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Évolution d'un village
du Piémont Pyrénéen
de la préhistoire
à nos jours
.



(4ième partie)


(© Madame Marthe Delas)


Sceau
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souris ok

 

Ouvrages en vente
de Marie-Pierre Manet


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Repas de Fêtes :

Si les menus quotidiens étaient copieux, mais peu variés, les repas de fêtes paraîtraient, de nos jours, pantagruéliques. Pour la fête locale, le battage et le pêle-porc, il fallait compter une trentaine de couverts et le menu s'établissait généralement ainsi :

 

Potage au vermicelle
Poule farcie Henri IV
Bœuf gros sel.

Un plat en sauce :
(lapin en civet ou "Alicot"
ou "entre-bious")

Deux rôtis : (à plume et à poil)
1) - poulet ou canard ou pintade etc...
2) - un rôti de veau

Salade verte.

Dessert : selon la saison,
fruits, salade de fruits, pâtisseries maison.

Vin de la propriété,
café, eau-de-vie de marc.

Pour faire un bon potage, il fallait beaucoup de légumes : poireaux, carottes, navets, bouquet garni, épices, sel, poivre et une poule farcie pour un kilo de bœuf. On comptait une volaille pour sept convives.

" Alicot ", littéralement : ailes et cous. En fait, abattis de volailles, carottes, pommes-de-terre et parfois macaronis.

" Entre-Bious " : petits dés de gorge de porc bien revenus et accompagnés de légumes comme ci-dessus.

La seconde guerre mondiale vit la disparition du bœuf gros sel et du rôti de veau pour les menus de battage.

Naturellement, les mariages étaient l'occasion d'agapes extraordinaires.

La " noce " s'étalait sur plusieurs jours.

Il y avait d'abord les préparatifs : deux ou trois jours avant, un groupe de voisins, surtout des jeunes, préparaient la grange qui devait abriter le festin. Il fallait niveler le sol, recouvrir murs et plafond de draps de lit garnis de fleurs et de feuillages, installer les tables. A la cuisine on s'affairait à tuer, plumer, éviscérer les volailles. Souvent un veau était sacrifié. Tout cela mobilisait beaucoup de monde et ces gens étaient évidemment nourris et abreuvés.

Chants et rires rythmaient ces activités qui n'étaient pas du tout considérées comme un travail.

La noce proprement dite durait deux jours - puis on procédait au rangement. Quant tout était terminé il ne restait pas grand chose du veau et les tonneaux avaient eux aussi été mis à mal.



Menu type pour un mariage :


 

Potage vermicelle

Poule farcie Henri IV

Bœuf gros sel

Veau en sauce.

Légumes : petits pois ou haricots verts
ou souvent "macaronis au gratin" !!!...

Rôtis : volailles et veau.

Salade

Desserts : crème anglaise, tourtes ou massepains cuits dans des moules de tailles différentes et entassés pour former une pièce montée.




Après 1945, les menus devinrent moins traditionnels et aujourd'hui, de plus en plus de repas de noces se font au restaurant.


Repas des enterrements :

Il était d'usage qu'à l'occasion des mariages et des décès, toutes dimensions soient oubliées. On conviait donc tous les membres de la famille plus ou moins proches, les voisins immédiats et les " voisins de terre ", c'est-à-dire ceux dont les champs avaient des limites communes avec ceux du défunt. L'inhumation était suivie d'un repas maigre en signe de deuil mais suffisamment copieux car certains convives avaient fait une longue route.

On servait donc habituellement :

 

Garbure

Morue
(généralement en vinaigrette)

Haricots tarbais.

Fromage

Café.

Aujourd'hui, les voitures permettant de rentrer rapidement chez soi, on ne sert plus de repas. Les proches se réunissent autour d'une tasse de café et quelques gâteaux secs.


Linge - Vêtements :

Durant de longs siècles, les gens se sont vêtus avec le lin qui poussait dans leurs champs et la laine de leurs brebis.

Le lin soigneusement semé et cultivé était ensuite arraché pied par pied et mis en petites bottes. On le " rouissait " en le laissant séjourner dans une mare ; la partie charnue de la tige pourrissait et il ne restait plus que les fibres, longues et brillantes : on " cardait " alors ce produit en séparant les fibres les plus fines (fil), des plus grossières (étoupe). La fileuse mettait alors ces fibres sur sa quenouille, fixée à la ceinture et elle les bordait en un fil qu'elle enroulait sur un fuseau. Ce travail se faisait, soit à la veillée, soit en surveillant les animaux dans les pâturages.

Le fil le plus gros (étoupe) était utilisé à la confection des torchons, draps de lit, rideaux etc... Le fil le plus fin servait à faire des chemises ou du linge de table.

La laine des moutons était filée selon le même principe. Dans notre région on n'utilisait guère le rouet. Il est fait mention d'un de ces objets chez Lahaille-Tros à Houeydets et chez une personne de Lutilhous.

Les dernières personnes que nous avons vu filer avaient repris cette activité pendant la guerre 39-45.

Les tisserands étaient nombreux dans chaque village. Certains étaient plutôt spécialisés dans la fabrication des tissu de laine (cadis ou étamine). Les rideaux étaient parfois ourdis en étoupe et tramés en laine. D'autres tissaient plutôt le lin. Dans la seconde moitié du XIX e siècle, l'usage du coton se généralisa et l'on fit des tissus "métis" (chaîne en lin, trame en coton), ou des lainages plus légers que le "cadis" avec trame en laine et chaîne en coton.

Les tissus de fabrication industrielle sont devenus tout-à-fait communs dès le début du XX e siècle. On en trouvait à Lannemezan, soit dans les magasins, soit au marché. Peu à peu, les fileuses disparurent. Il était plus pratique de porter la laine brute dans des filatures installées au bord des Baïses, à Campistrous ou à Lannemezan. On obtenait de la laine prête à être tricotée ou tissée ainsi que de la fibre nappée pour la confection des couvre-pieds.

De petites industries de tissage s'étaient établies dans la région et il devint bien plus commode de troquer de la laine brute ou de la paille de lin contre du tissu. Cette pratique disparut vers 1960. Pendant la guerre 39-45, filatures de laine, tisserands et foulonniers retrouvèrent une activité passagère.

Outre les vestiges que l'on a pu trouver au fond des armoires, les contrats de mariage donnent de précieux indices sur la façon de se vêtir de nos aïeux, qui perdura avec peu de variantes jusqu'au milieu du XX e siècle.

Les chemises étaient à manches longues, avec une encolure "ras-du-cou" pour les femmes, à col pointu et plastron plissé pour les hommes.

Pour l'hiver, les chemises d'homme étaient parfois faites d'un tissu "tramé lin et ourdi laine".

Les sous-vêtements en laine étaient "tricotés main" : maillots de corps, jupons, caleçons longs, chaussettes et bas. En raison des caprices du climat, il était prudent de porter constamment un sous-vêtement en laine.



Les vêtements des femmes :

Les femmes portaient habituellement un "coutilhou" : ample jupe froncée, et un caraco, qui, selon la saison étaient en cadis, étamine ou toile. Un "devantal" préservait la jupe, laquelle était souvent en tissu rayé rouge et bleu ou marron et beige.


Coiffures :

Nous sommes dans le sud. Nous fûmes longtemps sous l'influence arabe et les femmes devaient cacher leurs cheveux. Les fillettes portaient les cheveux pendants ou nattés, mais dès qu'elles étaient nubiles, elles devaient les cacher sous des bonnets en toile de lin parfois bordés de dentelle et recouverts d'un "sac de tête" en tissu plus ou moins précieux. Dans un contrat de mariage de 1764, on en trouve du prix de quatre livres, ce qui est relativement important. Dans la vie de tous les jours, on utilisait un foulard.

Pour affronter les intempéries, les bergères portaient une "capule" en cadis, d'une coupe très sommaire. Pour s'endimancher, les jeunes filles mettaient "un petit capulet" blanc ou rouge, garni d'un nœud de rubans sur la tête. Pour les femmes âgées, le capulet était noir, garni de broderies à la main ou de rubans de velours. Lorsqu'il faisait froid, elles avaient des "capules" noires plus longues et plus amples que le capulet. Le tissu était en "agniu", fabriqué à Bagnères-de-Bigorre avec de la laine d'agneau, ce qui donnait un tissu plus mœlleux que la laine de brebis adultes.

A partie de 1850 environ, les "mariées" eurent des "coutilhous" en "étoffe de marchand" : genre de serge noire, en laine beaucoup plus fine que le "cadis".

Lorsqu'elles étaient en deuil, les femmes s'enveloppaient dans une grande cape noire doublée de rouge, survivance de la civilisation ibère, dont la couleur de deuil était le rouge.

A l'usage, les tissus noirs prenaient une teinte verdâtre. Pour leur rendre l'éclat du neuf, on les faisait bouillir dans une décoction de feuilles de lierre.



Chaussures :

En été, tout le monde marchait très souvent pieds nus. Lorsqu'il faisait mauvais temps, les femmes portaient des sabots de bois avec une empeigne en cuir. Les "sabots du Dimanche" étaient de facture un peu plus soignée que ceux de la semaine. Les souliers étaient rares. On achetait souvent la première paire pour la première communion et la seconde pour le mariage.


Bijoux :

Lors du mariage, le fiancé se rendait à Bagnères-de-Bigorre pour acheter "les ors", c'est-à-dire, selon sa situation de fortune : alliances, boucles d'oreilles, broche, chaîne de cou plus ou moins longue et aux mailles plus ou moins travaillées, bague ornée d'un motif décoratif en or. Pierres et perles n'étaient pas d'usage dans la région.

Les femmes qui travaillaient en ville revenaient au village avec des chapeaux et des garde-robes de citadines qui faisaient pâlir d'envie les jeunes restées au pays.



