le curé de 350 livres pour le vicaire.
Nous n'avons trouvé pour Castelbajac aucune trace de la dîme, du moins sous cette dénomination. Les " dons en nature " qui restèrent d'usage pendant longtemps étaient sans nul doute une survivance de cet impôt.
Le Dixain :
C'était une redevance très impopulaire. Perçue par l'église cathédrale sur toutes les paroisses du diocèce, pour les frais de sa reconstruction après l'incendie allumé par Montgomery en 1569, il avait été maintenu, bien des siècles après la reconstruction de l'édifice.
Le Casuel :
C'était l'ensemble des droits perçus par le desservant à l'occasion des baptêmes, mariages et sépultures.Sous l'Ancien Régime, et de temps immémorial, les fiefs dûs au Baron s'élevaient pour Castelbajac, à une poule, douze sous et une coupe (environ dix litres) d'avoine par "feu allumant" et par an, payable à la Toussaint de chaque année. Ces charges étaient ici moins élevées que dans d'autres villages de la même seigneurie. Le seigneur avait abandonné aux habitants, les droits de taverne, boucherie, banalités, etc... Le seigneur prélevait une taxe sur les "lods et ventes" équivalents de ce que nous payons aujourd'hui chez le notaire pour les "legs et ventes".
Les Impôts directs destinés au Trésor Royal étaient : la "taille", la " capitation " et les " deux vingtièmes ".
La taille :
La taille ou impôt foncier fut longtemps " extraordinaire " et n'était levée que lorsque les finances du royaume étaient mises à mal par des guerres. Elle ne devint définitive que sous Philippe... elle frappait les roturiers ou non nobles. Les nobles en étaient dispensés car ils payaient " l'impôt du sang ", c'est à dire qu'ils devaient faire la guerre au service du Roi lorsqu'il le jugeait bon.
Les deux vingtièmes :
C'était un impôt dû en fonction du revenu total. Il était payé, en théorie, par tous les français, même privilégiés. En fait, le Clergé s'en était racheté une fois pour toutes en versant 32 milions de livres au Pouvoir Royal.Les impôts indirects pesaient sur tous. Leur impopularité était extrême.
Les aides :
Ensemble de taxes très variées sur les boissons, le tabac, le papier, etc...
Les traites :
Droits de douanes payables par les marchandises qui circulaient entre les provinces. Elles étaient perçues dans des " Barraques " édifiées à la limite des territoires.La Bigorre était dispensée de la " Gabelle " qui pesait lourdement sur certaines régions de France.
Les impôts indirects étaient prélevées par les agents de l'État sous le contrôle des Fermiers Généraux qui en tiraient de gros bénéfices.
Avec la Révolution, le mot " Contribution " remplaça " Imposition ". Il n'y eut plus ni taille ni capitation mais la " Contribution mobiliaire " (graphie respectée) et la contribution fonciaire. Pour le contribuable, la réalité fut amère car elle se concrétisa par le triplement des charges en moins de deux ans. Les contributions volontaires (sic), somptuaires, sols additionnels, et l'emprunt forcé, quelles que soient leurs appellations s'alourdirent terriblement.
La commune était imposée d'une somme globale à répartir entre les contribuables. En 1791, la " mobiliaire " s'élevait à 533 livres 14 sols 2 deniers. Les habitants n'ayant pu payer, se voient imposer par le receveur général du district, la présence d'un " brigadier " logé sur la commune.
Le 11 Novembre 1792 le procureur de la commune se serait rendu à Tarbes pour parler aux administrateurs de " l'indifférence " de ses consuls, syndic et trésoriers et de leur refus obstiné à se conformer aux dits arrêtés, cependant que les frais du Brigadier grossissent considérablement. Il est donc urgent que des mesures soient prises pour que les contributions de 1791 soient payées au percepteur et par ce moyen se mettre à l'abri de payer un Brigadier.
Il fut donc décidé de vendre des biens communs : arbres, feuilles fougères, terrains communaux pour apurer la dette.
Nous n'étions là qu'en l'An 1 er de la République. La situation ne fit qu'empirer au cours des années suivantes. Par exemple, en l'An IV, la mobiliaire était passée à 830 livres.
La guerre déclarée à l'Autriche entraîna un conflit généralisé auquel participèrent la Prusse, l'Espagne, etc... Pour faire face à cette situation, la Patrie fut déclarée en danger et il s'en suivit de multiples réquisitions.
Les hommes mariés furent enrôlés dans la " Garde Nationale ", sorte de " réservistes ". Les célibataires volontaires (de nom seulement) devaient se rendre aux fontières.
En 1791 et 92, le nombre des volontaires fut nettement insuffisant et la Convention décréta la levée en masse de tous les hommes valides de 16 à 60 ans.
Cette mesure fut très mal accueillie car, " au temps des seigneurs " si des manants étaient enrôlés pour ferrailler contre le seigneur voisin, il ne pouvait aller combattre " au delà d'une journée de marche " afin qu'ils puissent rentrer chez eux le soir.
Lorsque la conscription fut instaurée pour la mobilisation des hommes de 16 à 60 ans, et que les hostilités se déroulèrent aux lointaines fontières de la France, la plupart des hommes de Castelbajac s'égaillèrent dans la nature. Certains investirent des grottes ou des troncs d'arbres creux, d'autres partirent en Espagne. Pour certains, les registres d'État-Civil furent truqués tout cela malgré les menaces de sanctions qui pesaient sur leurs familles ou sur ceux qui cachaient des déserteurs. La désertion a été d'une ampleur incroyable pendant la Révolution de l'Empire. Les " Volontaires de l'An II " magnifiés par les poètes ne furent guère nombreux à Castelbajac.
