Les routiers pyrénéens
Hautes-Pyrénées
département 65.

(Archives Départementales des Hautes-Pyrénées)



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Dans cette brève nomenclature, nous avons donc retenu surtout les routiers professionnels, ou bien ceux qui abandonnèrent le service de leur suzerain direct pour aller courir l'aventure. Le plus illustre de ces routiers, après les châtelains de Lourdes fut, sans contexte, le Bâtard de Mauléon : "...la vie venir un escuier gascon qui s'appeloit le Bascot de Maulion, et pooit avoir pour lors environ cinquante ans, appert homme d'armes par semblant et hardi. Et descendi en grant arroy en l'ostel ou je estoie logiez à Ortais, à la Lune, sur Esnaulton du Pin ; et faisoit mener sommiers autant comme un grant baron, et estoit servis lui et ses gens en vaisselle d'argent". Le destin de cet écuyer servi dans de la vaisselle d'argent et auquel "le conte de Foix et chascun faisoit grant fest", ne devait pas manquer de séduire Froissart.

Vie aventureuse, réussite voyante qui, en dépit des gasconnades du narrateur, ne devaient pas être absolument exceptionnelles chez de tels aventuriers. Sans aller jusqu'à penser que tous les routiers pyrénéens connurent pareille retraite, combien périrent prématurément sous la hache de Janselin, la vie même de Bascot de Mauléon montre clairement quel mobile animait ces besogneux : faire fortune.

La guerre était devenue une occasion de faire fortune, au même titre que le commerce. Le phénomène était pour une grande part économique, devenu région de transit, le Béarn n'offrait guère de possibilité de s'enrichir et les Béarnais n'hésitèrent pas à quitter le pays natal pour assurer le commerce dans l'ensemble du piémont. Guerre et commerce s'offraient ainsi aux aventuriers décidés à faire fortune.

Épargné par les pestes, peut-être aussi par les disettes, le Béarn était devenu un réservoir d'hommes. D'autre part, de ce petit pays plein de vitalité mais pauvre où s'exerçait une dure fiscalité, nombreux furent ceux qui tentèrent l'aventure et s'engagèrent dans les Compagnies. Il n'est pas impossible, enfin, que cette émigration ait été un facteur de paix sociale : les éléments les plus agités trouvaient un exutoire à leur turbulence dans les aventures lointaines.




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© Marie-Pierre MANET








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