Les vêtements des hommes :

Les vêtements de travail étaient très simples : pour l'été, chemises de lin et pantalons en grosse toile d'étoupe étaient à la fois solides et aérés. Au XIX e siècle apparurent des pantalons de travail en grosse toile de coton. Pour l'hiver des pantalons de "cadis" et des sortes de vestes "tricotées main" étaient recouverts par temps de pluie de grandes capes de "cadis" très efficaces contre le froid.

Une blouse bleue, ample, descendant jusqu'aux hanches était portée pour aller au marché. Pour une sortie plus "habillée" ou pour aller à la messe, une blouse de même coupe était noire.

Pour les enterrements, les grandes fêtes, certains portaient le costume trois pièces qui étaient souvent celui de leur mariage.

Nous avons trouvé un contrat de mariage de 1764 qui nous apprend que : " le marié portera veste, culotte, guêtres, gilet, teint rouge, un chapeau, une paire de souliers".

La région de Toulouse produisait le pastel et la garance était importée des Flandres. Bleu et rouge étaient des couleurs très courantes, d'autant qu'elles étaient réputées éloigner les mites.

Il y avait des brebis blanches et d'autres d'un marron très foncé. Employées séparément ou mélangées dans des proportions variées, ces laines présentaient un éventail de teintes allant du blanc cassé au marron en passant par tous les tons de beige.

Les chaussettes étaient souvent rouges et bleues.



Chaussures :

En été, les hommes étaient généralement pieds nus jusqu'au début du XX e siècle. En hiver, ils portaient des sabots de bois ou parfois, des bottes en cuir. A l'intérieur de ces sabots, ils mettaient un peu de paille qui préservait du froid, de l'humidité, et qui évitait le contact direct du pied avec le bois plus ou moins rugueux. Pour limiter l'usure de la semelle, elle était garnie de clous ou d'une plaque de fer.

Au début du XX e siècle apparurent des garnitures en caoutchouc beaucoup plus légères mais moins résistantes. Généralement, le jeune homme avait sa première paire de souliers pour sa première communion et la seconde pour son mariage.

Les enfants portaient des "galoches" : chaussures à semelle de bois et en tige en cuir.



Coiffures :

Pendant bien des siècles, les hommes portèrent des bonnets tricotés, en laine. Chapeaux de feutre et bérets basques ne semblent être arrivés ici qu'assez tard. Pour les casquettes et les chapeaux de soleil en paille, il fallut attendre les environs de 1920.

Les "Bourgeois" portaient des vêtements moins grossiers.



La maison - Le droit d'aînesse:

Lorsque les hommes commencèrent à cultiver un lopin de terre, ils furent obligés de se sédentariser. Ils construisirent une cabane destinée à leur servir d'abri ainsi qu'à leurs animaux domestiques et à leurs récoltes. Peu à peu, ils consolidèrent cette habitation et l'agrandirent. Elle devint la "Casa" : la " MAISON ". C'est là l'origine de cette unité démographique qui persista pratiquement jusqu'à la guerre de 1914 : " LE FEU ALLUMANT " ou " LA MAISON " désignait une entité morale qui englobait, non seulement la demeure de pierres et de mortier avec tous les terrains en dépendant, mais aussi une famille nombreuse. Souvent trois générations cohabitaient sous le même toit. Les salariés hébergés par leurs employeurs faisaient aussi partie de " LA MAISON ". Dans les documents anciens, on désignait cette entité par l'expression " FEU ALLUMANT ". On disait aussi que ces gens vivaient " à même pot et feu ". Famille et Maison ont été longtemps deux termes strictement synonymes.

Aussi, lorsque dans les cahiers de doléances de Castelbajac, on parle de cent habitants, il faut lire : "cent feux allumants". Cela devait correspondre, en 1789, à une population d'au moins cinq à six cents personnes.

Pour survivre dans cette civilisation basée sur l'auto-suffisance, il y avait intérêt à ce que plusieurs peronnes unissent leurs efforts vers un même but : le maintien et éventuellement l&appos;accroissement du patrimoine familial.

Cette société était donc de type " patriarcal ". A la tête de " LA MAISON ", il y avait " eth nouste Mestre " (Notre Maître), chef de famille à l'autorité incontestée. Sous le même toit, l'aîné des enfants (généralement un garçon, mais parfois aussi une fille) était destiné à hériter de son père. Les autres enfants, s'ils restaient célibataires, continuaient à vivre sous le même toit et à travailler gratuitement pour " LA MAISON ". Certains trouvaient quelque emploi à l'extérieur pour leur "argent de poche", mais la " MAISON " continuait à être leur domicile et ils étaient souvent " des oncles et des tantes à héritage ", pour l'aîné. Le pécule qu'ils laissaient contribuait à la prospérité de " LA MAISON ". Théoriquement, la Révolution de 1789, abolit le " droit d'aînesse ". Dans la pratique, il a subsisté dans nos villages jusqu'au milieu du XX e siècle.

L'auteur de ces lignes a connu des cas ou des filles aînées, restées célibataires, conservèrent leur statut de " chef de famille " et dont l'autorité était parfaitement acceptée par le frère ou la sœur puîné et la belle-fille ou le gendre : (ROSA FORTASSIN-BOURIAROU décédée en 1929 et BAPTISTINE ARROUY décédée en 1939).

Le nom de la Maison était inamovible et couvrait toutes les personnes qui vivaient sous le même toit. Cette coutume assurait la pérennité des familles. Il était parfois tiré de la situation géographique ou dérivé du prénom d'un lointain " Mestre " - Prénom auquel avait été adjoint un suffixe tantôt affectueux, tantôt signe d'une particularité physique - rarement péjoratif. Ce pouvait être aussi la référence à une profession, pratiquée par un membre de la famille.

Le gendre, la belle-fille, le domestique qui s'intégraient à une famille étaient désignés par le nom de la " MAISON ". L'Ordonnance de Villers-Cotterets de 1539 ordonna à chaque paroisse de tenir un registre d'État-Civil dit " Registre de Catholicité " où étaient mentionnés les mariages, naissances et décés. Les individus y étaient désignés par leurs prénoms, noms et nom de Maison. Cela est une aide précieuse pour les chercheurs. Depuis quelques décennies, les noms de Maison ne figurent pas dans les registres et c'est regrettable.

Les plus anciens registres ont été perdus. Aux Archives départementales de Tarbes, on peut remonter jusqu'à 1739.

Au décés du " Mestre ", c'est à sa veuve qu'incombait la charge d'exercer l'autorité. Les " jeunes " reconnaissaient son expérience et, éduqués dans le respect des " Anciens ", considéraient comme tout-à-fait normal. Évidemment, il y avait parfois des conflits de générations. La bonne entente était fonction du caractère et de l'intelligence des partenaires.

Dans bien des cas, lors du mariage de " l'aîné ", le jeune couple restait dans la " Maison Mère " et les frères et sœurs s'installaient soit dans la " maison des cadets ", soit dans une partie des bâtiments existants. C'est ainsi qu'il y eut trois maisons " Bernatas ", trois maisons " Mounet ", deux maisons " Sabathè " etc... Alors que Cazat, Moudenat, Matrassou det dehoro etc... virent la maison principale partagée en deux logements.

Théoriquement le droit d'aînesse fut aboli par la Révolution. Dans la pratique, il a persisté dans bien des familles jusqu'à un passé très récent. Les cadets ne voulaient pas léser par trop le frère aîné. Ils conservaient ainsi de bonnes relations et se retrouvaient souvent dans de joyeuses réunions familiales.

On disait : " qué s'a déchat ero escabella " (il s'y est laissé la chaise).

Sous l'Ancien Régime, l'examen approfondi des testaments montre que le père de famille, qui aimait chacun de ses enfants, s'il favorisait la pérennité de " la maison ", en avantageant l'aîné, avait également soin des cadets, et cela sans attendre d'y être contraint par la Loi.

Aujourd'hui, selon l'esprit plus ou moins "intéressé" des individus, les sucessions se règlent très différemment d'une famille à l'autre. On a pu voir dans certains cas, partager champs, cheptel, linge, et par contre, des frères ont renoncé à la majeure partie de leurs droits successoraux, pour ne pas déstabiliser la " MAISON " conservée par l'un des enfants. Ceci est de plus en plus rare.

A titre d'exemple, nous avons choisi, parmi bien d'autres, deux testaments typiques :

Bernard Valentie, dit Moudenat, teste le 13 Octobre 1760. Il avait un fils, apparemment handicapé et trois filles. C'est donc l'aîné des filles qui prendra la suite de la " MAISON ", à charge à elle d'assurer à son frère et à ses sœurs le vivre et le couvert tant qu'ils seront dans la maison et une dot de leurs mariages. Tous les détails sont précisés.

Catherine Dupouts dite de l'Oste, célibataire, teste le 18 Juin 1763. Elle lègue quelque argent et quelques " hardes " à ses sœurs mariées, mais l'essentiel de la succesion reste pour la " MAISON ".

Les grands bouleversements économiques qui ont suivi la seconde guerre mondiale, ont éliminé ce concept de " MAISON ". Les familles furent moins nombreuses. La cohabitation entre générations et entre frères et sœurs ne fut plus acceptée. L'exode vers les villes se généralisa et les cadets devinrent fonctionnaires ou ouvriers sans envisager un retour " à la maison ". L'aîné ne trouva pas toujours une femme qui accepte la vie à la campagne et peu à peu, la " MAISON " se réduisit à un vieux célibataire.

Quelques aînés ont épousé des femmes qui travaillent à l'extérieur du village. Pour ceux qui restent, " propriété bâties et non bâties " sont considérées comme " outil de travail " et ont perdu leur âme. Le lien affectif avec un lointain passé, la notion de respect des Ancêtres, de leur héritage matériel, signe concret d'un héritage de valeurs morales, ont peu à peu disparu. Il y a encore quelques jeunes, sensibles à leurs racines et intéréssés par l'histoire de leurs familles et celle du village. Il ne sont que légion.