Le maire faisait poser des affiches, il faisait battre " la caisse " (tambour). Au jour et à l'heure fixés pour le rassemblement, il se retrouvait seul. Il prenait alors le chemin de Tarbes pour expliquer la situation aux autorités. Des décrets étaient publiés pour menacer les contrevenants des pires sanctions. Rien n'y faisait. Quand le maire se rendait dans les maisons, il n'y trouvait que des malades, des enfants ou des vieillards et toute la famille assurait que ceux qui faisaient partie de la tranche d'âge concernée par la mobilisation étaient partis depuis longtemps.
Cela dura jusqu'à ce que une amnistie générale soit prononcée pour tous les déserteurs.
Les " Armées de la République " ayant, malgré tout, remporté des succès, il fut décrété qu'une " Fête des Victoires " serait célébrée dans toute la France et là, toute la population fut présente sur la " Place Presbytérale ", rabaptisée " Place de la Liberté ". Les Archives de la commune en contiennent un compte-rendu savoureux.
Aux " contributions " en numéraire, s'ajoutèrent des " réquisitions " de grains, chevaux, mulets, foin, paille. Le tout était entreposé à Galan, certains citoyens étaient requis d'aller avec chars et bœufs, transporter ces diverses denrées de Galan à Tarbes.
L'An IV de la République Française, une et indivisible et le 20 messidor, les habitants de Castelbajac à l'invitation du citoyen Bernard Abadie, agent municipal se sont assemblés à " la Place le la Liberté " pour célébrer la fête des victoires que les braves défenseurs de la République Française ont remportées sur les despotes et après avoir passé la journée dans les divertissements propres à célébrer cette fête, ils l'ont terminée par un feu de joie. En conséquence, grands et petits se sont acheminés vers le nord de la commune où au loin des habitations était le bois destiné à faire un feu de réjouissance. En allant, les vieillards ont chanté des hymnes analogues à la fête, et les enfants les ont suivis, et leur ont répondu alternativement. L'agent municipal a mis le feu en criant :
" Vive la République ! Mort aux tyrans ! Victoire sur les ennemis !"
Et tous ont répété ces accents. Ils se sont ensuite retirés paisiblement.
Problèmes religieux pendant la Révolution :
L'Assemblée Nationale voulut aussi organiser l'Église de France dans un cadre correspondant aux départements. Le nombre des évêchés fut ramené de 135 à 83, chaque évêché correspondant à un département. Les évêques et les curés devant être considérés comme des fonctionnaires publics, élus par les citoyens actifs ou par leurs délégués.Le 27 Novembre 1791, les prêtres furent invités à prêter serment à la " Constitution Civile du Clergé ".
Un des prêtres du diocèse écrit ceci :
" Nous crûmes avec tous les hommes qui avaient été nos maîtres, que les principes de la Constitution Civile du Clergé ne blessait ni la Foi ni les mœurs ".Voici ce que nous pouvons lire dans le cahier des délibérations de Castelbajac :
L'An 1791, le 23 Janvier, jour de Dimanche, à l'issue de la messe paroissiale, dans l'église de Castelbajac, en présence du Conseil Général de la commune dudit lieu, et des fidèles, le sieur Alexis MONIE, curé de Castelbajac et Burg, a dit :
" J'ai déclaré jeudi dernier au greffe de la municipalité, par écrit, que j'étais dans l'intention de prêter le serment auquel je suis assujetti par l'article 30 du décret du 24 Juillet dernier, et réglé par les articles 21 et 38 de celui du 12 du même mois concernant la Constitution Civile du Clergé, et après m'être concerté avec le sieur Baptiste VIRE, maire de cette commune, nous avons fixé ce jour-ci pour la prestation de mon serment, ainsi qu'il vous en a donné lui-même connaissance.En conséquence, je jure de veiller avec soin sur les fidèles des paroisses qui me sont confiées, d'être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roi, et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l' Assemblée Nationale, et acceptée par le Roi ".
De quoi a été ensuite dressé acte sur le registre de la municipalité par nous, Baptiste VIRE, maire, et Barthélémi IBOS, officier municipal qui avons signé avec ledit MONIE.
MONIE, curé de Castelbajac et Burg - IBOS, Officier - VIRE, maire. La dérive anti-religieuse s'intensifia d'année en année. La formule du second serment ne fait plus référence au Roi :
L'An 1792 et le 30 Septembre, dans la maison commune, à l'heure de midi, le Conseil Général de la commune de Castelbajac, conformément à la loi de 15 Août dernier, a prêté son serment d'être fidèle à la Nation, de maintenir de tout son pouvoir la Liberté et l'Égalité ou de mourir à son poste. Le même jour, immédiatement après, en présence de la municipalité, le citoyen Alexis Monte, curé de Castelbajac a prêté le serment suivant :
" Je jure d'être fidèle à la Nation, et de maintenir la Liberté et l'Égalité ou de mourir en la défendant ".Le dit MONTE ainsi que les membres composant le Conseil Général de la commune, avaient 24 heures d'avance indiqué par affiches, le jour de la prestation de leur serment. Et a été dressé procès-verbal de tout ci-dessus, le susdit an et jour. Et ont signé ceux qui ont su.
MAZOE, maire - BARRERE - DUFAU - MONTE - BERTRAIS, secrétaire.
La formule du troisième serment est encore modifiée. Le 14 Brumaire, An IV de la République française, dans la maison commune de Castelbajac, est comparu Alexis MONTE, habitant à Castelbajac, lequel a fait la déclaration dont la teneur suit :
" Je reconnais que l'universalité des citoyens français est le Souverain et je promets soumission et obéissance aux lois de la République ".
Nous lui avons donné acte de cette déclaration et il a signé avec nous.
DUFAU officier - CLARENS officier - IBOS procureur
MONTE - ABADIE secrétaire d'office.
Les tracasseries ne firent que s'amplifier et les Biens du Clergé furent déclarés " Biens Nationaux ". La maison presbytérale fut saisie puis mise en vente. Elle fut rachetée par trois copropriétaires qui y maintinrent le curé moyennant un loyer de quatre vingt francs par an payé par la commune, laquelle racheta l'immeuble le 8 Mai 1843.
