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Féodalité et Chevalerie
Les chevaux
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Sceau
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(Notes de M. Pierre de Moulor)





Il devait également bien savoir escrimer (de escrime, de l'italien scrima, du germanique schirmen : protéger ; art de faire des armes ; exercice par lequel on apprend l'art de manier l'épée).

A propos des chevaux, un chevalier, toujours suivant sa condition, pouvait en avoir plusieurs. Le principal et le plus important de tous était le destrier ou cheval de bataille que l'écuyer conduisait toujours de la main droite (d'où le nom de destrier, du vieux français destre puis dextre ; du latin dextera, dexter : qui est à droite). Ce cheval ne servait qu'au combat et était aussi appelé grand cheval car il était de taille élevée, d'où l'expression qui en découlera plus tard "monter sur ses grands chevaux", mais encore coursier (de course, du latin corsa, de correre : courir).

Ensuite, venait le palefroi ou cheval de parade (de palefreid, du latin paraveredus) et enfin le sommier ou bête de somme (du latin sagmarium, de sagma et sauma : somme) qui servait à transporter des coffres de voyage ou malles pour les affaires mais aussi les armes.

Quant à l'écuyer, il se déplaçait sur un cheval appelé roncin ou cheval de bât (du latin bastum, de bastare : porter).

Les souverains aimaient bien s'entourer de jeunes écuyers brillants qu'ils adoubaient au bout de 5 à 7 ans de formation à leur service car c'était une façon de les fidéliser et de les garder auprès d'eux en toute confiance.

Un jeune gentilhomme qui aspirait à devenir chevalier et qui connaissait le métier des armes sans être seigneur d'une terre était appelé bachelier (du latin baccalaris).

La plupart des écuyers devenaient à leur tour chevaliers vers 21 ans par l'adoubement (de adouber : du francisque à et aubban : frapper) qui était une cérémonie au cours de laquelle on armait chevalier un écuyer en lui procurant son équipement (en principe épée, baudrier, éperons, manteau et également écu, et cheval suivant sa condition) après que son parrain chevalier lui eut donné soit l'accolade, soit la colée ou la paumée.

L'adoubement ou ordene de chevalerie était, au sens précis du terme, une ordination (de ordener ; du latin ordinatio, de ordinare : action d'ordonner dans le sens consacrer), une admission dans un ordre.

Au début du Moyen-Âge, devenir chevalier était donc une simple affaire mais, au fil du temps, cela allait changer pour en arriver, vers la fin du Moyen-Âge, à une cérémonie se déroulant en grandes pompes.

Cette cérémonie de l'adoubement avait lieu un jour important du calendrier religieux, le plus souvent le jour de Pâques, de l'Ascension ou de Pentecôte.

Le soir précédant cet événement, le futur chevalier, après avoir participé à un banquet, prenait un bain, en signe de purification, revêtait une longue chemise blanche, représentant la pureté d'une naissance, et des chausses noires pour lui rappeler que la mort subsistait ; ensuite il passait la nuit à veiller pour prier dans la chapelle du château devant l'autel où reposait son épée. Cette partie de la cérémonie s'appelait la veillée d'armes et, bien plus tard, il en découlera l'expression "passer une nuit blanche".

Le lendemain, au matin, il revêtait les vêtements de circonstance, assistait à une cérémonie religieuse marquée par la bénédiction des armes et le serment sur les Évangiles.

Ensuite, son parrain, son père ou un preux chevalier, après lui avoir dit "je te fais chevalier, sois bon, loyal et généreux" et lui avoir donné la colée pour le conférer chevalier, lui remettait son épée, ses éperons, son écu et enfin son cheval, cadeau de ses parrains, car un chevalier sans un bon cheval n'était rien. Après s'être fait ceindre son épée sur le flanc gauche et agrafé ses éperons dorés, s'ensuivait une fête durant laquelle le nouveau promu faisait démonstration de sa maîtrise du cheval ainsi que des armes.

Le soir venu, le nouveau chevalier participait à un banquet où, pour la première fois, il pouvait s'asseoir à la table seigneuriale et être servi par les jeunes écuyers qui lui succédaient.

L'institution de la chevalerie, qui a marqué l'époque féodale, ne devait pas uniquement son origine à la féodalité ; en effet, chez les Gaulois et les premiers Francs, quand un jeune homme atteignait l'âge viril il était admis parmi les guerriers et recevait, au sein de cette assemblée, l'épée, la hache, la pique et le bouclier.

Cette coutume se perpétuait parmi les Francs établis dans la Gaule. En 791, à Ratisbonne, Charlemagne avait ceint lui-même l'épée à son fils Louis le Débonnaire avant son départ pour l'armée. Ce dernier, en 838, conférait le même honneur à Charles le Chauve.

Peu à peu, au cours du Moyen-Âge, les structures de la société, du système féodal, de l'économie, des conditions de vie, des techniques de guerre et de l'église évoluèrent.

Suite à l'élection controversée du pape Urbain VI, en 1378, un second pape, Clément VII, fut élu et installé à Avignon ce qui provoqua une crise, qui se prolongea jusqu'en 1417, et une rupture dans l'église catholique que l'on appela le Grand Schisme d'Occident.

L'église catholique perdit peu à peu de son contrôle sur les gens qui revendiquaient le droit d'avoir des opinions sur l'éducation, la politique ou la religion au lieu d'accepter les consignes de léÉglise.

(© M. Pierre de Moulor)






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de la Bigorre devenue Hautes-Pyrénées
département 65.

Entraide apportée par :
- M. Pierre de Moulor
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© Marie-Pierre MANET





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