Testament :

L'An 1760, le 13 Octobre, au lieu de Castelbajac quartier de l'Arriou de Thou par devant nous notaire et témoins fut présent Bertrand Valentie di Moudenat, brassier habitant du dit lieu de Castelbajac au même quartier de L'Arriou de thou lequel était dans son lit atteint de maladie jouissant néanmoins parfaitement de l'usage de ses sens, parole mémoire etendement a déclaré vouloir faire son testament, nous a requis de le retenir et l'a dicté en la manière suivante.

Il a fait le signe de la Sainte-Croix, recommandé son âme à Dieu et à tous les Saints, veut qu'après son décès son corps soit enseveli dans le cimetière de l'église dudit Castelbajac au tombeau de ses ancêtres et que ses honneurs funèbres lui soient faites selon la coutume et les droits curiaux payés de même, au delà desquels droits le dit testateur se laisse la somme de douze livres pour en être dit des messes pour le repos de son âme pendant l'an de son décès, a dit le dit testateur être marié avec jeane Vergès et avoir quatre enfants vivants de leur légitime mariage qui sont un garçon et trois filles nommés Jean, Jeane, Simone et Bertrande Valentie, lègue et laisse ledit testateur aux dites Jeane et Bertrande Valentie ses filles chacune la somme de trois cents livres pour le premier pac et dix livres chaque année après à chacune, avec des hardes et dotalices à connaissance de parents et amis, jusques au dit temps, les dites filles seront logées, nourries, vêtues et entretenues dans la maison en santé et en maladie à même pot et feu avec l'héritière bas nommée travaillant à l'avantage de ladite maison lègue et laisse ledit testateur audit Jean Valentie son fils la légitime telle que de droit avec la résidence dans une chambre de la maison qui sera rendue logeable par l'héritière bas nommée tant pour ledit Jean que pour les dites Jeane et Bertrande Valentie ses sœurs pendant leur vivant et pendant le vivant du dernier mourant d'entre eux en cas de non mariage le tout en cas d'incompatibilité à ne pouvoir vivre à même pot et feu avec ladite héritière pour ce qui concerne la résidence et au même cas d'incompatibilité entre ledit Jean qui est incommodé de façon à ne pouvoir gagner sa vie, et ladite héritière bas nommée ledit testateur audit même cas lègue et laisse audit Jean son fils une pension annuelle de cinq sacs grain savoir trois sacs seigle et deux de millet payable lors de la récolte de chaque espèce pendant son vivant avec le droit et usage du jardin conjointement avec ladite héritière tant pour lui-même que pour ses dites deux sœurs légataires en part ces deux dernières y apporter leurs travaux par proportion au nombre des personnes de la maison, de plus lègue au dit Jean au même cas d'incompatibilité deux oies par an à la Toussaint de chaque année et demi quartier de cochon de deux en deux ans, bien entendu qu'au cas ledit voulut exiger la légitime et s'en fera payer de ladite héritière suivant son état quand il en aura besoin au moyen de quoi ledit testateur institue tant ledit Jean que les dites Jeanne et Bertrande Valentie ses fils et filles pour ses héritiers particuliers à, ne pouvoir autre chose prétendre en ses biens et pour valider le présent testament par institution héréditaire ledit testateur a fait et institué, fait et institue pour son héritière générale et universelle ladite Simone Valentie sa fille pour elle faire et disposer de son hérédité à ses plaisirs et révoque tous précédents testaments codicille donation à cause de mort ou autre meilleure forme que de droit pourra valoir, fait lu et récité en présence du Sieur Jean Dupouts Cazat, Jean Valentie signés, Bernard Martin, Pierre Dupouy, Jean Moudens et Bertrand Sole qui a ledit testateur requis de signer ont dit ne savoir et de nous notaire.

VALENTIE DESPOUTS CLARENS notaire.


Le mariage :

Pour la survie de cette société patriarcale, le mariage était soumis à des impératifs, rarement transgressés. Le mariage " d'amour " tel que nous le connaissons aujourd'hui était l'exception. En général, deux pères de famille envisageaient l'union de leurs enfants dans l'intérêt de la " Maison ".

Chez les " Bourgeois " et les " Laboureurs ", il fallait s'unir à une famille " honorable ". On recherchait jusqu'à la quatrième génération, les éventuelles tares physiques ou morales - étaient considérées comme " tares physiques " : la syphilis, les maladies mentales - Les tares morales consistaient en d'éventuels démêlés avec la police et la justice.

Ces recherches jusqu'à la quatrième génération peuvent nous paraître fort étranges aujourd'hui. Elles étaient pourtant courantes pour les candidats à la prêtrise ou à la gendarmerie.

Chez les " brassiers ", les critères n'étaient généralement pas les mêmes. On cherchait la future belle-fille ou le futur gendre qui pouvait apporter un lopin de terre dans son escarcelle. Les jeunes étaient rarement consultés - C'est ainsi qu'eut lieu un mariage à Houeydets en 1901 : la mariée voyait son mari pour la seconde fois... Cela laisse pantois.

Prémices à toute union " le contrat de mariage ". Il est très intéresant de consulter les archives des notaires - Nous y trouverons souvent, rassemblés autour des futurs époux les parents, grands-parents, parrains et marraines - chacun voulant donner au futur ou à la future, un avantage, tout en s'assurant qu'il y aura une garantie sérieuse pour le bénéficiaire. On voit ainsi le père aligner des louis d'or sur le bureau du notaire puis le parrain ou la marraine ; enfin les futurs conjoints font eux aussi état de leur pécule. On estime la valeur des biens immobiliers et du trousseau. Tout cela est soigneusement spécifié. En général, une partie de la dot était versée comptant et encaissée par le maître de maison qui était parfois le père de l'époux - l'autre partie était versée par annuités " pacs ".

La composition du trousseau peut paraître fort pittoresque à nos contemporains. Il se composait en principe de draps, torchons, linge de table et chemises par douzaines. Tout cela avait été filé et tissé à la main.

La mariée se devait de posséder trois vêtements neufs : la robe du contrat, celle de la noce et celle du lendemain. En outre, elle avait les " hardes portatives ", c'est à dire les vêtements plus ou moins usagés - Pour ranger tout cela, un " cabinet " (armoire) fermé à chef et enfin un lit et sa literie (paillasse, boulassère, couette, couvertures, rideaux et surciel). Un balai, une quenouille, une chaise prie-Dieu, une chaise " chauffeuse " et une " cire de deuil ", dont le poids pouvait varier d'une livre à cinq livres (livre = environ 500 gr) complétaient la panoplie.

Lorsque la mariée venait d'un village voisin, elle arrivait, assise à l'avant d'un char à bœufs, chargé du trousseau et des meubles, décoré d'arceaux et de guirlandes de fleurs, et suivi des invités en voiture à cheval.

Les biens apportés par la belle-fille étaient intégrés à la " maison ", mais elle en restait propriétaire. Si elle avait des enfants, il n'y avait pas de problèmes sucessoraux, mais si elle n'avait pas d'enfants, elle avait la liberté de tester à sa convenance et de disposer de ses biens selon son bon plaisir.

Dès qu'une fillette en était capable, elle travaillait à son trousseau. Elle filait le lin ou la laine à la quenouille. Fin XIX e et début XX e siècles, la mode était aux couvre-lits en coton blanc, façonnés au crochet sous la direction de l'institutrice. Selon l'habileté de l'ouvrière, ces ouvrages étaient travaillés plus ou moins artistiquement. Le linge de maison était marqué au chiffre de la mariée, soit au point de croix, soit en broderie blanche (plumetis).

La situation de la femme pouvait être très différente d'une famille à l'autre selon le niveau social. Chez les " laboureurs " la maîtresse de maison était aidée de servantes. Elle s'occupait de la bonne tenue de la maison, des enfants, de la cuisine, de la basse-cour mais les travaux les plus durs lui étaient épargnés. Le mot " vacances " ne faisaient pas partie du vocabulaire courant. Beaucoup de ces femmes allaient en " cure " à Bagnères-de-Bigorre, Barbotan ou Cauterets.



Contrat de mariage : Jean Manautou et Anne Astugne.

L'An 1764, le 15 janvier au lieu de Castelbajac au quartier du Courtala par devant nous notaire et témoins furent présents Jean Gaye fils légitime de feu Pierre Gaye et de Marie Bertrais dit Manautou assisté de Jeane Vire sa grande mère, de Dominique Gaye son cousin et son curateur qu'il a pris pour la validité du présent contrat, de Gabriel Gaye autre cousin, de Bernard Dasque son allié, de Simon Lamon son oncle et d'autres ses parents et amis brassiers, habitants dudit Castelbajac, Lanecorbin et Galais d'une part,

Et Anne Astugue fille légitime de feu Jean Astugue et de Marie Marque majeure de vingt cinq ans, assistée de Jean Astugue son frère, de Louis Ricaud son oncle, de Pierre Gaye son parent et d'autres leurs parents et amis desdits Castelbajac et Lagrange d'autre part, lesquelles parties de leur bon gré se sont promis mariage et s'épouser à la première réquisition de l'un à l'autre des parties les formalités de l'Église préalablement observées, en considération dudit mariage ladite Anne Astugue fiancée se constitue la somme de 320 livres, savoir du chef paternel la somme de 270 livres, et les 50 livres restantes pour le droit maternel, payable tout ensemble par ledit Jean Astugue héritier de la maison savoir pour le premier pac la somme de trente livres d'ici à la Pentecôte prochaine et de suite année par année à chaque fête de Noël an complet et révolu la somme de dix livres jusques à fin des payements de ladite somme de 320 livres sans intérêt que des pacs échus, de plus il est promis et constitué à ladite fiancée les hardes et dotalices suivantes : un lit garni d'une paillasse, un chevet ordi de lin et tramé de laine, de rideaux rodis de lin et tramés d'arcole faits à trois faces, une flessade du prix de neuf livres, deux linceuls d'étoupe de quatorze pans chacun, et un de lin de vingt quatre pans, deux coutilhons d'étoffe de maison teint bleu, deux petits capulets de même étoffe, deux devantals ordis de lin et tramés de laine rayés de bleu, une nappe de lin de douze pans, une autre d'étoupe de sept pans, trois serviettes de lin, trois chemises neuves, trois pans de toile de lin pour trois coiffures, une capete de laine noire, un cabinet du prix de dix livres ferré et fermé à pan et chefs cinquante sols pour une paire de souliers et une paire de bas, une livre de chandelle de bougie et c'est au delà des hardes portatives que ladite fiancée a déjà payable par ledit Jean Astugue avec ledit argent recevant les payements ledit Gaye fiancé en faira quittance et reconnaissance sur ses biens pour y avoir recours en cas de besoin, évalué les hardes quarante livres quoique payables en espèces ; pour observer ce dessus parties comme les concerne obligent leurs biens soumis à justice.