Il fut interdit de sonner les cloches pour appeler les paroissiens aux offices. Le maire retira donc la chaîne que permettait de sonner, le 20 Pluviôse de l'An IV. - Curieusement, la cloche continuait à tinter. Le maire monta alors au clocher, détacha le battant et le porta à Galan où il devait rester jusqu'au jour de Pâques 1802.
En Mars 1794, il fut ordonné que soient fermées toutes les églises du département. Cette mesure fut-elle appliquée à Castelbajac ? Nous en doutons. D'ailleurs, cette mesure fut abrogée en juillet suivant.
Gestion des affaires courantes :
A côté des perturbations générées par la Révolution ; la vie continuait et il fallait gérer les affaires courantes.Nous ne saurions priver le lecteur de quelques extraits du cahier de délibérations du conseil municipal, espérant qu'il voudra bien y trouver quelque intérêt.
De nombreuses réunions ont pour objet la nomination d'un secrétaire. Faute de volontaires, il en fut nommé d'office à plusieurs reprises. C'était parfois le curé, parfois tel ou tel citoyen qui se contentait de signer maladroitement un texte dans lequel on peut reconnaître l'écriture du curé.
De même, les dégradations constatées dans les champs et dans les bois, nécessitant la nomination de garde-champêtres ou de garde-bois :
" Personne ne s'est présenté pour remplir ces fonctions, le maire a chargé tous les habitants de garder les bois, leur assurant qu'il les rendait responsables de toutes dégradations qui pouvaient y être faites ".
A été nommé un fossoyeur pour enlever les cadavres. Jean MAUMUS forgeron (Picagnou) fera les fosses tant pour les petits que pour les grands, moyennant dix sols par fosse, une coupe de millet et du bois commun pour la somme de douze livres par an. Jean MAUMUS s'est réservé que les dix sols seront comptés avant même de faire la fosse.
L'An V et le 24 Ventôse, l'agent municipal de Castelbajac, assisté de Blaise BERTRES charpentier et Jacques DELAS maçon, s'est rendu chez tous les particuliers de Castelbajac pour vérifier les fours et cheminées, et a ordonné à chacun d'eux d'avoir à faire ramoner leurs cheminées.
Il a adjoint particulièrement à Jean PORTERIE, Bernard GRAND et à jean BERTRAIS Philip de faire réparer sa cheminée qui menace ruine ; à SOLE de réparer la cheminée et le four et à Jean BERTRAIS Bouriérou la cheminée de la fournière, et ce sous les peines portées par la loi...
les villages sont divisés en sections :
En Novembre 1790, l'Assemblée Nationale décréta la nécessité de déterminer dans le territoire de chaque commune différentes divisions qui s'appelleront SECTIONS.La 1 ère Section connue sour le nom de "LANDE SU MIDI", désignée par la lettre A - confrontant du côté d'Orient à la rivière de la Baïse de derrière Lannemezan et ruisseau de Baydole, midi aux territoires de Capber et Lagrange, du couchant à Lagrange et rivière Rieupeyrous et de Septentrion aux marnières du Pas de Baydole suivant le chemin qui passe à Domengepoc et arrive à Rieupeyrous aux marnières de Gachiot.
La 2 ème Section sous le nom de Houidets, désignée par la lettre B, confrontant d'Orient au ruisseau de Baydole, du midi au chemin des marnières du Pas de Baydole à Domengepoc et arrivant à Rieupeyrous et de Septentrion au chemin de traverse de Campistrous à Bureou et de Bureou à Rieupeyrous.
La 3 ème Section sous le nom de la Section de Pujos, désignés par la lettre C, confrontant d'Orient à terre de Campistrous, du midi à chemin de traverse de Campistrous à Bureaou jusqu'à Rieupeyrous et de Septentrion au sentier qui va des Barraquès de Campistrous à Turon, Pujos, moulin de Castelbajac et aux Barthes de Bégole.
La 4 ème Section sous le nom de Section de la Poutge, désignée par la lettre D confrontant d'Orient à Bourrepaux, du midi au sentier qui va des Barraquès de Campistrous à Turon, Pujos, moulin de Castelbajac et du Septentrion à chemin appelé Moraro passant à Lay jusqu'à rivière Rieupeyrous, droit à Rieux...
La 5 ème Section sous le nom de Section du Village, désignée par le lettre E confrontant d'Orient à terre à Bourrepaux, du midi à chemin de Moraro à Lay jusqu'à Rieupeyrous se du Septentrion à chemin du Barban passant droit à la croix de Lapagnère, à la Place du Presbytère et reprenant devatn Parrouat jusqu'à Rieupeyrous et chemin d'ancien moulin de Castelbajac à Burg.
La 6 ème Section sous le nom de Section de l'Église, désignée par la lettre F, confrontant d'Orient à terre de Bourrepaux, du midi au chemin de barban passant à la place du presbytère, et reprenant devant Parrouat jusqu'à rivière de Rieupeyrous, et chemin d'ancien moulin de Castelbajac au village de Burg, d'occident à rivière de Rieupeyrous et de Septentrion à chemin de Rivalas passant à Saint Exupère (1) chemin du Pla, de Rieu Grand, Vidaillet conduisant aux Ballens de Burg et Rieupeyrous.
La 7 ème Section sous le nom de la Section de la Lande du Nord, et désignée sous la lettre G, confrontant d'Orient à terre de bourrepaux, du midi à chemin de Rivalas, passant à Saint Exupère, du Pla, Rieugrand et Vidaillet conduisant aux Balens de Burg, et de Septentrion à terre de Monsieur Faubeau et territoire de Montrastruc et Bourrepaux.
(1) - Il existait là une chapelle dédiée à Saint-Exupère - au bord du ruisseau, près de Bonrepos, chemin de Barban.
