Les routiers pyrénéens
Hautes-Pyrénées
département 65.


(Archives Départementales des Hautes-Pyrénées)



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Les ravages des routiers atteignirent leur maximum d'intensité au cours de 1382, on ne compte pas moins de 101 actes de pillages dont 52 à l'actif de Boglon et 41 pour Captieux.

Les bandes du Comte de Foix n'ont, semble t'il, détruit aucune maison et encore moins rayé un village de la carte. Il n'en reste pas moins que les "cavalgades" furent désastreuses pour les communautés villageoises. Elles rapportaient, cependant, à certains, les routiers avaient des complices, souvent officiels et de milieux fort divers : prêtres, clerc... Ainsi l'ensemble du clergé local et certains officiers se trouvaient mêlés à ces trafics qui se trouvaient en quelque sorte légalisés par cette participation.

Si aux ravages exercés par les gens du Comte de Foix, on ajoute les nombreux péages qui paralysaient le commerce fluvial sur la Garonne toute proche, on conçoit quel appauvrissement et quel trouble put connaître cette région. Le voisinage du Comte de Foix et de ses alliés restait ici comme ailleurs une terrible menace. A l'insécurité et aux entraves de la route commerciale de la vallée de la Garonne, les marchands finiraient par préférer l'axe Toulouse-Bayonne, contrôlé en grande partie par le Béarnais et leurs alliés. Sans qu'il puisse s'agir d'un plan concerté, les gens du Comte de Foix ont ici encore aidé à tracer un nouveau circuit commercial.

Hors des frontières des états de Gaston Fébus, les routiers entretinrent ainsi une insécurité permanente car le fait fondamental reste la sédentarisation de ces pillards. Les ravages d'une troupe de passage, beaucoup plus importants avaient, au moins, l'avantage d'être limité dans le temps et dans l'espace. Au contraire, ceux des routiers pyrénéens se sont exercés méthodiquement et longuement.

Les routiers sont l'aboutissement d'une crise sociale ; crise aggravée par la guerre et qui la prolongeait. Le piémont était devenu un centre de recrutement ; on rencontre des bigourdans parmi les Tuchins, des Basques et des Béarnais en Espagne.

Les routiers furent les représentants types d'une époque placée sous le signe de la violence et de l'insécurité. La guerre était devenue une source quasi régulière de profits, au même titre que le commerce ; bien mieux la violence était un moyen d'ascension sociale, un gage de responsabilité ; comment expliquer autrement la carrière de Bascot. Enfin, tous participaient à ce climat de violence : le clergé de Maran, les nobles besogneux et tous les aventuriers de quelques origines qu'ils fussent.




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département 65.
© Marie-Pierre MANET








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