Fait acte lu et récité en présence desdits Bernard Dasque, Gabriel Gaye Simon Lamon et Louis Ricaud habitants dudit Castelbajac,Montestruc Lagrange et Galais qui autres assistants et ladite fiancée requis de signer ont dit ne savoir, ledit fiancé a signé avec nous notaire au moyen de la constitution ci-dessus ladite fiancée acquitte et renonce à tous droits paternels et maternels.



Sous l'Ancien Régime :

Lorsqu'elles étaient veuves, tutrices d'enfants mineurs ou filles aînées célibataires, elles avaient le statut de " chef de famille ". A ce titre, elles participaient avec les hommes, à l'administration de la communauté et leur voix avait la même valeur que celle d'un homme.

On parle beaucoup de l'occupation de l'Espagne par les Arabes pendant de longs siècles. Il ne faut pas oublier que chez nous aussi, les Arabes ont vécu fort longtemps. C'est peut-être là qu'il faut chercher la cause de la situation précaire de beaucoup de femmes de brassiers. Elles assumaient d'innombrables grossesses tout en travaillant aux champs aussi durement que les hommes. Si la belle-mère était une mégère, leur sort pouvait se situer très près de la bête de somme.

En général, la vie des femmes de Castelbajac n'était ni meilleure ni pire hier qu'aujourd'hui. Elle était seulement différente. Certes, il n'y avait pas de lave-linge ou de congélateur, de télévision ni de téléphone mais celle qui allait au lavoir pouvait prendre son temps et bavarder, voire chanter avec ses voisines car il y avait à la maison une autre femme qui pouvait garder les enfants ou faire la cuisine. Ces femmes ne connaissaient pas la course contre la montre et le stress de nos comtemporaines qui doivent tout en travaillant à l'extérieur, assumer la bonne marche de la maison. Les relations entre voisins étaient constantes. On vivait vraiment " ensemble " le moindre évênement, alors qu'aujourd'hui, on rencontre la voisine, épisodiquement, au super-marché de la ville voisine.

La surveillance des troupeaux dans les pâturages était souvent confiée à des femmes. Il suffisait de veiller à ce qu'aucune bête ne s'écarte du troupeau et ne passe dans le champ du voisin. Aidées d'un bon chien, la tâche était aisée et elles pouvaient passer quelques heures à deviser entr'elles tout en s'occupant à un ouvrage de tricot ou de couture.

Comme pour les femmes, le statut des enfants était très différent d'une maison à l'autre. Dans la majorité des cas, les enfants étaient soignés et éduqués correctement. Il y avait souvent une grand-mère qui en assumait la garde pendant que la mère vaquait aux activités domestiques.

Tout naturellement, en grandissant, ils jouaient à imiter les adultes et certains petits travaux qui ne requétaient pas une extraordinaire force physique leur étaient dévolus. C'est ainsi que, souvent, les aînés prenaient soin de leurs petits frères et sœurs. Les animaux de la ferme, lapins et volailles pour les plus jeunes, moutons et vaches pour les plus grands, pouvaient (en partie) leur être confiés. Les enfants étaient très fiers de se rendre utiles. Pour leur récompense, ils avaient parfois leur animal personnel et un peu d'argent pour leur tirelire.

Dans quelques familles, très peu nombreuses, les enfants étaient totalement négligées et dès qu'ils pouvaient se rendre utiles, ils étaient astreints à des travaux à la limite du raisonnable. Leurs parents n'étaient pas conscients que des efforts incompatibles avec leur morphologie et le manque de sommeil pouvaient perturber la croissance et la santé de l'enfant.

Les enfants étaient initiés à la politesse tant dans leurs familles qu'à l'école - jusque dans les années 1930, beaucoup d'entre eux disaient " vous " à leurs parents. On leur inculquait le respect des personnes âgées, des supérieurs - Les " usages " n'étaient pas les mêmes que chez les citadins, mais il y avait des choses qu'un enfant " bien élevé " ne disait pas ou ne faisait pas. Les plus pauvres, qui avaient trop d'enfants pour les nourrir correctement en confiaient parfois un ou plusieurs à des familles qui en prenaient soin moyennant quelques menus services. Selon la mentalité de la " famille d'accueil ", ces enfants pouvaient être particulièrement choyés ou, au contraire, honteusement exploités.

La tradition locale n'a pas gardé mémoire de cas de pédophilie. Seuls de rares cas d'inceste étaient de notoriété publique. Sans aller jusqu'à la maltraitance, un enfant recevait parfois une gifle ou une fessée. L'usage du martinet était inconnu. Si la " faute " était " grave ", une branche souple de noisetier ou d'osier cinglait parfois les jambes des garçonnets par trop indisciplinés qui ne se prenaient pas pour autant pour des " enfants martyrs ".



Religion - édifices - pratiques :

L'homme de la Préhistoire, ici, comme ailleurs, a dû être fasciné par les forces de la nature qui évoquaient par leur mystère des puissances bienfaisantes ou maléfiques. Le très grand nombre de tumuli témoigne de l'existence d'un culte des morts et de la croyance en la survie de l'individu.

La région qui nous intéresse a été probablement évangélisée au V e et VI e siècles. Pour christianniser les lieux de culte païens, furent érigées, croix, montjoies ou chapelles. Une bonne vingtaine de ces sites ont été recensés. Ce sont généralement de simples croix. Elles étaient souvent en bois et ne résistaient pas aux intempéries - mais - jusqu'aux environs de 1950, elles furent soigneusement restaurées et parfois remplacées par des croix en béton et métal. Actuellement, il ne reste plus de certaines que le souvenir.

A l'Ouest de la route départementale Nº 17, à cinq cents mètres environ de l'église de Castelbajac, s'élève une Montjoie. Restaurée en 1895 grâce à la générosité de Jeanne DELAS-ANDREU et de Bernard FOURCAUD-THOUMADOU. La statue de la Vierge est l'œuvre du Père PIBOU de Garaison. La bénédiction fut donnée par le Père Zacharie IBOS, des missionnaires de Garaison, originaire de Bourrepaux.

A Houeydets, la tradition orale fait état d'une " chapelle " qui aurait existé à l'intercession du chemin dit " de Campistrous à Bureu " et de la " Carrère-devant " (angle S-W). Des vestiges de maçonnerie y furent longtemps visibles, mais aucune précision n'a pu être recueillie sur cet édifice.

A Castelbajac, un document de 1791 fait état d'une chapelle dédiée à Saint-Exupère. Elle se trouvait au quartier de " Barba " à la limite de Bonrepos, en bordure du chemin de " Rivales ". Toujours d'après la tradition, lors d'une épidémie de peste, une fosse commune fut creusée à proximité pour recevoir les dépouilles des pestiférés. L'existence de cette chapelle fut-elle la cause ou la conséquence du choix de cet emplacement ? - La question reste posée. Monsieur QUINON de Bonrepos, en travaillant ce champ a découvert le dallage de la chapelle et un chandelier en bronze.



L'église de Castelbajac :

L'origine de cette église doit être à peu près contemporaine de l'arrivée des Barons de CASTELBAJAC en ces lieux. Une cuve baptismale datée par d'éminents archéologues du VII e ou VII e siècle, ainsi que deux chapiteaux médiévaux, qui sont visibles dans le chœur remontent certainement à la construction de l'église. Il y avait donc là, au tout début, une chapelle romane qui a subi de profondes modifications au cours des siècles. De récents travaux ont révélé des éléments de construction qui témoignent de l'histoire de ce bâtiment. Ils ont été malheureusement recouverts d'un crépi et, seules, quelques photos témoignent de l'évolution de l'édifice.

Comme toutes les constructions de ce type, elle est orientée Est-Ouest : les fidèles entrant par l'Ouest sont censés " avancer vers la lumière ". L'abside en " cul-de-four " était éclairée par trois vastes baies aux encadrements en calcaire schisteux, provenant sans nul doute de la carrière locale (marnières de Houeydets). La lumière du soleil levant devait entrer à flots dans l'édifice. Ces baies ont probablement été murées lors de la mise en place des rétables (XVIII e siècle).

Une porte dont l'encadrement est fait de cette même pierre blonde se trouvait à gauche de la porte actuelle. De larges voûtes de pierre ouvrent vers les chapelles latérales qui sont peut-être du XIII e siècle. Cela devait correspondre à un accroisement de la population. Ces chapelles furent ensuite rallongées comme en témoignent les photos prises lors des derniers travaux. On y voit ce qui fut un angle, avec son entassement de "pierres d'angle", incorporé aujourd'hui au milieu d'un mur. Ces murs étaient construits avec des galets disposés en "arête de poisson" et jointoyés avec du mortier de chaux. La date de 1792 qui figure au-dessus de la porte actuelle pourrait correspondre à cette tranche de travaux, ainsi que l'auvent qui la surmonte et qui prolonge la chapelle Sud, encore que l'emplacement de la chaire laisse supposer que les chapelles aient pu être rallongées avant l'implantation des rétables.