Délibérations du Conseil Général :
L'An 1792, l'An IV de la Liberté, et le dix Septembre, au lieu de Castelbajac, le conseil général de la commune dudit lieu convoqué selon les formes ordinaires, se sont réunis au lieu accoutumé pour tenir les séances:Dominique MAZOE maire, Jean BERTRAIS, Bernard MOUDENS, Pierre MEZAILLE, Dominique IBOS et Jean CLARENS MOUDENAT dessus officiers municipaux, Jean DUFFAU procureur de la commune, Jean BERTRAIS secrétaire greffier, Bernard TILHAC NIBELLE, Damien GALAN JOUANICOU, Guilhem MARQUE PEYLONNET dessus, Jean PIQUE dit AMBROSI, Jacques PIQUE PRINCI, Jean MAUMUS PAILLOLE, et Mathieu TILHAC PEYLONNET devant notables ;
L'heure de surséance arrivée, a dit le procureur de ladite commune, qu'on lui portait tous les jours des plaintes, ainsi qu'à MAZOE maire, que les chiens, soit des particuliers du lieu, soit d'ailleurs, se répandaient dans les champs et causaient les plus grands ravages sur les milhocs, et sur les raisins ; et qu'en conséquence il requérait qu'on passat une délibération par laquelle il serait défendu sous une peine que le conseil infligerait de laisser errer les chiens et autres bestiaux. Qui le procureur susdit et retiré, la matière mise en délibération, il a été arrêté par ledit conseil général de la commune :
1 ) Que dès aujourd'hui, il sera ordonné à tous et à chacun des particuliers de Castelbajac d'attacher leurs chiens tant de nuit que de jour jusqu'après la récolte de milhoc et du vin, et que si l'on surprend des chiens soit dans les vignes, soit dans les champs, les maîtres seront condamnés à une amende de 10 sols.
2 ) Que si des personnes sont surprises entrer dans les vignes des autres, et y prendre des raisins, elles seront tenues de payer 3 livres si c'est pendant le jour, et six livres si elles y sont surprises pendant la nuit.
3 ) Qu'il sera défendu à compter de ce jour à tout particulier qui enverra des cochons au bois commun, ou au bois des particuliers, de faire tomber en aucun temps les glands ou châtaignes, sous peine de vingt sols, pour chaque contravention, soit en secouant les arbres, soit y jetant des coups de pierre, soit enfin en se servant de longs bâtons, soit enfin de quelque manière que ce soit.
4 ) Qu'il est également défendu à qui que ce soit de ramasser soit des glands, soit des châtaignes, dans les biens communaux, pour les apporter chez soi, ou les donner aux animaux, et ce sous peine de vingt sols. Laquelle amende sera également décernée contre toute personne qui en ramassera dans les biens des particuliers si ce n'est par eux autorisée, le conseil général de la commune entendant qu'il sera seulement loisible aux particuliers de laisser manger dans les bois du commun par leurs cochons les glands ou châtaignes que le vent fera tomber ; il est également défendu à qui que ce soit sous peine de trois livres le jour, et six livres pendant la nuit de ramasser dans le fonds des autres, soit du milhoc, soit des haricots.
La Garde Nationale :
An IV - 19 Floréal. Les citoyens de Castelbajac sont en nombre suffisant pour former une compagnie, sans avoir recours aux citoyens des autres communes voisines.
Jean VIRE - Capitaine.
Jean-Paul GAYRIMOND - Lieutenant.
Jacques BERTRAIS - Sous-Lieutenant.
François TILHAC - Sergent-Major.
Simon GAYE Bureou - Sergent.
Jean-Pierre VIRE Tailleur - Sergent.
Dominique DUCASSE - Sergent.
Jacques PIQUE - Sergent.
Pierre BERTRAIS - Caporal.
Jean DUCOUMPS aîné - Caporal.
Pierre GAYE Bernatas - Caporal.
Noël MARQUE - Caporal.
Bertrand CLARENS - Caporal.
Pierre LAHAILLE - Caporal.
Blaise NOGUÈS - Caporal.
Le calendrier Révolutionnaire :
Les jours de la décade :
PRIMIDI - DUODI - TRIDI - QUARTIDI - QUINTIDI - SEXTIDI -
SEPTIDI - OCTIDI - NONIDI - DECADI
------------------
Les mois :
VENDÉMIAIRE : du 22 septembre au 21 octobre.
BRUMAIRE : du 22 octobre au 20 novembre.
FRIMAIRE : du 21 novembre au 20 décembre.
NIVÔSE : du 21 décembre au 19 janvier.
PLUVIÔSE : du 20 janvier au 19 février.
VENTÔSE : du 19 février au 20 mars.
GERMINAL : du 21 mars au 19 avril.
FLORÉAL : du 20 avril au 19 mai.
PRAIRIAL : du 20 mai au 18 juin.
MESSIDOR : du 20 juin au 19 juillet.
THERMIDOR : du 20 juillet au 18 août.
FRUCTIDOR : du 18 août au 16 septembre.
5 jours complémentaires.
La saga du presbytère :
Tout au long de l'histoire de Castelbajac, on retrouve périodiquement, le problème du presbytère.En 1714, une délibération fait mention d'arbres coupés " pour des réparations au presbytère ".
En 1769, il fut procédé à l'adjudication des réparations ordonnés et nécessaires en la maison presbytérale dudit Castelbajac - La commune voulant se charger des travaux, engagea Baptiste VIRE-Marchantou à paraître adjudicataire moyennant la somme de 960 livres.
En 1791, soit 22 ans plus tard, la commune s'aperçoit qu'il fut fait quelques réparations mais que par négligence, toutes n'ont pas été faites - que la grange est tombée depuis longues années par vétusté, qu'il est indispensable qu'elle soit reconstruite, d'autant que la commune paye le loyer de celle qu'elle occupe le Sieur Curé de Castelbajac qui se trouve dans l'impossibilité de loger son cheval vu que le propriétaire de ladite grange va la reprendre pour son usage.