Lors d'une délibération du Conseil Municipal datée de 1852, il est indiqué que le " lambris de la nef menace ruine et qu'il y a danger réel à le laisser plus longtemps dans la position où il est ". - Toutefois, les travaux ne furent entrepris que douze ans plus tard. La charpente, la voûte et la toiture furent entièrement refaites. Les tuiles furent remplacées par des ardoises. Il fallut donc donner plus de pente au toit.

On peut lire dans le registre des délibérations, en date du 12 Juin 1864 :

"Considérant que le clocher actuel ne peut plus exister une fois que les réparations déjà autorisées seront faites, attendu que la toiture de ladite église, couvrira, pour ainsi dire en entier le susdit clocher. Considérant qu'il y a urgence absolue de rebâtir le clocher et de l'exhausser comme il est indiqué dans le plan dressé par l'architecte Fourcade... Le montant du devis du clocher et de la conversion du clocher actuel en église s'élève à une somme de 6.700 francs ". Les travaux du clocher n'ont été effectués que beaucoup plus tard. Dans un document de 1892, il est dit que :

" Le clocher appelait une restauration radicale ".

En 1898, fut construit le clocher actuel, conçu par Monsieur LABAT architecte. Sur une base octogonale, sa coupole est d'inspiration byzantine, style revenu à la mode au XIX e siècle. Le dépense s'éleva à 9.000 francs : 5.000 francs de la commune, une subvention de l'État de 3.000 francs et 1.000 francs de la " fabrique ".

En 1913 fut placée une horloge " Terraillon ", dont la machinerie toujours en place est en parfait état. La sonnerie étant dans le clocher n'était entendue que par les plus porches voisins de l'église. On surmonta donc le clocher d'un clocheton destiné à abriter la sonnerie. La dépense totale s'éleva à 1.100 francs. Aujourd'hui, une installation électrique anime le fonctionnement de l'horloge et est prête à assurer la sonnerie des cloches, lorsque l'actuel sonneur prendra sa retraite.

Lors de la réfection du toit et de la voûte, les offices avaient lieu sous une grange voisine et les mariages, sous le porche de l'église.

Le sol du sanctuaire a toujours été planchéié. Celui de la nef et des chapelles latérales est recouvert de pavés de pierre bleue provenant des Pyrénées voisines. Ce dallage doit être fort ancien, certainement antérieur aux travaux effectués à la fin du XVIII e siècle car la partie correspondant à ces travaux est dallée en pierre blonde.

Le sol des chapelles latérales étant très abîmé par les bouleversements subis lors des sépultures, du béton fut utilisé vers 1935 pour aplanir ce sol et remplacer les pavés casés. Il n'y a plus qu'un emplacement dans la nef, où un léger affaissement marque l'emplacement d'une sépulture.

Jusqu'en 1756, les Barons de CASTELBAJAC furent inhumés dans l'église " au tombeau de leurs pères " sans qu'aucune inscription ou pierre tombale permette d'en situer l'emplacement exact.

Trois familles de " notables " furent aussi inhumés dans l'église :

- Les TARISSAN, dans la nef - jusqu'en 1774.
- Les CAZAT, dans la chapelle Nord - jusqu'en 1770.
- Les BERTRAIS - jusqu'en 1775 - dans la chapelle Sud, dédiée à Notre-Dame de PITIÉ et connue sous le nom de "chapelle des BERTRAIS".

En pénétrant dans cette église, le regard est tout de suite attiré par un remarquable ensemble de rétables du VIII e siècle, assez bien conservés et en cours de restauration. Aucun document, devis ou facture n'a été trouvé à ce jour. On en est donc réduit à des conjestures mais il est plausible d'attribuer une partie de ce travail à l'atelier des FERRERE d'Asté. Divers détails sont en effet typiques du style de ces artistes. Le fondateur de la dynastie des Ferrère, ayant fait un séjour en Italie, son œuvre est marquée par la Renaissance italienne.

L'église de Castelbajac est sous le vacable de Saint-Jean Baptiste. Ce sont donc les principales étapes de sa vie qui sont évoquées autour du Maître-Autel.

Sur le devant d'autel :

La visitation, au-dessus de l'autel, la naissance de Jean-Baptiste. L'élégance des drapés, la grâce des attitudes sont remarquables. A gauche, le baptême de Jésus et à droite la décollation de Jean sont remarquables par la composition des tableaux, le réalisme des détails et la finesse d'exécution.

L'autel est somptueux :

cariatides, colonnettes torse, dorées à la feuille, actuellement empâtées par des restaurations sucessives et maladroites, mais qui, dans un avenir proche devraient retrouver leur splendeur.

De part de d'autre du tabernacle :

deux petits panneaux méritent une attention particulière : à gauche le portement de croix et à droite "Jésus au jardin des oliviers" ; un ange présente le calice à Jésus, une maquette représente Jérusalem et une branche d'olivier symbolise le jardin. Tout cela est entouré de colonnes torses ornées de fleurs et de feuillages ainsi que de volutes ou le bois doré "la feuille" et la polychromie se mêlent harmonieusement.

La facture du Maître-Autel semble ne pas être de la même époque que le rétable, ou bien l'œuvre d'un sculpteur différent. Lors de récents travaux, on a découvert derrière le panneau central, des peintures murales. Le rétable n'étant pas entièrement déposé, il n'a pas été possible de les examiner dans leur totalité. On a pu observer au-dessus de la table d'autel, des motifs décoratifs de fleurs. Sous la voûte, le Christ en gloire. Un phylactère se développe devant la figure du Christ, au niveau de ses genoux. Au dessus du Christ, une série de personnages nimbés. Ils portent des phylactères et sont probablement les apôtres. Des problèmes de budget ne permettent pas d'exploiter cette découverte. Ces peintures semblent remonter à la fin du XVI e.

L'autel de la chapelle Nord :

Il est dédiée à Saint-Pierre. Il a été restauré en 1994 - 1995. Après l'élimination de multiples couches de peinture, il a retrouvé son aspect initial ; beaux marbre, bois doré ou argenté "à la feuille". Cet important travail a pu être mené à bien grâce aux importantes subventions du Ministère de la Culture, du Conseil Régional et du Conseil Général. La commune, participant pour un pourcentage relativement faible (18%) n'aurait pu envisager cette entreprise avec ses seules ressources. Il est bon de rendre hommage au Ministère de la Culture qui a participé à hauteur de 50 % du devis, à Madame Françoise Marcos, Conservateur des Antiquités et Objets d'Art qui ont œuvré, chacun dans son domaine, pour sauver ce splendide mobilier.

Saint-Pierre, condamné à être crucifié, ne se jugea pas digne de mourir de la même manière que son Maître ; il demanda à être crucifié la tête en bas. Cet épisode est représenté sur le panneau central. A droite, on aperçoit Saint-Paul, décapité près d'une des portes de Rome. Sur le devant d'autel, le reniement de Saint-Pierre mérite une particulière attention. Les attitudes des personnages sont des plus suggestives. Dans l'angle supérieur gauche est représenté le coq. Au-dessus du panneau central, des anges présentent les attributs du premier Pape ; les clefs et la tiare. Au milieu, le gril est une allusion à Saint-Laurent, particulièrement vénéré dans la région. Enfin de chaque côté, sont les statues de Saint-Roch et Saint-Antoine Ermite. Feuillages (à la feuille d'argent), anges, rocailles complètent et équilibrent l'ensemble. Il semble que ce ne soit pas, là, un travail de l'atelier Ferrère. On peut peut-être l'attribuer à Soustre.

L'autel de la chapelle Sud :

Il est dédiée à Notre-Dame de Pitié. C'est une œuvre beaucoup plus récente que l'on pourrait peut-être attribuer à Dominique Ferrère, le dernier de la dynastie. Les colonnes droites, l'ensemble plus dépouillé laise place à l'essentiel : une magnifique Piéta Renaissance, particulièrement expressive, entourée de trophées rappelant la Passion du Christ : la lance, les clous, la lanterne, la tige de roseau portant l'éponge, la main qui a souffleté le Christ, le glaive sur lequel est restée collée l'oreille, le voile de Véronique. Sur le devant d'autel est représenté le thème du pélican, alors que d'habitude il est sur la porte du Tabernacle. Cet ensemble présente un échantillon de ce que fut l'art du rétable pendant un siècle en Bigorre.

Dans la chapelle Nord :

Elle fut édifié en 1901, un autel et une statue du Sacré-Cœur de Jésus, sous l'égide de l'abbé DUFFOUR, curé de la paroisse. La statue fut achetée pour 272 francs, à la maison "Pleaucelle-Coquey" de Paris ; l'autel est un don du Père Joseph IBOS de Bourrepaux, Prémontré. Il a été acheté d'occasion. Le rétable provient de l'ancien Maître-Autel à Gaussan (40 francs). Le gradin, la partie placée sous le gradin, derrière le tombeau, le plancher sur lequel est placé l'autel, lpos;inscription sur le devant du gradin : "VOICI CE CŒUR QUI A TANT AIMÉ LES HOMMES", tout cela est neuf est sculpté sur place - peut-être par un menuisier de Galez : Jules Beaupuy. Tout cela a pu être réalisé grâce à la générosité de :

Melle d'ESPOUY de Mauléon-Magnoac : 100 francs.
Bernard TILHAC (Bernichou) : 200 francs.
Marie MARQUE : 100 francs.

A l'intérieur de cette église, on voit aussi le monument aux morts de la guerre 14-18 dont nous parlerons plus loin et une plaque commémorant les cérémonies du millinaire des Barons de CASTELBAJAC.

En 1995-1996, l'intérieur de l'église a été entièrement décapé et recrépi dans sa teinte d'origine. Le crépi extérieur assure certes, une bonne consolidation de l'ensemble, mais l'auteur de ces lignes ne peut s'empêcher de déplorer que toutes traces médiévales : galets en fougère et encadrements en pierre d'anciennes ouvertures, aient été totalement occultés. Cet édifice est aussi remarquable par le fait qu'il n'y a aucun angle mort et que du sanctuaire, le prédicateur voit toute l'assemblée. L'acoustique y est également parfaite.

La chapelle Notre-Dame de Pitié était le siège d'une " chapellenie " c'est-à-dire qu'elle était considérée comme une personne civile, et qu'elle était habilitée à recevoir des legs. Elle fut fondée par Jean et Pierre BERTRAIS, prêtres, natifs de Castelbajac, à une date indéderminée. Le dernier titulaire connu est Jean LOUMÈS, prêtre, qui en prit possession le 12 Juin 1767. Le revenu s'élevait alors à 50 livres par an, à charge d'y célébrer 24 messes par an. Celui qui désirait s'assurer que des messes seraient dites pour le repos de son âme, versait une certaine somme, laquelle était utilisée pour acheter des terrains. Ils étaient affermés et le montany de ces fermages était transformé en honoraires de messes. A la Révolution, ces terrains furent considérés comme " biens nationaux " et vendus à des particuliers. Les derniers bienfaiteurs de la chapelle de la Sainte-Vierge pour qui furent dites des messes, probablement jusqu'en 1905, furent les époux RICAUD Bernard (Chanchou) né en 1805 et Jeanne DUPUY du quartier des Herrets.

Au XVIII e siècle, dans une église parisienne, l'effondrement d'une pierre tombale fit 150 morts. A la suite de cet accident, les sépultures furent interdites dans les églises. La dernière inhumation " au tombeau des ancêtres " fut celle de Marie BERTRAIS, en 1775.

Très nombreux doivent être ceux qui ont été inhumés dans cette église en 750 ans (environ). Les plus anciens doivent reposer dans des sarcophages.

Nous avons trouvé la mention suivante :

" Herrets : chapellenie, écart de Castelbajac, N-O ; N-D. de Herré 1749 - (POUILLE) - À ce jour, nous n'avons trouvé aucune trace de cette chapellenie.



L'église actuelle :

L'église actuelle de Houeydets est sans grande originalité. Elle date de la fin du XIX e siècle. Comme la majorité des édifices religieux de cette période, il n'a pas été tenu compte de l'orientation. D'autre part, l'acoustique y est très mauvaise. Les autels en marbre blanc étaient pratiquement faits en série par la marbrerie "Sainte-Germaine et du Bon Pasteur, 26 allées Lafayette à Toulouse. Le Maître-Autel a coûté mille francs. Les autels latéraux ont valu 300 francs chacun. L'autel de la Sainte-Vierge est un don de la famille RAMONET.

Alors que Houeydets n'était qu'un quartier de Castelbajac, une chapelle fut construite en 1794. Nous n'en connaissons pas grand'chose. Elle s'élevait sur l'emplacement du sanctuaire de l'église actuelle. Elle ne devait pas être très grande car elle n'était éclairée que par trois fenêtres et sa porte ouvrait au Sud, sur le cimetière. Elle était desservie par le vicaire de Castelbajac. L'entretien en incombait aux fidèles. Vers 1870, les comptes de la " Fabrique " font état de nombreuses réparations. En raison de sa vétusté, d'une part, et de l'accroissement de la population, d'autre part, la commune de Houeydets, qui venait d'accéder à l'autonomie, décida de construire un édifice plus vaste.

Les travaux débutèrent en 1894 et pendant leur durée, les offices furent célébrés sous le hangar de la maison " HILHOUGROS ".

Toute la paroisse apporta sa participation, soit par le contribution au budget communal, soit par des souscriptions volontaires, en argent, matériaux transports. Le montant total de la construction s'éleva à 14.134 francs.

L'aménagement intérieur fut assuré par des souscriptions volontaires. Le nom de certains donateurs est bien visible, d'autres sont plus discrets et quelques uns sont restés anonymes. Le bâtiment est éclairé par huit grands vitraux, fournis par la maison Saint-Blancat de Toulouse (rue Dechelier).

Ces vitraux ont été offert par :

l'abbé TAJAN, curé de la paroisse. Las abbés GAROBY et DUPIN, anciens curés, les familles TAPIE, NOGUES - BURROU - VIRELAUDE - HILHOUGROS - REULET et GAYE-BERNATAS. Cyprien GAYE-SAND a offert, lui aussi un vitrail. C'était un célibataire réputé jouir d'une certaine aisance, car il avait travaillé à la construction de la voie ferrée Tarbes-Lannemezan.

Certaines statues :

Sacré-Cœur, Saint-Joseph, ont été acquises grâce à des quêtes auprès de l'ensemble des paroissiens ; d'autres ont été offertes par des particuliers :

Notre-Dame de Lourdes : les sœurs clarisses de Lourdes.

Saint-Antoine de Padoue : Famille Dazet.

Saint-Michel : Henri DAZET à son retour de la guerre 14-18.

Sainte-Vierge : Justine TAPIE.

Saint-Joseph : Abbé LAY.

Sainte-Thérèse : Maria VIRE.

Saint curé d'Ars : Pauline CROUAU-LATOUR.

Le confessionnal :

Il a coûté 136 francs aux femmes de Houeydets. Il a été fabriqué par Monsieur Pierre BARRAT, menuisier à Galez.

Jusqu'en 1914, le budget paroissial était géré par quelques hommes du village, élus ; et présidé par le curé de la paroisse. On appelait cet organisme " Le Conseil de Fabrique " ou plus simplement : la " Fabrique ". Les chaises étaient la propriété de l'église et chaque usager en payait la location. Cela donnait entre 75 et 80 francs par an vers 1900, à raison de 75 centimes par chaise et par an. Les quêtes complétaient des recettes destinées à couvrir les dépenses ordinaires de l'église : pain et vin de messe, luminaire, entretien du linge etc... Pour les dépenses extraordinaires, on faisait appel à la générosité des fidèles (achat d'un drap mortuaire, pour 70 francs).

Une croix en bois :

Elle était plantée tout près de la porte de l'église contre le mur du cimetière. Chaque dimanche, avant la grand'messe, on y faisait une procession et on priait tout spécialement pour " la conservation des fruits de la terre ". Cette croix ayant subi les outrages du temps, Monsieur l'abbé DOREMUS, curé de la paroisse envisagea de la remplacer, il fit observer à ses ouailles que la commune de Houeydets, avec ses vingt-deux victimes de la guerrre 14-18, n'avait pas de monument aux morts. Il proposa donc de faire " d'une pierre, deux coups ", si l'on peut dire, en inscrivant les noms de ces victimes sur le socle de la croix. Cette proposition reçut un assentiment unanime. Un beau monument en marbre fut donc érigé près de la porte de l'église. Une quête faite à la messe - (les familles des victimes se montrèrent particulièrement généreuses) - couvrit les frais. La bénédiction de la croix et inauguration du monument, eurent lieu en 1937, à l'occasion de la clôture d'une mission, prêchée par le Père LAHONTES, des prêtres du Sacré-Cœur de Bétharram. Les autorités civiles et religieuses étaient présentes. Au premier rang, Monsieur DESBONS, député, présidait la cérémonie.

La circulation sur la route départementale Nº 17 étant devenue très dense, le déroulement des cérémonies du 11 Novembre, du 8 Mai ou du 14 Juillet devenaient difficiles. La municipalité décida donc de déplacer ce monument de quelques dizaines de mètres. C'est par une cérémonie fort émouvante, que, le 8 Mai 1999, il fut confirmé sur son nouvel emplacement.

L'éclairage électrique :

Il fut installé dans l'église en 1934-35, grâce au travail bénévole de Firmin et Édouard MAZOUE. Le 13 Avril 1993, de gros dégâts furent provoqués par la foudre et le circuit électrique fut entièrement détruit. Le clocher subi aussi de gros dégâts. L'éclairage, l'horloge, la sonnerie des cloches furent refaits et modernisés. Grâce à un " éclairage indirect " le Maître-Autel se trouve nimbé d'une clarté du plus heureux effet. Toiture et bardage en ardoises, crépi extérieur, exécutés selon les directives des " Bâtiments de France ", en sable de rivière, donnent à l'édifice un aspect soigné.

Peu à peu les chaises de la "fabrique" disparurent. Il y eut des bancs au fond de l'église, pour les hommes. Les premiers n'étaient pas d'une facture très soignée. Peu à peu, ils furent remplacés par d'autres, plus jolis et plus confortables. Il devint d'usage pour chaque jeune mariée d'apporter à l'église, une chaise-prie-Dieu, au siège amovible.

Lors de l'inauguration de la nouvelle église, des places y furent assignées à chaque famille. Au premier rang, des bancs furent réservés aux enfants et aux jeunes filles du chœur de chant. Les épouses des édiles municipaux et des plus généreux donateurs avaient leurs chaises au premier rang, se plaçaient par quartiers en fonction de leur éloignement de l'église. On trouvait donc d'abord les dames POURTAIL, RAMONET, NOGUES-BURROU REULET, etc... et au fond les habitants du Courtala ou de l'Arriou-deth-Thou. Les hommes restaient au fond de l'église. Quelques uns se groupaient autour du lutrin, chargé de deux magnifiques antiphonaires, pour assurer les chants pendant les cérémonies.

En 1889, le cimetière existant s'avérant trop exigu, il fut acquis par l'abbé DUPIN, un lopin de terre de 1 are 55 centiares pour 50 francs auprès de Blaise VIRELAUDE-HILHOUGROS et un autre de 1 are 58 centiares, pour aussi 50 francs, auprès de Jean NOGUÉS-BURROU. En outre, les deux vendeurs restent propriétaires de 6 mètres carrés de terrain, non compris dans la vente et réservés à la sépulture de leurs familles respectives. Un nouvel agrandissement eut lieu vers 1965-66.