En 1792, fut décidé la construction de la grange.
---------------------------
En 1838 :
Monsieur le Maire a dit que depuis de nombreuses années la commune paie annuellement une somme de 80 francs pour indemniser les co-propriétaires de la maison qui depuis cette époque a servi de logement au prêtre, que ces co-propriétaires n'ayant jamais voulu entretenir cette maison à leurs frais et que la commune s'étant refusée d'y faire des réparations en sus de 80 francs, elle est devenue inhabitable dans toute son étendue, que le corps municipal a déjà fait des démarches pour convertir ce local en propriété communale et que la commune doit maintenant payer pour réaliser cette conversion 2.000 francs l'immeuble, d'après l'estimation de Maître Castets notaire de Galan, 48 francs les frais d'expertise et 1.443 francs 27 centimes les réparations constatées par devis estimatif : ensemble 3.491 francs 27centimes.Pour solder cette somme la commune possède à la caisse du receveur municipal qu'une somme d'environ 800 francs. Il convient de provoquer une vente extraordinaire d'arbres, essence de chênes.
Le conseil municipal délibère qu'il soit autorisé à vendre 350 arbres, essence de chênes.
-------------------------- EN 1841 :
Monseigneur l'Évêque s'est déterminé à transférer la succursale de Castelbajac dans une autre commune, attendu que le maison presbytérale est inhabitable.Le conseil municipal, considérant que la commune se trouve dans un cas d'urgence et qu'elle n'a fait aucune vente de bois en 1837, 1838 et 1839 et que de 1841 à 48, un hectare de bois suffirait au lieu de trois et dix arbres au lieu de vingt ; considérant aussi que le transfert de succursale dont il s'agit serait d'un grand préjudice à la commune qui est composée de 900 âmes, délibère à ce qu'il soit provoqué une coupe de trois cents arbres essence de chênes et de hêtres.
Monsieur le desservant s'étant vu maintes fois obligé de déloger pendant le mauvais temps, il est urgent de faire une réparation provisoire sur la partie du couchant de cet édifice vu que l'autre partie est irréparable.
--------------------------
Décembre 1844 (trois ans plus tard) :
Le prebytère menace une ruine très prochaine , cet état sera cause infailliblement de son écroulement pendant cet hiver, qu'il n'existe aucune autre maison dans la commune pour y loger le desservant, que s'il n'est sans retard pourvu aux réparations nécessaires dans cet édifice, le desservant, plutôt que d'attendre une mort prématurée que pourrrait lui causer son écroulement, devra quitter pour quelques temps la commune qui, dès lors, sera privée de tous les exercices du culte, que cette absence serait cause infaillible de la réprobation des personnes qui viendraient à décéder pendant ce temps faute de pouvoir faire administrer à temps les sacrements appropriés à l'heure de la mort.La commune ayant de nombreuses dettes soit à cause du paiement du terrain cédé pour la construction des routes de grande communication Nº17 et 28, soit pour payer les salaires de la commune ou les charges locales demande un secours à Monsieur le Préfet afin d'obtenir un secours suffisant pour mettre au moins les jours du desservant en sûreté dans le presbytère et pour y faire restaurer au moins deux chambres afin de l'y pouvoir loger commodément et sûrement.
Est demandée autorisation de vendre six hectares de taillis aux Tauzis.
--------------------------
9 MAI 1839 :
....Monsieur le Président a ouvert la séance et a fait lecture du budget arrêté par le conseil de fabrique de ladite commune, le 14 Avril dernier, et approuvé par Monseigneur l'Évêque de Tarbes, d'où il résulte qu'il est de toute urgence de procéder à l'achat :
1 ) - d'un ostensoir.
2) - des livres liturgiques.
3 ) - enfin à la réparation du mur septentrional de l'église paroissiale dudit Castelbajac.
Le conseil municipal considérant que les dépenses citées sont d'une nécessité absolue est d'avis que Monsieur le Maire soit autorisé à mandater sur les fonds libres de la caisse du revenu municipal :
1 ) - la somme de deux cents francs pour l'achat de l'estensoir.
2 ) - celle de quarante francs pour l'achat d'un graduel.
3 ) - celle de quatre vingt francs pour l'achat de deux vespéraux dont l'un pour l'eacute;glise de la section nord et l'autre pour l'église de la section du midi.
4 ) - celle de dix francs pour l'acquisiton d'un rituel.
5 ) - enfin celle de quinze francs pour les dites réparations, lesquelles dépenses s'élèvent à la somme de trois cent quarante cinq francs.Ont les membres présents signé, excepté M.M. Valentie Jean, Gayrimond Jean et Lay Jean qui ne voudraient pas que le vespéral destiné à l'église du midi de ladite commune de Castelbajac fut acheté au moyen des revenus communaux.
--------------------------
4 Août 1839 :
... Monsieur le Maire a ouvert la séance exposant que la petite cloche de l'église située au nord de la commune et celle de l'église située au midi sont fêlées depuis très longtemps; il a dit qu'attendu que ces cloches ne sont d'aucune utilité pour le public, il est très essentiel de les faire refondre, d'ajouter à cette dernière qui pèse environ six myriagrammes, cinq myriagrammes de métal pour déchets et augmentation et il a invité le conseil à s'occuper de ces objets.Le conseil reconnaissant l'utilité de la refonte de ces cloches appartenant à la commune, et ayant ensuite à aviser aux moyens d'acquitter les frais du déplacement de ces cloches, de ceux de leur refonte et le montant du métal destiné à augmenter la cloche de l'église située à la section du midi de la commune, délibère à l'effet d'affecter aux dépenses précitées :
1 ) - Le produit de quinze chênes marqués dans la forêt communale, par Monsieur le Garde Général résidant à Tarbes.
2 ) - Les fonds qui se trouvent disponibles à la caisse municipale toujours nécessaires au complètement du produit de ces arbres cités.
3 ) - d'autoriser Monsieur le Maire à traiter de gré à gré avec le fondeur sous l'assistance de deux membres du conseil municipal désignés préalablement par ledit conseil.
Signés : Gayrimond Clarens Pourtail Duffau Délas Barrère NOGUES maire.
Se sont abtenus de signer :
M.M. Gayrimond Jean et Valentie Jean qui ont porté pour prétexte qu'il n'y avait pas de fonds.
Délas Bernard est sorti sans manifester le motif qui l'empêchait de signer.
Houeydets fait sécession :
Les divers hameaux qui formaient la commune de Castelbajac étaient relativement éloignés les uns des autres et constituaient autant de " mini-tribus " au sein desquelles existait une forte cohésion, mais dont les rapports avec les autres groupes étaient moins étroits.Sous l'Ancien Régime, les "chefs de maisons" - une centaine se réunissaient sur la place Presbytérale ou dans l'église : maison commune par excellence - et débattaient de l'Administration communale. Ils nommaient des " consuls ", lesquels expédiaient les affaires courantes et choisissaient un " syndic " pour les représenter lors d'affaires importantes (généralement des procès) qui nécessitaient des déplacement à Tarbes, Pau, voire Toulouse.
Il semble que, depuis des temps fort anciens, les habitants des quartiers qui forment aujourd'hui la commune de Houeydets aient eu des relations conflictuelles avec ceux qui forment la commune de Castelbajac. Ils souhaitaient leur autonomie, alors que Castelbajac n'envisageait pas sereinement d'être amputé d'une partie de son territoire.
Les veillées entre voisins, les soirées dans les cabarets devaient être des plus animées durant les années qui précédèrent la pétition suivante que nous reproduisons intégralement :
Voir :
(13 Juin 1800)
(En l'An VIII et l'An IX).
Le 13 Juin 1800, au Préfet du département des Hautes-Pyrénées :
Citoyen Préfet,
Les soussignés habitants de la commune de Castelbajac au quartier Houeydets viennent avec confiance porter auprès de vous une réclamation que vous trouverez juste.La commune de Castelbajac se divise en deux quartiers connus sous le nom de Houeydets et Castelbajac.
Le quartier de Houeydets que les soussignés habitent est composé de cinquante sept feux et celui de Castelbajac de quarante six.
Ces deux quartiers sont à une distance l'un de l'autre à plus de deux lieues de Paris.
Le quartier de Houeydets a plus d'un quart de population de plus que celui de Castelbajac. Il a son église particulière, son ministre du culte, enfin tous les attributs d'une commune particulière.
Avant la Révolution, ils avaient leurs consuls ; depuis la Révolution ils ont eu leur maire, mais l'esprit s'en étant mêlé, l'intrigue, l'ambition ayant agi la commune de Castelbajac a réuni dans son sein tous les avantages dont les habitants de Houeydets ont toujours joui.
La position de ces honnêtes cultivateurs est telle aujourd'hui qu'ils n'ont aucune connaissance ni des lois, ni des arrêtés, ni d'aucun objet administratif, tout est concentré dans la commune de Castelbajac, aucune police ne s'exerce chez eux, la tenue des registre de l'état civil a été négligée, des inconvénients graves résultent lors des naissances et décès par l'absence de l'officier civil, des querelles presque journalières s'élèvent dans trois ou quatre cabarets qui existent dans ce quartier, ils restent ouverts souvent toutes les nuits, ils recèlent des malfaiteurs, les vols y sont assez fréquents et tous ces désordres n'existaient pas si le quartier que les soussignés habitent avaient leur maire et leur adjoint.
Ils espéraient que le nouvel ordre des choses leur procurerait cet avantage. Cependant ils en sont privés toujours par l'intrigue des habitants de Castelbajac et par leurs zélés partisans qui ont fait nommer le citoyen Abbadie, officier désanté pour maire et Baptiste Ibos pour adjoint, et ces deux citoyens ont été pris dans le quartier de Castelbajac exclusivement aux habitants du quartier de Houeydets.
Le maintien de l'ordre et de la tranquillité de cette commune, son éloignement de celle de Castelbajac, l'administration particulière de leurs revenus communaux, l'état civil des citoyens exigent impérieusement que les habitants du quartier de Houeydets totalement distincts et séparés de celui de Castelbajac aient leur maire et leur adjoint, et les inconvénients qu'on vient de relever nécessitent impérieusement cet établissement qui n'a rien de contraire à la nouvelle constitution ni aux principes du Gouvernement.
Le maire et l'adjoint ne sont pas salariés, il ne faut donc pas redouter la dépense que leur nomination peut occasionner, mais il faut redouter au contraire le mal irréparable que peu résulter pour les habitants de ce quartier si on ne choisit pas parmi eux deux administrateurs qui puissent faire exécuter les lois de police, maintenir l'ordre et la tranquillité, empêcher le vol et le brigandage, tenir les registres de l'état civil, donner connaissance aux habitants des lois et arrêtés du Corps législatif, du Gouvernement et des vôtres, enfin n'est-il pas juste que les soussignés qui habitent un quartier qui fait partie de le République jouissent des avantages des autres communes du département.
Celle du canton de Saint-Savin n'a que cinq maisons, celle de Molères en a neuf. Enfin plus de cinquante communes ne renferment pas dix maisons dans leur sein, et cependant elles ont leur maire et leur adjoint, pourquoi les habitants du quartier de Houeydets qui ont cinquante sept maisons, une population de près de quatre cents âmes ne jouirait-elle même pas des mêmes avantages lorsqu'ils ne viennent pas au détriment de la chose publique, qu'ils ne sont pas onéreux aux habitants et qu'il doit au contraire en résulter un bien inappréciable.