Avant son autonomie, Houeydets, quartier de Castelbajac, avait sa Fête patronale à la Saint-jean-Baptiste, puisque c'était là, le vocable de l'église paroissiale. La nouvelle église de Houeydets étant placée sous le vocable de Notre-Dame de la Nativité, il fut décidé que la nouvelle commune aurait sa fête patronale le 8 Septembre. Il y eut donc une délibération du conseil municipal, lequel en référa au Préfet puis une délibération du Conseil paroissial lequel en référa à l'Évêque. Toutes formalités remplies, la première fête eut lieu en Septembre 1895. Cérémonies religieuses, festivités profanes, marquèrent cette importante journée. Un podium étant dressé devant l'église, il y eut un spectacle offert par les enfants et les jeunes du village sous la direction de l'abbé TAJAN, de l'instituteur et de l'institutrice.

Ce dernier détail peut paraître surprenant aujourd'hui. La loi de " Séparation " était encore loin, et, le Dimanche, l'instituteur chantait au lutrin pendant que l'institutrice veillait à la bonne tenue des enfants pendant les offices.

Castelbajac était une paroisse importante, rattachée au diocèse de Tarbes et dépendant de l'archiprêtré de Campistrous. Son presbytère abritait un curé et un vicaire, lequel assurait le service de deux annexes : Burg et Houeydets. Les messes quotidiennes, les fréquentes cérémonies, les visites aux malades, aux personnes âgées, les cours de catéchisme (quotidiens) jusqu'à 45 décés par an, occupaient deux prêtres à plein temps.

La population catholique :

À 100 %, elle était très fervente. La catéchisme était suivi avec plus d'assiduité que l'école. La première communion se faisait à 14 ou 15 ans. Les enfants connaissaient donc assez bien l'essentiel du dogme. Après la première communion les adolescents étaient regroupés dans des Associations telles que les " Enfants de Marie " pour les filles et les " Chevaliers de Marie " pour les garçons. Pour les adultes, il y avait la " Confrérie du "Saint-Sacrement " pour les hommes et celle du " Saint-François " pour les femmes. Les Associations favorisaient une évolution de l'éducation religieuses en fonction de l'âge de chaque groupe et beaucoup de ces gens parvenaient à un remarquable niveau de spiritualité.

Le célèbre tableau :

" L'Angélus de Millet ", représente une scène très courante dans nos campagnes jusqu'à la seconde guerre mondiale. Les femmes avaient toutes, un chapelet dans leur poche. Les bergères le récitaient souvent en gardant leurs moutons. Parfois, elles le perdaient. Celui qui le trouvait l'accrochait à la poignée de la porte de l'église, où la perdante pouvaient le récupérer. Nous avons connu des hommes qui, au cours d'une pause, dans la journée, assis sur un talus ou sur le timon de la charrue, ôtaient leur béret et rendaient hommage au Créateur sans aucune fausse honte.

Les statues des confréries :

Elles seraient trop longues à transcrire ici. Nous en citerons seulement quelques articles :

Les confrères exerceront entr'eux tous les devoirs de la charité chrétienne... Ils visiteront les malades, leur apporteront tous les secours spirituels et temporels qui leur seront nécessaires. Tous les confrères assisteront aux funérailles... Ils éviteront entre eux, les discussions et les procès. Ils recourront pour les terminer à l'arbitrage de quelque confrère qu'ils auront choisi. Dans aucun cas, ils ne plaideront qu'après avoir épuisé tous les moyens de conciliation et pris l'avis su Conseil de la confrérie.

Les statues des confréries féminines étaient très semblables à ceux des hommes.

Chaque fête religieuse était accompagnée de rites traditionnels.



Noël :

Le soir du 24 Décembre, le maître de maison mettait dans la cheminée, la bûche (souvent une vieille souche), qui avait séché toute l'anée et qui mettrait plusieurs jours à consommer. Sur les braises, devant cette énorme bûche, on plaçait une " oulle " - (pot de terre) dans lequel mijotait une daube. C'était là, le plat traditionnel. Comme il n'y avait ni radio, ni télévision, on animait la soirée avec des chants et des contes de Noël, religieux ou profanes. Et l'on partait pour la messe de minuit. Certaines années, la nuit était claire, étoilée et la température clémente. D'autres fois, il y avait une bonne couche de neige. Les groupes de fidèles, convergeaient de tous les quartiers vers l'église dont les cloches sonnaient à toute volée, comme elles l'avaient fait au cours des neuf soirées précédentes (eth aouets de Nadau). La plupart des gens portaient une " lampe tempête " que n'éclairait que fort peu leur chemin. La procession de tous ces lumignons était très spectaculaire. Tout le monde se retrouvait dans l'église mal éclairée par quelques cierges, le point le plus lumineux étant la " crèche ". A l'Offertoire, chaque femme ayant des brebis chez elle, s'avançait vers le prêtre avec une miche de pain qui était bénie. Le sacristain le coupait en tranches pour le distribuer aux fidèles, à la fin de la messe.

Après la messe, chacun rentrait chez soi. Le " ressoupet " (réveillon) consistait généralement en : daube, saucisse grillée, dessert. L'usage du réveillon hors de la famille ne se répandit qu'après la guerre de 1914. Au repas du jour de Noël, figuraient généralement un pot au feu, la daube et une volaille rôtie : dinde, chapon, poulet. Les bouchers de Lannemezan tuaient des bœufs bien gras, dans la semaine qui précédait Noël. Ils accrochaient des demi bœufs à l'extérieur de la boutique. La température était généralement assez basse et les mouches ne volaient pas. Les rues ne connaissaient pas la pollution actuelle et les services de l'hygiène n'avaient pas encore été inventés !!! Les bouchers faisaient des promotions : 1 kg de pot-au-feu et un l kg de daube pour un prix avantageux.

Les enfants qui avaient mis leurs sabots bien cirés devant la cheminée, avant d'aller se coucher, y trouvaient parfois des jouets (peu), plus souvent une orange, un sabot en chocolat contenant un enfant Jésus en sucre rose, des bonbons ou quelques piécettes.



La Chandeleur :

A Lannemezan, au cours des marchés précédant cette fête, avait lieu : " le marché de la cire ". Chaque particulier apportait sa collecte de cire de l'année et la vendait à des fabriquants de bougies. Ces artisans fabriquaient des " cire de deuil " appelées " plecs ". Ils les enroulaient de façon plus ou moins artistique. Pour peser la cire, on utilisait une balance romaine graduée en " petites 1 livre ". C'était une mesure de poids qui avait cours avant la Révolution et qui valait environ 400 grammes. Son usage a perduré très longtemps pour la cire et le lin.

Chaque mariée se devait d'avoir un " plec " dans son trousseau. A la messe de " la Candélère " on apportait ces bougies. Le prêtre les bénisssait et elles étaient affectées ensuite à divers usages. Dès qu'un malade avait poussé le dernier soupir, on fermait les volets, en signe de deuil et on allumait à son chevet, les " candélos ". Le Dimanche, chaque paroisienne déposait sa bougie devant la famille du défunt et elle brûlait pendant toute la durée de la messe. Lors des obsèques, on suivait le convoi en portant une bougie allumée. Par temps d'orage, on allumait ces bougies bénites et on récitait des prières de circonstance. Certaines personnes crédules associaient l'emploi de ces bougies à des pratiques superstitieuses - par exemple pour combattre des " brouches ".



Le Mardi-Gras :

Donnait lieu évidemment à des réjouissances. Les jeunes, déguisés, allaient de porte en porte, quémandant œufs ou farine. Le soir venu, ils faisaient des crêpes ou des beignets, ils chantaient de dansaient avant d'entrer dans le Carême.


Le Carême :

Cette période de pénitence, préparation à la fête de Pâques, était soumise à des contraintes strictes :

Le jeûne - Toute personne valide entre sept et soixante ans pouvait prendre, pour son petit déjeuner, une once de pain, soit environ 30 grammes avec une boisson. Le lait était proscrit. A midi, un repas " normal " était admis et, le soir, il fallait se contenter " d'une légère collation ".

L'Abstinence - Aucun aliment d'origine animale n'était autorisé. Viande, lait, graisse, œufs ou beurre étaient donc prohibés. Le Mercredi des Cendres, premier jour du Carême, chaque maîtresse de maison récurait soigneusement sa batterie de cuisine afin qu'il n'y reste aucune trace de graisse et, jusqu'à Pâques, la cuisine se faisait exclusivement à l'huile. On pouvait manger du poisson. Morue, harengs saurs, sardines étaient abondamment consommés. Cette période de restrictions alimentaires, succédant aux excès du " pèle-porc ", était particulièrement bénéfique à la santé de chacun. Entre les deux grandes guerres, l'abstinence fut réduite à deux jours par semaine : le Mercredi et le Vendredi. Il fut également toléré d'assaisonner les aliments maigres au lard gras ou à la graisse. Depuis la dernière guerre, les habitudes alimentaires ont beaucoup changé ; en général, les excès de table sont moindres. Du coup jeûne et abstinence sont devenus moins stricts. Pendant la durée du Carême, une cérémonie avait lieu à l'église tous les Vendredi soir, avec prières, sermon, chants de pénitence et bénédition du Saint-Sacrement. Toute réjouissance publique était prohibée : bals, mariages.



La semaine Sainte :

Elle commençait le Dimanche des Rameaux. Chacun se rendait à l'église avec sa branche verte - généralement du laurier. Pour les enfants, le " Rameau " était garni de guirlandes et de friandises. Après la cérémonie, on déposait une branche bénite sur les tombes de la famille, dans les étables, dans les champs et bien sûr, dans chaque pièce de la maison, au pied du Crucifix. A partir du Jeudi Saint à midi, ni bêtes, ni gens ne travaillaient. On se rendait aux divers offices qui étaient très longs. Pendant le " Gloria " de la messe du Jeudi, les cloches sonnaient à toute volée dans tous les villages. On disait aux enfants qu'elles partaient à Rome. Elles restaient silencieuses jusqu'au " Gloria " du Samedi-Saint. Pour appeler les gens aux offices en l'absence de cloches, les garçons parcouraient le village avec des crécelles fabriquées souvent par leur père, donc solides et bruyantes. Dans la liturgie qui a précédé le concile Vatican II, la Résurrection du Christ était célébrée dès le Samedi matin. Les gens se saluaient par la formule :

"Alléluia ! Jésus est ressuscité !".


Pâques :

Ce jour-là, toute la population se retrouvait à l'église pour, selon l'expression locale " gagner Pâques ". La plupart des hommes avaient troqué la blouse noire des Dimanches ordinaires contre le costume trois pièces. Les jeunes filles arboraient " quelque chose de neuf ". Ce pouvait être un chapeau, une robe ou des chaussures... C'est ainsi que, vers 1890, un jour de Pâques vit trois jeunes filles de Houeydets arborer des chapeaux neufs. C'étaient des " capotes " noires maintenues par deux rubans noués sous le menton et ornées : pour Jeanne CLARENS-MOUNET d'hortensias du plus beau bleu, pour Marie RICAUS-PONTET de capucines et pour sa sœur Jeanne-Marie de coquelicots. Elles avaient, paraît-il, fait sensation. Soixante-dix ans plus tard, une personne qui devait avoir six ans à l'époque des faits, ne l'avait pas oublié !... Après le long jeûne du Carême, le repas de midi était un peu plus soigné qu'à l'ordinaire et particulièrement apprécié.


Les œufs de Pâques :

Le lundi de Pâques, le curé de la paroisse, accompagné par les enfants de chœur, portant chacun un panier, se rendait dans les maisons du village. Ils entraient en lançant de joyeux " Alleluia !". Sur une petite table, la maîtresse de maison avait préparé crucifix, une coupelle d'eau bénite dans laquelle trempait une petite branche de rameau bénit la semaine précédente et une corbeille contenant des œufs. Le prêtre bénissait la maison. Les enfants rangeaient les œufs dans leurs paniers respectifs. Ils les vendaient ensuite et cela leur procurait quelque argent de poche. L'instituteur (ou l'institutrice), le facteur, le sonneur de cloches recevaient aussi leurs œufs de Pâques.


L'invention de la Sainte-Croix :

Cette fête se célébrait le 3 Mai. On confectionnait un bouquet avec des fleurs de saison. On y ajoutait de petites croix mesurant environ 30 cm X 15 et faites de minces tiges de noisetier écorcé. Le prêtre bénissait ces bouquets au cours de la messe. Au retour de la maison, ces croix étaient fixées sur les portes des étables ou sur la porte du jardin pour attirer la bénédiction de Dieu sur les fruits de la terre. Les fleurs bénites formaient un bouquet sur la cheminée de la cuisine.


Le mois de Marie :

En Mai, le soir venu, les cloches appelaient les fidèles à l'église où se déroulait une cérémonie avec prières, chants, bénédiction du Saint-Sacrement en l'honneur de la Sainte-Vierge. Ensuite, retour à la maison dans la tiédeur du printemps, le parfum des talus en fleurs, en particulier des aubépines, et au milieu des vols de hannetons, très nombreux car ils n'avaient pas encore rencontré d'insecticides...


Les Rogations :

Les Lundi, Mardi et Mercredi précédant l'Ascension, ainsi que le jour de Saint-Marc (25 Avril), avaient lieu des processions et des prières publiques ayant pour objet d'attirer la bénédiction de Dieu sur les récoltes et de détourner les fléaux tels que la foudre, la grêle ou les tempêtes... Après la messe matinale, la procession quittait l'église, croix en tête. Je me souviens d'un prêtre jeune, robuste, arpentant à enjambées, les petits chemins de terre, suivi plus ou moins péniblement par la quasi-totalité de la population. Les enfants couraient, les adultes s'essouflaient et entre deux respirations, chantaient les litanies des saints ou diverses invocations.

" A fulgure et tempestate, liberanos Domine...
Ut fructus terrae, dare et conservare digneris,
Te rogamus, audi nos
"...


Après une courte halte devant une croix abondamment ornée de fleurs, on fonçait vers la suivante. A Houeydets, le premier jour de Rogations, le circuit devait faire près de sept kilomètres. Partant de l'église vers la croix du " Cami deth Hay ", puis la croix de " Ménico ", on prenait le chemin du Castagnou jusqu'à une croix qui s'élevait au sommet de la côte. On se dirigeait alors vers " Chourrine ". Après avoir traversé la route, on se dirigeait alors vers la croix de la " Passado " et on revenait vers l'église. Cela se passait dans la rosée du petit matin, car les enfants devaient être à l'école à huit heures. (C'était le temps béni de l'heure solaire). Les deux autres circuits étaient plus courts.


La fête-Dieu :

Célébrée les 2 ème et 3 ème dimanches de la Pentecôte, la fête du très Saint-Sacrement, appelée aussi Fête-Dieu, était l'occasion de processions très solennelles. Des " reposoirs " étaient échafaudés pour Houeydets à la croix du " Cami deth Hay " le premier dimanche et à la croix de " Bouriarou " ; la semaine suivante, à Cas. Lorsque cette dernière croix fut tombée en ruines, on fit le reposoir au pied de la croix de " Bureu ".

A Castelbajac, c'étaient la " Monjoie " et la croix de la Place qui accueillaient les reposoirs du premier dimanche et la croix " devant Bégoula " et la croix du " Bout de la Côte ", ceux du passé. Sur le trajet de la procession, les hommes déposaient une " jonchée " aussi artistique que possible, à base de fougères, fleurs, feuillages. Chaque famille sortait ce qu'elle avait de plus beau comme tapis, draps brodés, couvre-lits, vases et les disposaient sur le sol ou sur des cordes à linge, sur la passage de la procession. Le reposoir était construit avec un échafaudage de tables et guéridons de différentes tables. Certaines années, on avait même vu des arcs de feuillages auxquels étaient attachés par la patte de petits oiseaux qui voletaient au passage de la procession. Le prêtre portant l'ostensoir, était sous un dais garni de " drap d'or ", porté par quatre hommes. Traditionnellement, le premier dimanche, cet honneur était réservé au maire, à son adjoint et à deux conseillers municipaux. Le second dimanche, quatre membres du conseil de " fabrique " portaient le dais et lorsque celui-ci fut dissous, il y avait toujours quatre volontaires pour remplir ce rôle. Les fillettes, habillées de blanc, couronnées de fleurs, portaient de petites corbeilles remplies de pétales qu'elles lançaient vers le Saint-Sacrement. Bannières, flambeaux, chants contribuaient à la solennité de la cérémonie. Castelbajac possède une magnifique croix de procession du XVIII e siècle, en argent. Arrivés au reposoir, le prêtre procédait à la bénédiction du Saint-Sacrement, pendant que les jeunes gens tiraient des coups de fusil. Ces processions se sont pratiquées jusqu'aux environs de 1960.



Saint-Roch :

Saint-Roch fêté le 16 Août, donnait lieu à une cérémonie très spectaculaire : la bénédiction des animaux. Chaque propriétaire amenait ses bœufs ou ses vaches, joints, soigneusement brossés et étrillés, ainsi que les chevaux et autres bestiaux. Tous étaient alignés au bord de la route, de part et d'autre de l'église. Le prêtre, revêtu de l'étole et accompagné des enfants de chœur, bénissait chaque paire de bêtes et recevait une offrande destinée à dire des messes pour la " conservation des fruits de la terre ".


La fête locale :

A Castelbajac, le dimanche suivant le 24 Juin (Saint-Jean-Baptiste) et, à Houeydets, le dimanche suivant le 8 Septembre (Nativité de la Sainte-Vierge), était célébrée la "messe des cuisinières". Une journée chargée les attendait. A onze heures, une grand'messe chantée rassemblait la population et les invités.

Parents et amis se retrouvaient ensuite autour d'un copieux repas. Nos parents et grands-parents savouraient les joies simples de retrouvailles autour d'une table. Le mot " convivialité " prenait alors tout son sens. Ils prenaient le temps d'être " ensemble ", n'étant pas soumis, comme aujourd'hui à des contraintes d'horaires. Les jeunes conscrits allaient de maison en maison avec un ou deux musiciens, offrant la sérénade aux fammilles qui leur donnaient alors quelque argent pour participer aux frais de la fête.

Les Vêpres réunissaient ensuite la quasi-totalité de la population après quoi, commençait un bal, et ses flons flons se prolongeaient jusqu'à une ou deux heures du matin. Le lundi, des jeux et des danses complétaient le programme des réjouissances.

Depuis les années 50, après la messe, une gerbe est déposée devant le monument aux morts. Une sonnerie " aux morts " suivie d'une minute de silence associent le souvenir de ceux qui sont " morts pour la France ", aux générations suivantes. Un apéritif est ensuite offert par la municipalité.

Autrefois, parents et amis venaient nombreux, souvent en voiture à cheval, et restaient parfois deux jours. Aujourd'hui, ces grandes réunions familiales tombent en désuétude. Les obligations professionelles ne permettent pas toujours de " prendre le temps " de faire la fête.

Le fête locale a, maintenant perdu toute conatation religieuse. Le date ne correspond plus à la fête du Saint patron de la paroisse, mais tient compte du calendrier des festivités des village environnants.




           



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Entraide apportée par :
- © Madame Marthe Delas
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© Marie-Pierre MANET





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