Tous ces motifs pesés dans votre sagesse et dans votre justice ce vous détermineront citoyen Préfet à nommer un maire et un adjoint parmi les habitants du quartier de Houeydets et dans cet objet nous nous permettons de vous indiquer le citoyen Dominique Ducasse-Guélindin pour maire et Luc Abadie Bernatas pour adjoint, l'un et l'autre prères de famille, grands propriétaires et jouissant à juste titre de la confiance de leur commune.
Daignez citoyen Préfet defferer à notre vœu et nous faire jouir le plus tôt possible de l'acte de justice que nous venons solliciter.
ABBADI-DUCASSE-ABADIE-NOUGUES-GAYE-NOGUES-CLARENS- GAYE-NOGUES-VIRE-VIGNAUX-GAIRIMON-MOUDENS-CLARENS-GAY-ABBADIE- GAYE-MESAILLE-MESAILLE-DUCASSE-DELAS-MARQUE-BRUSSOU-MARTIN-DELAS- SABATE-CLARENS-DISONT.
---------------------------
Vu la présente pétition, le Préfet des Hautes-Pyrénées considérant qu'il résulte des renseignements pris et avant la Révolution et depuis il y a eu des maires et agents municipaux dans le hameau de Houeydets composé de cinquante habitations.
Considérant qu'il est de toute justice et dans l'ordre de l'administration de procurer aux habitants les magistrats chargés de l'exécution des lois et du maintien de bon ordre.
Arrêté. Le Citoyen Dominique Ducasse-Guélindou est nommé à la place de maire du hameau de Houeydets et Luc Abadie Bernatas à celle d'adjoint qui en rempliront les fonctions en conformité des lois
Fait à Tarbes le 25 Prairial An VIII.
LANNES
En l'An VIII et en l'An IX :
En l'An VIII et en l'An'IX, Ducasse avait donc obtenu du préfet qu'il y aurait une municipalité distincte de celle de Castelbajac. Ledit Dominique Ducasse-Guélindou en fut nommé le maire et Luc Abadie-Bernatas adjoint. La commune s'y opposa et, en l'An X, par des ordres supérieurs, le préfet Lannes rétracta sa nomination.Castelbajac et Houeydets ne firent alors qu'une seule commune. Le citoyen Bernard Abadie maire, eut pour adjoint ledit Ducasse. Les registres furent remis au secrétariat de Castelbajac.
Houeydets ne se tint pas pour battue et reprit ses démarches. Les délibérations se succédèrent des deux côtés. Au vu des documents qu'il en reste, on peut deviner que les échanges verbaux ont été souvent fort vifs et que la bonne foi n'était pas toujours évidente.
La partie Sud du Village de Castelbajac était mieux pourvue par la nature que la partie Nord. Il y avait de belles forêts : Tauzis à l'Est, Havas et Cabiro à l'Ouest. Plusieurs carrières de marne et de pierres y étaient exploitées, assurant gratuitement l'amendement des terrains cultivés. Les landes du Sud étaient à peu près plates, facilement exploitables, alors que celles de la partie Nord ont un relief plus accidenté (les experts ont estimé la valeur de celles du Sud, le quintuple des autres).
Par ailleurs, la commune de Caselbajac était fort endettée. La gestion de son budget (par incompétence, négligence, ou pour des raisons moins avouables) était depuis toujours, des plus fantaisistes ; en 1848, certains impôts communaux n'avaient pas été payés depuis 14 années. Diverses autres dettes traînaient depuis très longtemps.
Houeydets adressa une nouvelle pétition au Préfet en 1847. Castelbajac, pour étayer son opposition à ce partage de son territoire objecta qu'elle arrivait difficilement à faire face aux dépenses municipales avec l'ensemble des revenus de la totalité de son territoire et que, par conséquent, il serait impossible à chacune des deux communes éventuelles d'équilibrer leur budget.
Houeydets rétorqua que les habitants de ce hameau avaient depuis longues années de lourdes charges locales à supporter pour l'entretien de bâtiments publics (église, presbytère, maison commune) dont ils ne pouvaient profiter en raison de l'éloignement et que Houeydets ainsi que Castelbajac peut couvrir sans difficulté toutes les dépenses locales au moyen de ses revenus.
Après d'innombrables palabres, le Préfet donna enfin son accord.
Un nom devait être choisi pour le nouveau territoire. On hésita entre "Courtala" et " Houeydets ". Un vote donna la majorité à Houeydets. Il fallut ensuite délimiter chaque territoire. Les habitants du quartier des "Poucourats" souhaitaient rester de Castelbajac. La frontière à l'Ouest fut donc fixée au " chemin du Pich ". A l'Est " le chemin du Cascar " formait une frontière pratique, mais les habitants de la maison " Turroum " auraient souhaité faire partie de Houeydets. On transigea donc de la manière suivante :
" Vivants, ils étaient intégrés à Houeydets et morts, il étaient de Castelbajac ".
Leurs tombes se trouvent donc au cimetière de Castelbajac, mais ils allaient à l'école et à lééglise de Houeydets et c'était le facteur de Houeydets que assurait leur service.La maison " Martinet " était accolée à la maison " Turroum " ; Ces gens qui souhaitaient être de Houeydets, construisirent une petite maison de l'autre côté du chemin. La construction n'était pas terminée lorsque survint une décès dans cette famille. Un messager partit donc pour la préfecture de Tarbes afin d'obtenir l'autorisation d'inhumer cette personne à Houeydets, tandis que les fossoyeurs attendaient des ordres pour œuvrer dans l'un ou l'autre cimetière.
Le 19 juillet 1865 M. Labroquère, juge du pays de Galan a procéder à l'installation de M. Dominique Pontail en tant que maire de la commune de Houeydets.
Houeydets et Castelbajac s'en remirent à des experts pour estimer la valeur des biens communs aux deux nouvelles communes. Les résultats des expertises contestées, de nouveaux experts furent nommés. Après de multiples querelles et la médiation du Préfet, ce ne fut qu'en 1874 que le contentieux entre les deux communes fut définitivement réglé. La valeur des biens communs étant répartie en fonction des feux allumants, Houeydets se trouva redevable d'une soulte de douze mille francs envers la commune de Castelbajac.
La jeune municipalité ayant à faire face à la construction d'une école, d'un presbytère, d'une mairie ne voulut pas payer cette soulte en numéraire mais donna à la commune de Castelbajac : 25 hectares de bois taillis au lieu-dit Havas, qui forme enclave dans le territoire de Houeydets. Cet arrangement fut accepté de justesse, une partie des conseillers municipaux de Castelbajc ayant refusé leur signature.
Premier conseil municipal de Houeydets
Dominique POURTAIL-Manautou : maire.
Baptiste PERES-l'Hoste : adjoint.
GALAN dit Ménique.
VIRELAUDE-Hilhougros.
TILHAC dit Espagnol.
DUPOUTS-Pinasset.
VIRE-Pastet.
REULET-Bernatas darrè
GAYE-Bernatas devant.
DUBARRY-Picagnou.
----------------------------
Le 22 octobre 1865, Dominique Pourtail, maire de la commune de Houeydets a procédé à l'installation de Monsieur François Ramonet comme instituteur public de la commune de Houeydets.
----------------------------
Le 6 Août 1850, Monsieur l'abbé Contre, curé de Castelbajac a remis la clef du presbytère au maire de Castelbajac. Ce prêtre ayant abandonné son logement pour fixer sa résidence à Houeydets, la maire de castelbajac vendit au profit de la commune (sic) les fruits et légumes se trouvant au jardin contigü au presbytère de Castelbajac.
A Houeydets, le prêtre fut logé dans un local loué à la famille Hilhougros pour la somme de 100 francs par an.
----------------------------
Le 11 février 1866, la maire de la commune de Houeydets, assisté des membres du Conseil municipal, a procédé à l'installation de l'abbé Jean-Baptiste BEARD comme vicaire de la paroisse de Houeydets.
La construction de bâtiments municipaux s'imposait et là, on ne peut qu'admirer la conduite du nouveau maire et de ses conseillers municipaux. Ces hommes se comportèrent en remarquables gestionnaires et administrèrent les biens de la commune " en bons pères de famille ", selon l'expression consacrée.
La dépense annuelle pour le vicaire s'élevait à 450 francs : 100 francs pour le loyer, 300 francs pour le traitement et 50 francs pour les frais de célébration du culte. Cette somme était prélevée sur le fruit de la vente des feuilles mortes, des fougères et d'une coupe de bois ordinaire.
La municipalité saisit l'opportunité qui se présentait et acheta à PERE Pabila, un terrain d'une contenance de quarante ares permettant l'édification d'un presbytère, d'un hangar, d'une remise et l'implantation d'un beau jardin et d'un verger. Ce terrain fut acquis pour la somme de 1.200 francs en 1886. Dix habitants du village prêtèrent mille francs chacun pour assurer la construction du bâtiment dont le coût total s'éleva (terrain compris) à 13.532 francs. La commune paya les intérêts chaque année et remboursa le capital en 1876.
Dans le même temps la vieille petite église de Houeydets avait grand besoin de quelques réparations urgentes qui furent exécutées à l'aide de bois prélevé dans la forêt communale. Castelbajac se permit à ce sujet de proférer des propos diffamatoires à l'égard de certains membres du conseil municipal de Houeydets, les accusant auprès du Préfet, de concussion. Il s'en suivit une réaction très vive des intéressés et une action devant les tribunaux.
Les administrateurs de la nouvelle commune durent affrontés divers autres problèmes ; procès avec la commune de Campistrous au sujet de droits de pacage mal définis sur les landes de Castelbajac et Houeydets. Les frais s'élevèrent en 1870 à 1.400 francs à répartir au prorata des feux allumants de chacune des deux communes. Houeydets contracta un emprunt auprès de Monsieur Castets, notaire à Galan.
Une dérivation du canal de la Neste atteignait Lagrange. Pour la prolonger jusqu'à Houeydets, les habitants creusèrent eux-mêmes la rigole et créèrent le "Syndicat d'irrigation" avec des statuts très précis.
Les parents souhaitaient une institutrice pour une école de filles. Mademoiselle Aray, originaire de Bonrepos avait ouvert dès 1872 une école privée de filles moyennant uen rénumération minime. En 1874, les habitants de Houeydets s'engagèrent à verser une somme de 50 francs par an pendant cinq ans pour assurer à Mademoiselle Aray une rétribution correcte.
En 1870, un arrêté préfectoral imposa la commune de 1.100 francs pour contribuer à l'armement, l'habillement, l'équipement et la solde des soldats de la Garde Nationale. Pour faire face à cette nouvelle charge, un emprunt fut contracté auprès de Monsieur Ricaud, docteur médecin maire à Lannemezan. Il fut remboursé en quatre ans grâce à la vente de quelques terrains communaux à des particuliers.
----------------------------
Les élections municipales de 1871, virent une nouvelle équipe :
Pierre DUPOUTS Pinasset : maire.
Jean-Louis CLARENS Mounet : adjoint.
DUBARRY-Picagnou.
DUCASSE-Guélindou.
Jean CLARENS-Moudenat.
Dominique POURTAIL-Manautou.
LATOUR-Arrancou.
ASTUGUE-Estugatou.
VIRE-Pastet.
Bernard CAZES-Matrassou.
Pour une raison inconnue, en 1872, Dominique POURTAIL se retrouva maire.
[Plan du site passion-bigorrehp.org]
[Commune de Castelbajac.]
[Généralités sur les Communes]
[Sommaire]
Chacun peut apporter son aide concernant les monographies de nos jours des communes de la Bigorre.
Entraide apportée par :
- © Mme Marthe Delas.© Marie-Pierre MANET